Certaines organisations des victimes des déchets toxiques ont transformé ce combat en un véritable fonds de commerce. Malheureusement au détriment des victimes qui broient du noir et continuent de subir les conséquences néfastes de ces déchets toxiques.
Après le déversement des déchets toxiques à Abidjan en 2006, de nombreuses associations pour les défenses des droits des victimes ont éclos comme des champignons. Ce sont entre autres, la Coordination Nationale des Victimes des Déchets Toxiques de Côte d'Ivoire (CNVDT-CI ), la Fédération des associations des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (FAVIDETCI), le Réseau national pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d'Ivoire (Renadvidet-Ci),… Cette bataille juridique a abouti à l’indemnisation de certaines victimes. Mais à côté de ce noble combat mené par certaines organisations, d’autres moins vertueuses, l’ont transformé en un véritable fonds de commerce. Et ce, en mettant en place un stratagème pour soutirer de l’argent aux victimes. En effet des associations font croire aux victimes qu’il y aura une troisième indemnisation. Pour en bénéficier, les victimes doivent débourser pour une probable indemnisation un montant allant de 3 000 à 30 000 F Cfa. Sans oublier que des victimes doivent débourser entre 1 000 et 5 000 F Cfa pour entrer en possession de certains documents relatifs à l’indemnisation. Au siège d’une association pour les défenses des droits des victimes, à Port-Bouët, celles-ci doivent payer entre 25 000 et 30 000 F Cfa pour être pris en charge. C’est le triste constat fait sur le terrain. Cette stratégie avait pour but de s’enrichir sur le dos des victimes de déchets toxiques qui ont naïvement mordu à l’appât. La réalité est toute autre chose. Aucune indemnisation des victimes n’est plus possible. Car l’Etat de Côte d’Ivoire a déjà décaissé l’argent à cet effet et l’argent obtenu de la part des responsables du bateau pollueur aurait été également détourné. Le montant de cet argent détourné est estimé à 4.658 milliards de FCFA. En effet, le vendredi 19 août 2011, Amnesty International a appelé le pouvoir ivoirien à "agir fermement" pour que des milliers de victimes des déchets toxiques, estimés à 6 000 personnes perçoivent l`indemnisation prévue, tout en mettant en cause l`association chargée de la répartir, rapporte l’Agence France Presse (AFP). "Plus de 6.000 personnes n`ont toujours pas reçu ce qui leur est dû, (...) après un accord obtenu difficilement auprès de Trafigura", l`affréteur du cargo Probo Koala, a affirmé l`ONG dans un communiqué.
100 milliards de F Cfa pour arrêter les poursuites
Non sans dénoncer les "retards répétés et le manque de transparence" qui ont marqué l`opération de dédommagement. Cette organisation a donc appelé les autorités à "agir fermement pour montrer que la corruption et le détournement de fonds ne seront pas tolérés". Selon l`ONG, la somme totale des indemnisations versée par Trafigura "dépassait les 260 millions de dollars, mais on ignore ce qu`est devenue une bonne partie de cet argent", dont la distribution avait été confiée à la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (CNVDT-CI). Selon Amnesty International, l`ancien régime avait procédé à un dédommagement des victimes des déchets toxiques. Mais le processus ne serait pas arrivé à son terme. Elle explique qu’après un accord signé en septembre 2009, Trafigura a versé 22,5 milliards de francs CFA (33 millions d`euros) destinés à quelque 30.000 victimes. Avant cela, en février 2007, la compagnie avait conclu toujours selon notre source, un accord amiable avec l`Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d`une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d`euros).C’est pourquoi, Amnesty international a estimé que le pouvoir actuel « doit veiller à ce que la CNVDT-CI verse aux plaignants les millions qu`elle leur doit ». Cette situation intenable a poussé les victimes à interpeller les autorités ivoiriennes à maintes reprises afin que tous ceux qui ont détourné l’argent de leur indemnisation soient mis aux arrêts. Le verdict du procès relatif au détournement de l’indemnisation des victimes des déchets toxiques est tombé le 13 janvier 2015. Le tribunal a reconnu coupables Koné Cheick Oumar, Claude Gouhourou et Access Bank pour blanchiment de capitaux portant sur la somme de 4,658 milliards de FCFA. Quant à Afriland First Bank, elle a été blanchie pour la simple raison que le juge a affirmé qu’elle est une entité juridiquement différente d’Access Bank.
