Depuis un certains temps, le Burida est en proie à une crise. Cela à cause d’un projet de décret jugé discriminatoire par les artistes proches de Jack Dely, candidat au poste de la présidence du Conseil d’administration du Bureau ivoirien des droits d’auteur (Burida). Plusieurs artistes sont montées au créneau pour crier au scandale. Mais en réponse, la direction de cette société balayé du revers de la main, ce qu’elle qualifie de « non sens ». Mme Irène Viera, la directrice du Burida à l’occasion d’une conférence de presse, a souhaité que les artistes sortent de la polémique et se concentrent sur ce qui, pour elle, est l’essentiel, c’est-à-dire doter leur maison de textes forts. De son côté, Tantie Oussou soutien de taille du candidat Jack Dely est convoqué manu-militari au ministère de la Culture où dit-elle, elle est menacée de perdre la ‘’rente viagère’’ octroyée par le régime à certains artistes «Je suis victime d’un chantage honteux. Le chef de cabinet m’a demandé de mettre fin à mon soutien à Jack Dely si je ne veux pas voir mon nom retiré de la liste des artistes bénéficiaires de la rente viagère de 300000 Fcfa accordées à des artistes par le Président de la République », fulmine-t-elle. Tant de remous qui emmènent à se demander ce que cache, en réalité, ce projet de décret de Bandama, le ministre de tutelle. Que vise-t-il en imposant un tel projet ? Voici autant de préoccupations qui troublent les esprits. L’article 10, nœud de la discorde fait état de ce que «Peuvent participer aux élections, uniquement les artistes n’ayant pas au cours des 10 dernières années précédent la date de la candidature, été membre d’un Conseil d’administration dont le mandat a été interrompu pour motif légitime, par l’Assemblée générale ou par la tutelle, ou encore, par une ordonnance judiciaire ». Autrement dit, ne sont susceptibles de faire acte de candidature que seuls les artistes n’ayant pas participé au Conseil d’administration précédent. Qui lui est tombé sous sanction judiciaire dès la prise du pouvoir par le régime Ouattara. Le constat de ce qui précède est donc clair : il s’agit, en réalité, d’une véritable chasse aux sorcières, visant uniquement les artistes ayant collaboré avec Gadji Celi supposé proche de Laurent Gbagbo. L’ex-président du Conseil d’administration du Burida dont la gestion est à tort décrié par les sbires et autres happy few du palais d’Abidjan. Ayant refusé de répondre favorablement à l’invitation du régime, qui vraisemblablement, lui tendait un piège, le King Gadji se retrouve une fois de plus, dans le viseur de ses détracteurs. Ceux-ci en effet, comptent lui faire payer son accointance avec l’ancien pouvoir du Président Laurent Gbagbo. Et ce, en traquant subtilement ces « amis » qui ont refusé l’exil. D’où le fameux décret qui de facto, s’avère discriminatoire et empêche Jack Dely de se présenter au poste de candidat du Conseil d’administration du Burida. Quand bien même ce dernier serait soutenu par la majorité des artistes de Côte d’Ivoire. De bonnes sources, il ressort que des agents au service du pouvoir voudraient verrouiller le système pour écarter tous les « amis » de Gadji. Voilà l’équation que semble avoir résolu le ministre de la Culture à travers son projet de décret. Lequel projet lui permet de mettre hors circuit, tout artiste soupçonné d’être proche du Président Gbagbo, à la tête du Burida. On comprend dès lors pourquoi les esprits s’échauffent dans la maison des artistes. Qui eux sont déterminés à défendre leurs positions.
Noura
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