La nouvelle entreprise en charge de décliner une nouvelle procédure de dédouanement de marchandises conforme aux standards internationaux fait l’objet de vives critiques. Commerçants et autres opérateurs privés l’accusent de lenteur et de réévaluer les prix des marchandises au dédouanement.
Les opérateurs économiques continuent de se plaindre de la lenteur dans le traitement des dossiers douaniers par Webb Fontaine. «Cette entreprise réévalue nos marchandises à plus de cinq fois leur valeur normale. La douane est là, d’un côté, et Webb Fontaine de l’autre. Nous venons avec nos marchandises et nos factures et on doit d’abord les soumettre à Webb Fontaine qui fait la réévaluation avant que la douane ne procède au dédouanement (….).
Le dédouanement, il faut le reconnaître, est devenu plus difficile. Et cela à forcement un impact sur le coût de la vie. Parce que si, à la réévaluation, mon produit gagne cinq fois sa valeur, il va sans dire qu’il va coûter plus cher et c’est le consommateur au final qui en pâtit», disait récemment M. Farikou Soumahoro, président d’une fédération de commerçants, dans les colonnes d’un confrère. C’est un véritable paradoxe auquel il est donné d’assister avec les complaintes des commerçants. Surtout que l’entreprise mise en cause a une convention de concession de cinq ans avec l’Etat ivoirien. A travers cette convention, Webb Fontaine s’est engagé en proposant des solutions qui doivent apporter de tangibles résultats dans trois domaines, à savoir l’augmentation des recettes, la facilitation du commerce et l’amélioration des contrôles couplés à la réduction de la fraude.
Une volonté initiale d’harmoniser les pratiques
Le groupe auquel Webb Fontaine Côte d’Ivoire appartient est spécialisé dans le développement et l’utilisation de technologie de pointe contribuant à la modernisation des douanes et à la facilitation du commerce international. En fait, il propose une nouvelle technologie et des procédures de dédouanement qui n’étaient pas encore en vigueur en Côte d’Ivoire, alors qu’elles le sont déjà dans la plupart des pays conformément à des recommandations de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et de l’OMD (Organisation mondiale des douanes).
L’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de s’inscrire dans cette harmonisation des pratiques modernes. Webb Fontaine n’exerce pas le même métier que l’entreprise Bivac, qui gérait le scanner. Un scanner pour lequel tous les importateurs étaient soumis à la taxe sur la sûreté, alors que tous les conteneurs importés ne passaient pas sous contrôle scanner. Pis, des importateurs utilisant le port de San Pédro étaient également soumis à cette taxe de sûreté alors qu’il n’existe aucun scanner dans ce port.
La nouveauté, avec Webb Fontaine, était qu’au bout des cinq années à venir, les douanes de Côte d’Ivoire devraient être autonomes et conduire elles-mêmes le renforcement des capacités et le processus de mises à jours des normes.
En prélude à cela, c’est à partir des déclarations d’importations au-delà d’un million FCFA qu’intervient Webb Fontaine. En dehors de ce montant, la douane traite elle-même le dossier. Autrefois la douane ne traitait que les importations ayant un montant inférieur ou égal à 500.000 FCFA. Avec l’arrivée du concessionnaire, les capacités et le management de la douane sont appelées a se développer. Le guichet unique du commerce extérieur (GUCE), qui est l’autre volet de la convention de concession, a été mis en place dans le cadre des nouvelles procédures.
C’est une amélioration unique et complète regroupant tous les acteurs du commerce et qui offre un panel riche de fonctionnalités telles que la délivrance des certificats par les ministères techniques, l’immatriculation en ligne des entreprises, le contrôle des échanges, l’envoi électronique du manifeste unique incluant le ciblage du manifeste et de ses connaissements avant l’arrivée du navire et la visite collaborative. Cette plateforme repose sur les technologies les plus avancées, à l’instar de l’authentification biométrique et de la signature électronique. Elle sera connectée à un data center national, hautement sécurisé et implémenté par Webb Fontaine.
De nouvelles technologies, mais des plaintes récurrentes
C’est donc cette panoplie d’innovations technologiques que la nouvelle entreprise en charge de l’alignement des procédures et des codifications sur les standards internationaux, des meilleures pratiques mondiales, l’amélioration des contrôles et réduction de la fraude… est censée apporter à la politique de la réorientation du contrôle des marchandises. Malheureusement, aux nombreuses complaintes des commerçants s’ajoutent celles d’autres pans du secteur privé.
