Abidjan, 5 nov (AIP)- Une étude menée au Bénin suggère que la couverture des murs de cabanes avec du "papier peint" plastique imprégné d'insecticide pourrait devenir une nouvelle méthode de lutte contre le paludisme.
Utilisé en combinaison avec des moustiquaires imprégnées d'insecticide dans des essais réalisés dans des cabanes, ce revête ment a tué tous les moustiques, et empêché toute piqûre. Les résultats de ces essais ont été publiés le 20 octobre dans Malaria Journal.
Des chercheurs ont étudié l'efficacité de ce revêtement dans le but de résoudre le problème croissant posé par la résistance de l'anophèle gambiae, principal vecteur du paludisme sur le continent africain, au pyréthrinoïde, insecticide appliqué sur les moustiquaires. Cette résistance est particulièrement prononcée en Afrique de l'Ouest.
L'autre méthode de contrôle des moustiques, consistant en la pulvérisation résiduelle d'intérieur des murs des habitations avec des insecticides, pose par ailleurs un ensemble de problèmes.
Pour Vincent Corbel, entomologiste &ag rave; l'Institut français de recherches pour le développement (IRD) et co-auteur de l'étude, "la pulvérisation nécessite des applications régulières, coûteuses, et dangereuses pour la santé des enfants à cause des émanations toxiques".
Corbel et son équipe ont ainsi focalisé leur attention sur le revêtement des murs par du papier plastique offrant une protection similaire à celle de la pulvérisation et pouvant être imprégné par du carbamate, un insecticide.
En laboratoire, les chercheurs ont découvert que les sacs de riz tissés avec des fibres de polypropylène tuaient tous les moustiques et que l'action de l'insecticide persistait même après le lavage du revêtement.
Lors des essais sur le terrain, des volontaires ont passé les nuits dans des huttes expérimentales au Sud du Bénin, en utilisant diverses combinaisons de méthodes de contrôle. Les moustiques auxquels les participants furent exposés étaient tous résistants au pyréthrinoïde.
Dans les cabanes aux murs revêtus de plastique et dotées de moustiquaires, tous les moustiques sont morts et aucun n'a pu prendre de repas sanguin. Par ailleurs, les moustiques se reposaient sur le mur, suggérant qu'ils ne subissent qu'une irritation limitée, malgré l'absorption de cet insecticide mortel.
Même dans les cabanes où, en vue de prévenir tout contact avec les enfants, seul le tiers supérieur des murs était couvert par du carbamate, 80 pour cent des moustiques ont été tués.
"Le carbamate et le pyréthrinoïde interagissent pour (tuer) à la fois l es moustiques résistants et les moustiques non résistants", a conclu Corbel.
Armel Djenontin, un étudiant chercheur auprès de l'IRD, est convaincu que les communautés rurales trouveront en ce "papier peint" une méthode plus pratique de lutte contre le paludisme que la pulvérisation des murs. "Le revêtement des murs par du plastique ne nécessitera pas de nouveau traitement pendant au moins deux ans", précise-t-il.
Dorothée Kindé-Gazard, parasitologue à l'université d'Abomey-Calavi, accueille avec enthousiasme les résultats de cette étude. Elle prévient pourtant qu'avant toute mise en application de cette technique, la disponibilité des financements et la faisabilité devront être évaluées.
(AIP)
amak/ask
Utilisé en combinaison avec des moustiquaires imprégnées d'insecticide dans des essais réalisés dans des cabanes, ce revête ment a tué tous les moustiques, et empêché toute piqûre. Les résultats de ces essais ont été publiés le 20 octobre dans Malaria Journal.
Des chercheurs ont étudié l'efficacité de ce revêtement dans le but de résoudre le problème croissant posé par la résistance de l'anophèle gambiae, principal vecteur du paludisme sur le continent africain, au pyréthrinoïde, insecticide appliqué sur les moustiquaires. Cette résistance est particulièrement prononcée en Afrique de l'Ouest.
L'autre méthode de contrôle des moustiques, consistant en la pulvérisation résiduelle d'intérieur des murs des habitations avec des insecticides, pose par ailleurs un ensemble de problèmes.
Pour Vincent Corbel, entomologiste &ag rave; l'Institut français de recherches pour le développement (IRD) et co-auteur de l'étude, "la pulvérisation nécessite des applications régulières, coûteuses, et dangereuses pour la santé des enfants à cause des émanations toxiques".
Corbel et son équipe ont ainsi focalisé leur attention sur le revêtement des murs par du papier plastique offrant une protection similaire à celle de la pulvérisation et pouvant être imprégné par du carbamate, un insecticide.
En laboratoire, les chercheurs ont découvert que les sacs de riz tissés avec des fibres de polypropylène tuaient tous les moustiques et que l'action de l'insecticide persistait même après le lavage du revêtement.
Lors des essais sur le terrain, des volontaires ont passé les nuits dans des huttes expérimentales au Sud du Bénin, en utilisant diverses combinaisons de méthodes de contrôle. Les moustiques auxquels les participants furent exposés étaient tous résistants au pyréthrinoïde.
Dans les cabanes aux murs revêtus de plastique et dotées de moustiquaires, tous les moustiques sont morts et aucun n'a pu prendre de repas sanguin. Par ailleurs, les moustiques se reposaient sur le mur, suggérant qu'ils ne subissent qu'une irritation limitée, malgré l'absorption de cet insecticide mortel.
Même dans les cabanes où, en vue de prévenir tout contact avec les enfants, seul le tiers supérieur des murs était couvert par du carbamate, 80 pour cent des moustiques ont été tués.
"Le carbamate et le pyréthrinoïde interagissent pour (tuer) à la fois l es moustiques résistants et les moustiques non résistants", a conclu Corbel.
Armel Djenontin, un étudiant chercheur auprès de l'IRD, est convaincu que les communautés rurales trouveront en ce "papier peint" une méthode plus pratique de lutte contre le paludisme que la pulvérisation des murs. "Le revêtement des murs par du plastique ne nécessitera pas de nouveau traitement pendant au moins deux ans", précise-t-il.
Dorothée Kindé-Gazard, parasitologue à l'université d'Abomey-Calavi, accueille avec enthousiasme les résultats de cette étude. Elle prévient pourtant qu'avant toute mise en application de cette technique, la disponibilité des financements et la faisabilité devront être évaluées.
(AIP)
amak/ask