Les fonds soutirés ne seront jamais remboursés
En ce qui concerne, la constitution de partie civile par Charles Koffi Hanon, président du Réseau National pour la Défense des Droits des Victimes des Déchets Toxiques de Côte d’Ivoire (Renadvidet-ci), le tribunal a reconnu sa requête recevable, tout en signifiant qu’il ne peut être mandataire de toutes les victimes. Les victimes doivent donc se réorganiser pour ester en justice pour faire aboutir le dossier pour leurs indemnisations. Telle a été le verdict rendu par le juge Koné Bernard de la chambre des délits économiques du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Joint au téléphone hier, M.Charles Koffi Hanon, a déclaré : « certaines associations font croire aux victimes qu’il y aura une troisième indemnisation. Nous avons dénoncé cela depuis 2010 et nous continuons de le dénoncer aux autorités compétentes. Mais rien n’est fait pour mettre fin à cette situation », a-t-il dénoncé. Il a par ailleurs, précisé que les montants exigés aux victimes n’a rien à voir avec le montant d’adhésion à l’association mais une contribution pour bénéficier d’une éventuelle indemnisation. Comme on peut le voir, tous les fonds soutirés aux victimes ne seront jamais remboursés. En réalité ces fonds recueillis par ces associations pour disent-ils, verser des honoraires aux avocats pour défendre les victimes afin que celles-ci soient indemnisées sont purement et simplement empochés par les responsables. Si certains utilisent une partie de cet argent pour les honoraires des avocats, force est de reconnaitre qu’une grande partie de « cette manne financière » est détournée à d’autres fins. La souffrance des victimes a été transformée en un véritable fonds de commerce. Dommage que la vie humaine ne soit plus considérée sous nos cieux où l’argent plutôt que d’être un serviteur est devenu le maitre pour nombre de nos concitoyens.
Rosemonde Kouadio
Après le déversement des déchets toxiques à Abidjan en 2006, de nombreuses associations pour les défenses des droits des victimes ont éclos comme des champignons. Ce sont entre autres, la Coordination Nationale des Victimes des Déchets Toxiques de Côte d'Ivoire (CNVDT-CI ), la Fédération des associations des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (FAVIDETCI), le Réseau national pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d'Ivoire (Renadvidet-Ci),… Cette bataille juridique a abouti à l’indemnisation de certaines victimes. Mais à côté de ce noble combat mené par certaines organisations, d’autres moins vertueuses, l’ont transformé en un véritable fonds de commerce. Et ce, en mettant en place un stratagème pour soutirer de l’argent aux victimes. En effet des associations font croire aux victimes qu’il y aura une troisième indemnisation. Pour en bénéficier, les victimes doivent débourser pour une probable indemnisation un montant allant de 3 000 à 30 000 F Cfa. Sans oublier que des victimes doivent débourser entre 1 000 et 5 000 F Cfa pour entrer en possession de certains documents relatifs à l’indemnisation. Au siège d’une association pour les défenses des droits des victimes, à Port-Bouët, celles-ci doivent payer entre 25 000 et 30 000 F Cfa pour être pris en charge. C’est le triste constat fait sur le terrain. Cette stratégie avait pour but de s’enrichir sur le dos des victimes de déchets toxiques qui ont naïvement mordu à l’appât. La réalité est toute autre chose. Aucune indemnisation des victimes n’est plus possible. Car l’Etat de Côte d’Ivoire a déjà décaissé l’argent à cet effet et l’argent obtenu de la part des responsables du bateau pollueur aurait été également détourné. Le montant de cet argent détourné est estimé à 4.658 milliards de FCFA. En effet, le vendredi 19 août 2011, Amnesty International a appelé le pouvoir ivoirien à "agir fermement" pour que des milliers de victimes des déchets toxiques, estimés à 6 000 personnes perçoivent l`indemnisation prévue, tout en mettant en cause l`association chargée de la répartir, rapporte l’Agence France Presse (AFP). "Plus de 6.000 personnes n`ont toujours pas reçu ce qui leur est dû, (...) après un accord obtenu difficilement auprès de Trafigura", l`affréteur du cargo Probo Koala, a affirmé l`ONG dans un communiqué.
100 milliards de F Cfa pour arrêter les poursuites
Non sans dénoncer les "retards répétés et le manque de transparence" qui ont marqué l`opération de dédommagement. Cette organisation a donc appelé les autorités à "agir fermement pour montrer que la corruption et le détournement de fonds ne seront pas tolérés". Selon l`ONG, la somme totale des indemnisations versée par Trafigura "dépassait les 260 millions de dollars, mais on ignore ce qu`est devenue une bonne partie de cet argent", dont la distribution avait été confiée à la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (CNVDT-CI). Selon Amnesty International, l`ancien régime avait procédé à un dédommagement des victimes des déchets toxiques. Mais le processus ne serait pas arrivé à son terme. Elle explique qu’après un accord signé en septembre 2009, Trafigura a versé 22,5 milliards de francs CFA (33 millions d`euros) destinés à quelque 30.000 victimes. Avant cela, en février 2007, la compagnie avait conclu toujours selon notre source, un accord amiable avec l`Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d`une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d`euros).C’est pourquoi, Amnesty international a estimé que le pouvoir actuel « doit veiller à ce que la CNVDT-CI verse aux plaignants les millions qu`elle leur doit ». Cette situation intenable a poussé les victimes à interpeller les autorités ivoiriennes à maintes reprises afin que tous ceux qui ont détourné l’argent de leur indemnisation soient mis aux arrêts. Le verdict du procès relatif au détournement de l’indemnisation des victimes des déchets toxiques est tombé le 13 janvier 2015. Le tribunal a reconnu coupables Koné Cheick Oumar, Claude Gouhourou et Access Bank pour blanchiment de capitaux portant sur la somme de 4,658 milliards de FCFA. Quant à Afriland First Bank, elle a été blanchie pour la simple raison que le juge a affirmé qu’elle est une entité juridiquement différente d’Access Bank.
Les fonds soutirés ne seront jamais remboursés
En ce qui concerne, la constitution de partie civile par Charles Koffi Hanon, président du Réseau National pour la Défense des Droits des Victimes des Déchets Toxiques de Côte d’Ivoire (Renadvidet-ci), le tribunal a reconnu sa requête recevable, tout en signifiant qu’il ne peut être mandataire de toutes les victimes. Les victimes doivent donc se réorganiser pour ester en justice pour faire aboutir le dossier pour leurs indemnisations. Telle a été le verdict rendu par le juge Koné Bernard de la chambre des délits économiques du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Joint au téléphone hier, M.Charles Koffi Hanon, a déclaré : « certaines associations font croire aux victimes qu’il y aura une troisième indemnisation. Nous avons dénoncé cela depuis 2010 et nous continuons de le dénoncer aux autorités compétentes. Mais rien n’est fait pour mettre fin à cette situation », a-t-il dénoncé. Il a par ailleurs, précisé que les montants exigés aux victimes n’a rien à voir avec le montant d’adhésion à l’association mais une contribution pour bénéficier d’une éventuelle indemnisation. Comme on peut le voir, tous les fonds soutirés aux victimes ne seront jamais remboursés. En réalité ces fonds recueillis par ces associations pour disent-ils, verser des honoraires aux avocats pour défendre les victimes afin que celles-ci soient indemnisées sont purement et simplement empochés par les responsables. Si certains utilisent une partie de cet argent pour les honoraires des avocats, force est de reconnaitre qu’une grande partie de « cette manne financière » est détournée à d’autres fins. La souffrance des victimes a été transformée en un véritable fonds de commerce. Dommage que la vie humaine ne soit plus considérée sous nos cieux où l’argent plutôt que d’être un serviteur est devenu le maitre pour nombre de nos concitoyens.
Rosemonde Kouadio