Celui-ci a relevé des préoccupations relatives à la lenteur des procédures, la détermination de la valeur des marchandises, les nombreux conteneurs en souffrance et les pénalités dont le sens n’est pas bien compris. Selon nos informations, la situation a interpellé à un haut niveau les ministres de tutelle de ce projet. Le ministre du Commerce et son collègue délégué au Budget se sont préoccupés de cette augmentation des prix engendrée de l’avis de tous par Webb Fontaine. Une augmentation par rapport à l’évaluation du prix des marchandises en dédouanement. Approchée, cette structure indique toujours la même réponse qui se résume en une seule phrase : «Ce n’est pas nous qui fixons le prix des marchandises.»
Pour Webb Fontaine, les commerçants, les industriels et les importateurs devront chercher le coupable ailleurs. N’empêche, les préoccupations des opérateurs économiques ne sont pas tombées dans les oreilles de sourds. L’administration douanière, avec à sa tête le colonel-major Issa Coulibaly, a organisé plusieurs rencontres entre toutes les parties concernées. Il s’agissait pour le directeur général des Douanes ivoiriennes d’amener les opérateurs économiques à se familiariser avec cette nouvelle structure qui venait de remplacer la Bivac, à qui ce rôle était dévolu dans le passé.
D’ailleurs, le colonel-major Issa Coulibaly s’était même rendu en mission à Manille, la capitale des Philippines, où se trouve le siège de Webb Fontaine. Cette mission avait pour objectif de s’imprégner davantage des procédures de traitement des dossiers douaniers afin d’apporter d’éventuelles solutions pour garantir les recettes de l’Etat et permettre une meilleure adoption de Webb Fontaine par les opérateurs économiques. Le patron des Douanes ivoiriennes avait exposé les difficultés rencontrées avec Webb Fontaine dans la lenteur du traitement des documents douaniers après plusieurs mois de collaboration. Outre les difficultés, il a exprimé ses attentes pour une meilleure collaboration entre les deux structures et une facilitation optimale des procédures douanières.
Dieudonné Wognin
Les opérateurs économiques continuent de se plaindre de la lenteur dans le traitement des dossiers douaniers par Webb Fontaine. «Cette entreprise réévalue nos marchandises à plus de cinq fois leur valeur normale. La douane est là, d’un côté, et Webb Fontaine de l’autre. Nous venons avec nos marchandises et nos factures et on doit d’abord les soumettre à Webb Fontaine qui fait la réévaluation avant que la douane ne procède au dédouanement (….).
Le dédouanement, il faut le reconnaître, est devenu plus difficile. Et cela à forcement un impact sur le coût de la vie. Parce que si, à la réévaluation, mon produit gagne cinq fois sa valeur, il va sans dire qu’il va coûter plus cher et c’est le consommateur au final qui en pâtit», disait récemment M. Farikou Soumahoro, président d’une fédération de commerçants, dans les colonnes d’un confrère. C’est un véritable paradoxe auquel il est donné d’assister avec les complaintes des commerçants. Surtout que l’entreprise mise en cause a une convention de concession de cinq ans avec l’Etat ivoirien. A travers cette convention, Webb Fontaine s’est engagé en proposant des solutions qui doivent apporter de tangibles résultats dans trois domaines, à savoir l’augmentation des recettes, la facilitation du commerce et l’amélioration des contrôles couplés à la réduction de la fraude.
Une volonté initiale d’harmoniser les pratiques
Le groupe auquel Webb Fontaine Côte d’Ivoire appartient est spécialisé dans le développement et l’utilisation de technologie de pointe contribuant à la modernisation des douanes et à la facilitation du commerce international. En fait, il propose une nouvelle technologie et des procédures de dédouanement qui n’étaient pas encore en vigueur en Côte d’Ivoire, alors qu’elles le sont déjà dans la plupart des pays conformément à des recommandations de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et de l’OMD (Organisation mondiale des douanes).
