Abidjan - Des enfants aux pieds nus jouent au football, imperturbables, dans la cour de récréation vide d’une école d’Abidjan. Aucune cohue à l’horizon : les nouveaux électeurs ne se bousculent guère pour s’inscrire sur les listes électorales, à quatre mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire.
Dans une salle de classe de cet établissement de Yopougon, une commune populaire de la capitale économique ivoirienne, une quinzaine de citoyens attendent patiemment d’être enregistrés.
Quelques femmes donnent le sein à leur bébé, assises sur des bancs d’écoliers. Des hommes trompent l’ennui, leurs baluchons aux pieds.
La révision des listes électorales a démarré le 1er juin. Les trois premières semaines "on pouvait passer des heures sans voir personne", observe un agent. Désormais, les demandeurs sont en moyenne "une vingtaine par jour", ajoute-t-il. "Ils arrivent au dernier moment."
L’opération, qui se tient dans 2.000 centres fixes et via 500 équipes mobiles, partout dans le pays, prendra fin mardi soir. Malgré un appel tardif des partis de la majorité et de l’opposition à s’inscrire, les résultats apparaissent très mitigés.
"Nous attendions plus que les 108.387 nouveaux électeurs inscrits au 23 juin dernier", avait déclaré vendredi à l’AFP Gervais Coulibaly, le vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge de l’organisation du scrutin.
Alors que 5,7 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales du scrutin de 2010 - 4,6 millions avaient voté -, le dernier recensement de la population, effectué l’an passé, faisait état de 8 à 9 millions de majeurs. Soit 2,3 à 3,3 millions de nouveaux électeurs potentiels.
"Mais la CEI n’est pas déçue. On aurait pu avoir une plus grande affluence, ou pas", avait commenté M. Coulibaly, espérant voir les enrôlements gonfler durant les quatre derniers jours de l’opération.
Las, la mobilisation était "encore faible" dimanche, notait lundi soir un cadre de la CEI.
- ’Manque d’engouement’ -
Plusieurs observateurs de la vie politique ivoirienne déplorent une campagne de sensibilisation "tardive" et peu "agressive".
Les difficultés pour se procurer une carte d’identité et un certificat de nationalité, des pièces nécessaires à l’inscription sur les listes électorales, ont largement contribué au "manque d’engouement", note Odile Hien, un agent de la CEI.
L’impact politique de cette révision des listes électorales est pourtant crucial en Côte d’Ivoire, où l’opposition a longtemps accusé le pouvoir de vouloir se créer du "bétail électoral".
Le scrutin présidentiel, dont le premier tour se tiendra "au plus tard le 25 octobre", selon la CEI, doit servir à la stabilisation du pays, après le bain de sang post-électoral de décembre 2010 à avril 2011.
Plus de 3.000 personnes avaient péri en cinq mois de violences, épilogue d’une décennie de crise politico-militaire en Côte d’Ivoire.
"Je voterai pour le retour de la paix", clame Blanchard Atiapo, 22 ans, après son enrôlement. Cet étudiant en médecine, qui a troqué sa blouse blanche contre un t-shirt gris, affirme s’être inscrit pour "effacer un cauchemar".
Natacha Tra-Lou, 25 ans, son bébé dans le dos, vient de son côté se faire enregistrer pour "accomplir pour la première fois" son devoir citoyen. "Je n’ai jamais voté", reconnaît-elle, le doigt sur une tablette numérique prenant son empreinte.
L’affichage des listes électorales se tiendra du 21 au 24 juillet dans les 11.000 bureaux de vote du pays, alors que la distribution des cartes d’électeurs est prévue du 1er au 17 octobre.
Le chef de l’État sortant Alassane Ouattara est le grand favori de la présidentielle, qu’il espère remporter "dès le premier tour".
Comme plus de 300.000 autres citoyens, Colette Affoué est venue faire état d’un changement de domicile. Mais pour cette commerçante, mère de six enfants, peu importe le vainqueur: "Je veux des élections apaisées", dit-elle.
ck/jf/etb/jhd
Dans une salle de classe de cet établissement de Yopougon, une commune populaire de la capitale économique ivoirienne, une quinzaine de citoyens attendent patiemment d’être enregistrés.
Quelques femmes donnent le sein à leur bébé, assises sur des bancs d’écoliers. Des hommes trompent l’ennui, leurs baluchons aux pieds.
La révision des listes électorales a démarré le 1er juin. Les trois premières semaines "on pouvait passer des heures sans voir personne", observe un agent. Désormais, les demandeurs sont en moyenne "une vingtaine par jour", ajoute-t-il. "Ils arrivent au dernier moment."
L’opération, qui se tient dans 2.000 centres fixes et via 500 équipes mobiles, partout dans le pays, prendra fin mardi soir. Malgré un appel tardif des partis de la majorité et de l’opposition à s’inscrire, les résultats apparaissent très mitigés.
"Nous attendions plus que les 108.387 nouveaux électeurs inscrits au 23 juin dernier", avait déclaré vendredi à l’AFP Gervais Coulibaly, le vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge de l’organisation du scrutin.
Alors que 5,7 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales du scrutin de 2010 - 4,6 millions avaient voté -, le dernier recensement de la population, effectué l’an passé, faisait état de 8 à 9 millions de majeurs. Soit 2,3 à 3,3 millions de nouveaux électeurs potentiels.
"Mais la CEI n’est pas déçue. On aurait pu avoir une plus grande affluence, ou pas", avait commenté M. Coulibaly, espérant voir les enrôlements gonfler durant les quatre derniers jours de l’opération.
Las, la mobilisation était "encore faible" dimanche, notait lundi soir un cadre de la CEI.
- ’Manque d’engouement’ -
Plusieurs observateurs de la vie politique ivoirienne déplorent une campagne de sensibilisation "tardive" et peu "agressive".
Les difficultés pour se procurer une carte d’identité et un certificat de nationalité, des pièces nécessaires à l’inscription sur les listes électorales, ont largement contribué au "manque d’engouement", note Odile Hien, un agent de la CEI.
L’impact politique de cette révision des listes électorales est pourtant crucial en Côte d’Ivoire, où l’opposition a longtemps accusé le pouvoir de vouloir se créer du "bétail électoral".
Le scrutin présidentiel, dont le premier tour se tiendra "au plus tard le 25 octobre", selon la CEI, doit servir à la stabilisation du pays, après le bain de sang post-électoral de décembre 2010 à avril 2011.
Plus de 3.000 personnes avaient péri en cinq mois de violences, épilogue d’une décennie de crise politico-militaire en Côte d’Ivoire.
"Je voterai pour le retour de la paix", clame Blanchard Atiapo, 22 ans, après son enrôlement. Cet étudiant en médecine, qui a troqué sa blouse blanche contre un t-shirt gris, affirme s’être inscrit pour "effacer un cauchemar".
Natacha Tra-Lou, 25 ans, son bébé dans le dos, vient de son côté se faire enregistrer pour "accomplir pour la première fois" son devoir citoyen. "Je n’ai jamais voté", reconnaît-elle, le doigt sur une tablette numérique prenant son empreinte.
L’affichage des listes électorales se tiendra du 21 au 24 juillet dans les 11.000 bureaux de vote du pays, alors que la distribution des cartes d’électeurs est prévue du 1er au 17 octobre.
Le chef de l’État sortant Alassane Ouattara est le grand favori de la présidentielle, qu’il espère remporter "dès le premier tour".
Comme plus de 300.000 autres citoyens, Colette Affoué est venue faire état d’un changement de domicile. Mais pour cette commerçante, mère de six enfants, peu importe le vainqueur: "Je veux des élections apaisées", dit-elle.
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