Débuté le 1er juin 2015, l’enrôlement des électeurs sur le listing électoral en vue des élections générales a été prorogé de deux semaines, jusqu’au 12 juillet, sans que les 3 millions d’Ivoiriens officiellement attendus ne soient enrôlés.
Au lendemain de cette date, Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) constate avec regret que le non-respect du code électoral, notamment en son article 6 qui stipule que «la liste électorale est tenue à jour annuellement par la Commission chargée des élections, pour tenir compte des mutations intervenues dans le corps électoral» n’a pas permis aux populations qui ont le droit de vote de se faire enrôler.
LIDER exprime son désaccord total sur la durée illégale du processus décrétée par le président de la République, qui s’est résumée à un mois et demi au lieu des cinq ans prévus par la loi.
Les opinions nationale et internationale ont assisté à un processus d’enrôlement totalement escamoté, produisant un résultat insignifiant. Les dysfonctionnements et obstacles enregistrés ont été nombreux, notamment :
Les documents requis (la carte d’identité et le certificat de nationalité) étaient coûteux, alors que le niveau de pauvreté des populations s’est accru depuis l’arrivée de M. Ouattara au pouvoir et que lors de l’élection précédente, le processus était gratuit ;
Les délais d’établissement de ces pièces, dans beaucoup de cas, n’étaient pas compatibles avec la durée illégalement raccourcie du recensement électoral ;
La période choisie par le gouvernement coïncidait non seulement avec celle des examens pour des milliers d’élèves et étudiants, qui avaient pour priorité leurs études, mais également avec celles, contraignantes, du Ramadan et de la saison pluvieuse ;
Le nombre insuffisant et la mauvaise répartition du personnel et des lieux d’enrôlement (2000 pour 3 millions minimum de personnes attendues), avec pour conséquence des files d’attente inextinguibles dans certains centres d’une part, et l’éloignement qui en a découragé plus d’un d’autre part ;
La communication et la préparation insuffisantes du gouvernement durant tout le processus, qui s’est contenté de quelques passages sporadiques avant le journal télévisé de 20 heures et de quelques affiches isolées ci et là, au lieu d’ envoyer des bataillons de personnes informer les populations dans les quartiers, les villages, les hameaux les plus reculés et de matraquer le message, comme il sait si bien le faire quand cela l’arrange, sur les antennes des médias publics entièrement à sa solde.
Le gouvernement aurait sciemment voulu empêcher l’enrôlement des plusieurs millions d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens sur les fichiers électoraux qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Ceci est inacceptable pour LIDER, qui considère qu’il ne s’agit que d’une reconduction de la liste de 2010, qui elle-même excluait déjà des milliers de personnes.
Cette façon de procéder et ce refus de tirer les leçons du passé en réitérant l’expérience d’une liste électorale bâclée, d’un cadre illégal des élections et de citoyens terrorisés et exclus comme en 2010 dénotent la volonté manifeste du gouvernement Ouattara d’exposer à nouveau la République de Côte d’Ivoire à des élections calamiteuses, sources de tricherie, de conflits, de violence et de mort.
LIDER :
Considère que le recensement électoral n’a pas eu lieu et que ce processus reste à faire de façon sérieuse, inclusive et consensuelle ;
Demande au gouvernement de cesser le sabotage du processus démocratique et d’engager les réformes nécessaires au renforcement du cadre des élections susceptibles de rassurer les candidats et les électeurs ;
Réaffirme que la commission électorale est disqualifiée pour le travail que l’on est en droit d’attendre d’elle et que le processus d’enrôlement complètement bâclé prouve à suffisance son incompétence ;
Appelle le personnel politique ivoirien à plus de vigilance en matière électorale et à éviter les écueils du passé ;
Demande aux populations ivoiriennes de sortir de la passivité et de surmonter la peur afin d’assumer la responsabilité qui est la leur pour que les élections présidentielles, législatives, régionales et municipales à venir se déroulent de façon transparente et démocratique ;
Prie la communauté internationale de tenir compte des signaux d’alertes précoces lancés par LIDER depuis quatre ans afin d’éviter des interventions post-électorales coûteuses et parfois inopérantes et d’exercer le maximum de pression sur le gouvernement ivoirien pour qu’il entende enfin raison.
