Dans une de mes chroniques en 2010, je m’étonnais de la léthargie des partis politiques au niveau de l’élection présidentielle. Tant au premier tour qu’au deuxième tour. Dans mon quartier qui comprend plus de deux mille maisons, personne ne vit un militant d’un parti venir lui présenter son candidat rien qu’en deux minutes. La campagne présidentielle se voyait sur les écrans de la télévision nationale ou sur des petits terrains pour haranguer la foule en quelques minutes. J’avais vu des campagnes électorales en France. Tant présidentielles que législatives. Quel débordement d’énergie ! Je voyais des jeunes garçons et des jeunes filles se rendre dans toutes les maisons de leur quartier, de leur commune. Certains se chargeaient des affiches, d’autres microphones, en mains, parcouraient les artères des villes pour porter la bonne parole du candidat ou des candidats. Les permanences des partis ne désemplissaient pas. Les gens sortaient et rentraient à tout moment. C’était du vrai militantisme.
Devant la médiocrité de la campagne, dans mon quartier où je n’ai vu aucune permanence d’un parti, qu’au salon ou la terrasse d’un grand militant pouvait servir, j’ai approché le responsable d’un parti qu’on m’avait présenté. Devant la monotonie de leur campagne il a osé me dire que la direction du parti ne leur avait pas donné de moyens financiers conséquents sauf leur remettre quelques affiches et même pas d’affichettes qu’il pouvait faire distribuer dans les maisons. Le fait de ne pas être un pratiquant des cinq genres de lecture creuse, sans cesse le manque d’imagination. Pour une campagne on ne demande pas de moyens, on se pourvoit d’énergie. Tous les militants du quartier connus et répertoriés doivent se rendre chez leurs voisins proches ou éloignés et présenter le programme de leur candidat. Combien cela coûte-t-il de se rendre chez son voisin ? Connaissent-ils réellement le programme de leur candidat résumable en dix minutes ? Je n’en suis pas certain. Quand on est militant sincère d’un parti, l’engagement est un sacrifice, un sacerdoce. Un leader est aimé, adoré. On n’attend rien de lui, que de le voir élu. Je ne fus donc pas étonné de l’incapacité des partis politiques à mobiliser les citoyens pour s’inscrire sur les listes électorales. Le prolongement du délai d’inscription est la plus grande honte des partis politiques. Les différents leaders vont se rendre compte désormais qu’ils ont des sympathisants que de militants vrais et sincères. En voulant la victoire de son parti, dès l’ouverture de la révision des listes électorales, le militant doit commencer son travail de porte-à-porte. C’est vraiment la honte. Et dire que ce sont ce genre de militants qui réclament, à cor et à cri, des postes administratifs et politiques. Tout simplement se disant militant du parti. Je l’avais déjà écrit. Pour la distribution des postes, ces bonbons sucrés, on devrait demander à chacun quel a été son degré d’engagement à faire obtenir des voix pour son leader, pour son parti. Le leader qui le souhaite a une belle opportunité de savoir en douze jours qui fait quoi, combien de divisions chacun aligne. Et c’est simple à faire. Prendre commune par commune par nouveau inscrit. On verra alors quels sont les « fédéraux » qui ont mobilisé ? La politique ne doit pas continuer à rester le champ consacré des intérêts, des copinages. Demander à tous ceux qui se disent militants d’un parti de se lever et jurer de dire ce qu’ils ont fait, chacun à son niveau, pour le parti. La phrase de John F. Kennedy demeure prémonitoire. « Ne dites pas ce que votre pays peut faire pour vous mais posez-vous la question de savoir ce que vous pouvez faire pour votre pays. » Jamais une phrase n’est aussi valable pour les militants alimentaires des pays africains. Il ne s’agit pas de faire du chiffre pour inscrire tout venu qui peut prendre sa carte. Un militant est comme un supporter de club de football. Il y vient comme s’il rentrait dans un ordre, un sacerdoce. Son rôle est de pousser son équipe à monter plus haut par son engagement, ses finances, sa conviction et son sacrifice. Etre militant comme si on était un fonctionnaire mérite un reclassement au rang de sympathisant. On ne milite pas dans l’intention d’obtenir une promotion. Ce genre de militant est dangereux et peut trahir à tout moment. Encore douze jours pour voir les vrais militants se réveiller. Pour le moment, je n’ai vu aucun dans mon quartier exhorter ces centaines de jeunes désœuvrés dans les rues, qui ont assez de temps pour être convoyés dans des centres d’enrôlement. A quelquefois malheur est bon. Chaque parti a la possibilité de faire, désormais, la différence entre les militants et les sympathisants. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Devant la médiocrité de la campagne, dans mon quartier où je n’ai vu aucune permanence d’un parti, qu’au salon ou la terrasse d’un grand militant pouvait servir, j’ai approché le responsable d’un parti qu’on m’avait présenté. Devant la monotonie de leur campagne il a osé me dire que la direction du parti ne leur avait pas donné de moyens financiers conséquents sauf leur remettre quelques affiches et même pas d’affichettes qu’il pouvait faire distribuer dans les maisons. Le fait de ne pas être un pratiquant des cinq genres de lecture creuse, sans cesse le manque d’imagination. Pour une campagne on ne demande pas de moyens, on se pourvoit d’énergie. Tous les militants du quartier connus et répertoriés doivent se rendre chez leurs voisins proches ou éloignés et présenter le programme de leur candidat. Combien cela coûte-t-il de se rendre chez son voisin ? Connaissent-ils réellement le programme de leur candidat résumable en dix minutes ? Je n’en suis pas certain. Quand on est militant sincère d’un parti, l’engagement est un sacrifice, un sacerdoce. Un leader est aimé, adoré. On n’attend rien de lui, que de le voir élu. Je ne fus donc pas étonné de l’incapacité des partis politiques à mobiliser les citoyens pour s’inscrire sur les listes électorales. Le prolongement du délai d’inscription est la plus grande honte des partis politiques. Les différents leaders vont se rendre compte désormais qu’ils ont des sympathisants que de militants vrais et sincères. En voulant la victoire de son parti, dès l’ouverture de la révision des listes électorales, le militant doit commencer son travail de porte-à-porte. C’est vraiment la honte. Et dire que ce sont ce genre de militants qui réclament, à cor et à cri, des postes administratifs et politiques. Tout simplement se disant militant du parti. Je l’avais déjà écrit. Pour la distribution des postes, ces bonbons sucrés, on devrait demander à chacun quel a été son degré d’engagement à faire obtenir des voix pour son leader, pour son parti. Le leader qui le souhaite a une belle opportunité de savoir en douze jours qui fait quoi, combien de divisions chacun aligne. Et c’est simple à faire. Prendre commune par commune par nouveau inscrit. On verra alors quels sont les « fédéraux » qui ont mobilisé ? La politique ne doit pas continuer à rester le champ consacré des intérêts, des copinages. Demander à tous ceux qui se disent militants d’un parti de se lever et jurer de dire ce qu’ils ont fait, chacun à son niveau, pour le parti. La phrase de John F. Kennedy demeure prémonitoire. « Ne dites pas ce que votre pays peut faire pour vous mais posez-vous la question de savoir ce que vous pouvez faire pour votre pays. » Jamais une phrase n’est aussi valable pour les militants alimentaires des pays africains. Il ne s’agit pas de faire du chiffre pour inscrire tout venu qui peut prendre sa carte. Un militant est comme un supporter de club de football. Il y vient comme s’il rentrait dans un ordre, un sacerdoce. Son rôle est de pousser son équipe à monter plus haut par son engagement, ses finances, sa conviction et son sacrifice. Etre militant comme si on était un fonctionnaire mérite un reclassement au rang de sympathisant. On ne milite pas dans l’intention d’obtenir une promotion. Ce genre de militant est dangereux et peut trahir à tout moment. Encore douze jours pour voir les vrais militants se réveiller. Pour le moment, je n’ai vu aucun dans mon quartier exhorter ces centaines de jeunes désœuvrés dans les rues, qui ont assez de temps pour être convoyés dans des centres d’enrôlement. A quelquefois malheur est bon. Chaque parti a la possibilité de faire, désormais, la différence entre les militants et les sympathisants. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly