177è (2013), 167è (2014), 147è (2015), 142è (2016). La Côte d’Ivoire vient de gagner cinq points sur le classement Doing Business de l’édition 2016 de la Banque mondiale. Une progression (certes faible) à saluer mais qui contraste fortement avec l’ambition demesurée du Premier ministre Daniel Kablan Duncan de voir la Côte d’Ivoire figurer parmi les 50 premières économies mondiales en 2016, alors qu’il y a trois ans, le pays occupait le bas du tableau. Le lundi 11 novembre 2013, en effet, à la clôture de l’atelier de validation de l’agenda des reformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires 2014-Focus Doing Business 2015, Kablan Duncan s’était convaincu que la Côte d’Ivoire allait figurer «parmi les 50 destinations les plus attractives des investisseurs d’ici à 2016, dans la vision du chef de l’Etat de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020». Ce sera une autre fois.
Pour l’heure, la Banque mondiale vient de rendre public son rapport Doing Business 2016. La Côte d’Ivoire occupe le 142ème rang sur un total de 189 économies. Une relative progression due à deux indicateurs essentiels : création d'entreprise: 46è et règlement de l'insolvabilité: 76è.
Il faut souligner la pertinence des réformes entreprises quant à la création d’entreprise qui ont permis la création de près de 5000 entreprises à fin juin dernier, selon le Centre pour la promotion de l’investissement en Côte d’Ivoire (Cepici).
Par contre, certains indicateurs ont tiré le pays vers le bas. Notamment l'octroi de permis de construire (180ème). Alassane Ouattara qui a promis de placer la gouvernance au cœur de son action gouvernementale devra en appeler à un changement d’attitudes dans l’Administration dont certaines lenteurs ont été identifiées comme des obstacles à la mise en œuvre diligente des réformes déjà adoptées. Au cours des rencontres d’évaluation du Doing Business, le Premier ministre ne faisait qu’exhorter les agents publics à des changements opérationnels et comportementaux dans l’Administration. «Nous devons travailler d’arrache-pied pour mettre en œuvre ces changements. Des formations spécifiques de mise à niveau de l’Administration seront initiées pour venir à bout de toutes les entraves», avait-il déclaré à l’une de ces rencontres.
Le paiement de taxes et impôts est également un indicateur plombant. La 176è place sur 189 occupée par la Côte d’Ivoire est révélatrice de ce que la politique fiscale du gouvernement n’est pas efficiente. Ce rang donne raison au secteur privé qui accuse l’Etat de chercher à l’asphyxier par une fiscalité trop pesante sur leurs budgets. «On n’attire pas les mouches avec du vinaigre», ne cesse d’interpeler le président du patronat ivoirien, Jean Kacou Diagou. Le raccordement à l'électricité (146è), la protection des investissements minoritaires (155è), l'obtention de prêts (133è) etc. sont autant d’indicateurs qui freinent les ambitions de progression de la Côte d’Ivoire dans le classement Doing Business.
Il faut rappeler que dans le cadre du Doing Business 2016, 15 réformes ont été réalisées par la Côte d’Ivoire à la date du 29 mai dernier. Parmi ces réformes, on peut citer la mise en place d’un identifiant unique permettant l’immatriculation juridique, fiscale et sociale d’une entreprise exclusivement au Cepici, la réduction des délais de création d’entreprise au guichet unique du Cepici de 48 heures à 24 heures, la dématérialisation des processus administratifs de déclaration des impôts et cotisations sociales, l’amélioration de la qualité de la législation par le renforcement des droits des créanciers contre les débiteurs insolvables, etc.
Mais, le plus important n’est pas de faire des réformes. Il faut qu’elles soient efficaces et facilement opérationnelles.
J-S L.
Pour l’heure, la Banque mondiale vient de rendre public son rapport Doing Business 2016. La Côte d’Ivoire occupe le 142ème rang sur un total de 189 économies. Une relative progression due à deux indicateurs essentiels : création d'entreprise: 46è et règlement de l'insolvabilité: 76è.
Il faut souligner la pertinence des réformes entreprises quant à la création d’entreprise qui ont permis la création de près de 5000 entreprises à fin juin dernier, selon le Centre pour la promotion de l’investissement en Côte d’Ivoire (Cepici).
Par contre, certains indicateurs ont tiré le pays vers le bas. Notamment l'octroi de permis de construire (180ème). Alassane Ouattara qui a promis de placer la gouvernance au cœur de son action gouvernementale devra en appeler à un changement d’attitudes dans l’Administration dont certaines lenteurs ont été identifiées comme des obstacles à la mise en œuvre diligente des réformes déjà adoptées. Au cours des rencontres d’évaluation du Doing Business, le Premier ministre ne faisait qu’exhorter les agents publics à des changements opérationnels et comportementaux dans l’Administration. «Nous devons travailler d’arrache-pied pour mettre en œuvre ces changements. Des formations spécifiques de mise à niveau de l’Administration seront initiées pour venir à bout de toutes les entraves», avait-il déclaré à l’une de ces rencontres.
Le paiement de taxes et impôts est également un indicateur plombant. La 176è place sur 189 occupée par la Côte d’Ivoire est révélatrice de ce que la politique fiscale du gouvernement n’est pas efficiente. Ce rang donne raison au secteur privé qui accuse l’Etat de chercher à l’asphyxier par une fiscalité trop pesante sur leurs budgets. «On n’attire pas les mouches avec du vinaigre», ne cesse d’interpeler le président du patronat ivoirien, Jean Kacou Diagou. Le raccordement à l'électricité (146è), la protection des investissements minoritaires (155è), l'obtention de prêts (133è) etc. sont autant d’indicateurs qui freinent les ambitions de progression de la Côte d’Ivoire dans le classement Doing Business.
Il faut rappeler que dans le cadre du Doing Business 2016, 15 réformes ont été réalisées par la Côte d’Ivoire à la date du 29 mai dernier. Parmi ces réformes, on peut citer la mise en place d’un identifiant unique permettant l’immatriculation juridique, fiscale et sociale d’une entreprise exclusivement au Cepici, la réduction des délais de création d’entreprise au guichet unique du Cepici de 48 heures à 24 heures, la dématérialisation des processus administratifs de déclaration des impôts et cotisations sociales, l’amélioration de la qualité de la législation par le renforcement des droits des créanciers contre les débiteurs insolvables, etc.
Mais, le plus important n’est pas de faire des réformes. Il faut qu’elles soient efficaces et facilement opérationnelles.
J-S L.