Fait à Abidjan, le 14 juillet 2015
Pr. Mamadou KOULIBALY
Président de LIDER
Au lendemain de cette date, Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) constate avec regret que le non-respect du code électoral, notamment en son article 6 qui stipule que «la liste électorale est tenue à jour annuellement par la Commission chargée des élections, pour tenir compte des mutations intervenues dans le corps électoral» n’a pas permis aux populations qui ont le droit de vote de se faire enrôler.
LIDER exprime son désaccord total sur la durée illégale du processus décrétée par le président de la République, qui s’est résumée à un mois et demi au lieu des cinq ans prévus par la loi.
Les opinions nationale et internationale ont assisté à un processus d’enrôlement totalement escamoté, produisant un résultat insignifiant. Les dysfonctionnements et obstacles enregistrés ont été nombreux, notamment :
Les documents requis (la carte d’identité et le certificat de nationalité) étaient coûteux, alors que le niveau de pauvreté des populations s’est accru depuis l’arrivée de M. Ouattara au pouvoir et que lors de l’élection précédente, le processus était gratuit ;
Les délais d’établissement de ces pièces, dans beaucoup de cas, n’étaient pas compatibles avec la durée illégalement raccourcie du recensement électoral ;
La période choisie par le gouvernement coïncidait non seulement avec celle des examens pour des milliers d’élèves et étudiants, qui avaient pour priorité leurs études, mais également avec celles, contraignantes, du Ramadan et de la saison pluvieuse ;
Le nombre insuffisant et la mauvaise répartition du personnel et des lieux d’enrôlement (2000 pour 3 millions minimum de personnes attendues), avec pour conséquence des files d’attente inextinguibles dans certains centres d’une part, et l’éloignement qui en a découragé plus d’un d’autre part ;
La communication et la préparation insuffisantes du gouvernement durant tout le processus, qui s’est contenté de quelques passages sporadiques avant le journal télévisé de 20 heures et de quelques affiches isolées ci et là, au lieu d’ envoyer des bataillons de personnes informer les populations dans les quartiers, les villages, les hameaux les plus reculés et de matraquer le message, comme il sait si bien le faire quand cela l’arrange, sur les antennes des médias publics entièrement à sa solde.
Le gouvernement aurait sciemment voulu empêcher l’enrôlement des plusieurs millions d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens sur les fichiers électoraux qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Ceci est inacceptable pour LIDER, qui considère qu’il ne s’agit que d’une reconduction de la liste de 2010, qui elle-même excluait déjà des milliers de personnes.
Cette façon de procéder et ce refus de tirer les leçons du passé en réitérant l’expérience d’une liste électorale bâclée, d’un cadre illégal des élections et de citoyens terrorisés et exclus comme en 2010 dénotent la volonté manifeste du gouvernement Ouattara d’exposer à nouveau la République de Côte d’Ivoire à des élections calamiteuses, sources de tricherie, de conflits, de violence et de mort.
LIDER :
Considère que le recensement électoral n’a pas eu lieu et que ce processus reste à faire de façon sérieuse, inclusive et consensuelle ;
Demande au gouvernement de cesser le sabotage du processus démocratique et d’engager les réformes nécessaires au renforcement du cadre des élections susceptibles de rassurer les candidats et les électeurs ;
Réaffirme que la commission électorale est disqualifiée pour le travail que l’on est en droit d’attendre d’elle et que le processus d’enrôlement complètement bâclé prouve à suffisance son incompétence ;
Appelle le personnel politique ivoirien à plus de vigilance en matière électorale et à éviter les écueils du passé ;
Demande aux populations ivoiriennes de sortir de la passivité et de surmonter la peur afin d’assumer la responsabilité qui est la leur pour que les élections présidentielles, législatives, régionales et municipales à venir se déroulent de façon transparente et démocratique ;
Prie la communauté internationale de tenir compte des signaux d’alertes précoces lancés par LIDER depuis quatre ans afin d’éviter des interventions post-électorales coûteuses et parfois inopérantes et d’exercer le maximum de pression sur le gouvernement ivoirien pour qu’il entende enfin raison.
Fait à Abidjan, le 14 juillet 2015
Pr. Mamadou KOULIBALY
Président de LIDER