L’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de s’inscrire dans cette harmonisation des pratiques modernes. Webb Fontaine n’exerce pas le même métier que l’entreprise Bivac, qui gérait le scanner. Un scanner pour lequel tous les importateurs étaient soumis à la taxe sur la sûreté, alors que tous les conteneurs importés ne passaient pas sous contrôle scanner. Pis, des importateurs utilisant le port de San Pédro étaient également soumis à cette taxe de sûreté alors qu’il n’existe aucun scanner dans ce port.
La nouveauté, avec Webb Fontaine, était qu’au bout des cinq années à venir, les douanes de Côte d’Ivoire devraient être autonomes et conduire elles-mêmes le renforcement des capacités et le processus de mises à jours des normes.
En prélude à cela, c’est à partir des déclarations d’importations au-delà d’un million FCFA qu’intervient Webb Fontaine. En dehors de ce montant, la douane traite elle-même le dossier. Autrefois la douane ne traitait que les importations ayant un montant inférieur ou égal à 500.000 FCFA. Avec l’arrivée du concessionnaire, les capacités et le management de la douane sont appelées a se développer. Le guichet unique du commerce extérieur (GUCE), qui est l’autre volet de la convention de concession, a été mis en place dans le cadre des nouvelles procédures.
C’est une amélioration unique et complète regroupant tous les acteurs du commerce et qui offre un panel riche de fonctionnalités telles que la délivrance des certificats par les ministères techniques, l’immatriculation en ligne des entreprises, le contrôle des échanges, l’envoi électronique du manifeste unique incluant le ciblage du manifeste et de ses connaissements avant l’arrivée du navire et la visite collaborative. Cette plateforme repose sur les technologies les plus avancées, à l’instar de l’authentification biométrique et de la signature électronique. Elle sera connectée à un data center national, hautement sécurisé et implémenté par Webb Fontaine.
De nouvelles technologies, mais des plaintes récurrentes
C’est donc cette panoplie d’innovations technologiques que la nouvelle entreprise en charge de l’alignement des procédures et des codifications sur les standards internationaux, des meilleures pratiques mondiales, l’amélioration des contrôles et réduction de la fraude… est censée apporter à la politique de la réorientation du contrôle des marchandises. Malheureusement, aux nombreuses complaintes des commerçants s’ajoutent celles d’autres pans du secteur privé.
Celui-ci a relevé des préoccupations relatives à la lenteur des procédures, la détermination de la valeur des marchandises, les nombreux conteneurs en souffrance et les pénalités dont le sens n’est pas bien compris. Selon nos informations, la situation a interpellé à un haut niveau les ministres de tutelle de ce projet. Le ministre du Commerce et son collègue délégué au Budget se sont préoccupés de cette augmentation des prix engendrée de l’avis de tous par Webb Fontaine. Une augmentation par rapport à l’évaluation du prix des marchandises en dédouanement. Approchée, cette structure indique toujours la même réponse qui se résume en une seule phrase : «Ce n’est pas nous qui fixons le prix des marchandises.»
Pour Webb Fontaine, les commerçants, les industriels et les importateurs devront chercher le coupable ailleurs. N’empêche, les préoccupations des opérateurs économiques ne sont pas tombées dans les oreilles de sourds. L’administration douanière, avec à sa tête le colonel-major Issa Coulibaly, a organisé plusieurs rencontres entre toutes les parties concernées. Il s’agissait pour le directeur général des Douanes ivoiriennes d’amener les opérateurs économiques à se familiariser avec cette nouvelle structure qui venait de remplacer la Bivac, à qui ce rôle était dévolu dans le passé.
D’ailleurs, le colonel-major Issa Coulibaly s’était même rendu en mission à Manille, la capitale des Philippines, où se trouve le siège de Webb Fontaine. Cette mission avait pour objectif de s’imprégner davantage des procédures de traitement des dossiers douaniers afin d’apporter d’éventuelles solutions pour garantir les recettes de l’Etat et permettre une meilleure adoption de Webb Fontaine par les opérateurs économiques. Le patron des Douanes ivoiriennes avait exposé les difficultés rencontrées avec Webb Fontaine dans la lenteur du traitement des documents douaniers après plusieurs mois de collaboration. Outre les difficultés, il a exprimé ses attentes pour une meilleure collaboration entre les deux structures et une facilitation optimale des procédures douanières.
Dieudonné Wognin