Les populations de Bouaké, la deuxième ville ivoirienne, au Centre-Nord du pays, délaissent, de plus en plus, les établissements sanitaires modernes pour se ruer vers la médecine traditionnelle dite ‘’alternative’’ par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Reportage.
Le marché des "médicaments africains" s’étale sur toute la longueur d’une ruelle du Grand marché de Bouaké. Ici, se dressent à perte de vue, d’innombrables étalages de canaris, de feuilles, d’écorces et de racines de plantes médicinales.
Fanta Sangaré, la trentaine révolue est vendeuse de médicaments traditionnels. "Je reçois en moyenne une vingtaine de clients par jour, je gagne entre 2000 et 5000 F CFA" affirme-t-elle après un petit calcul mental, précisant que "la plupart des médicaments coûtent ici entre 50 et 200 F CFA".
N’est-ce pas cette accessibilité des coûts qui attire autant de malades vers cette médecine? "Certainement" reconnaît Abdoulaye Bamba, un habitué des médicaments "africains".
Cependant, poursuit-il, " il n y a pas seulement que le coût qui m’intéresse. En tout cas en ce qui me concerne, je ne dis pas que je ne fréquente pas les hôpitaux mais depuis que l’un de ces médicaments a soulagé un koko (hémorroïdes) qui m’a fatigué pendant de longues années, je suis devenu un adepte des médicaments traditionnels".
Même son de cloche pour une cliente venue s’approvisionner en racines d’un arbre appelé "frétaniladêbê", un médicament censé soigner le paludisme. "Moi quand je suis malade, j’allie les deux médecines (traditionnelle et moderne), surtout quand j’ai le palu et ça marche toujours pour moi" souligne-t-elle, visiblement, affaiblie par le mal qui la ronge.
Dame Fanta Sangaré, la vendeuse, soutient avoir reçu une formation sur "le langage des plantes" de sa mère, "en plus des maladies fréquentes telles que la fièvre jaune, la fièvre typhoïde, la sinusite, la rage de dent ou la faiblesse sexuelle... que nous soignons avec nos plantes. Nous proposons également des décoctions pour attirer la chance sur soi ou pour lutter contre les maladies mystiques telles que l’envoûtement...etc.", ajoute-t-elle.
‘’Nous avons des médicaments dont ne dispose pas souvent la médecine moderne comme par exemple le traitement de plusieurs maladies fréquentes chez les nouveaux nés, notamment le +n’Koun+ ( qui signifie selon une traduction littéraire du malinké, la maladie de la tête) ou encore le +cônon+ (maladie de l’oiseau). C’est tout ceci qui explique peut être souvent la ruée des populations vers nos traitements" relève Mme Sangaré.
Un médecin généraliste de la ville sous le couvert de l’anonymat et qui ‘’ n’a rien contre la médecine traditionnelle’’ qu’il fréquente ‘’souvent’’, conseille que ‘’les acteurs de ce secteur soient mieux organisés comme cela, se voit au Ghana ou dans d’autres pays d’Afrique".
Cela permettra, selon lui, de sortir des rangs de cette corporation les nombreux ‘’charlatans’’ qui y foisonnent, pour avoir, également, ‘’une approche plus scientifique du dosage et de la posologie des médicaments proposés aux malades".
Depuis 1978 l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a demandé que la médecine traditionnelle soit intégrée dans les soins de santé primaire des pays comme spécialité alternative. L’Etat de Côte d’Ivoire a créé depuis 2001, le programme national de médecine traditionnelle pour respecter les engagements, les recommandations de l’OMS d’utiliser la médecine traditionnelle qui est désormais intégrée dans le système de santé publique du pays.
CK/hs/ls/APA
Le marché des "médicaments africains" s’étale sur toute la longueur d’une ruelle du Grand marché de Bouaké. Ici, se dressent à perte de vue, d’innombrables étalages de canaris, de feuilles, d’écorces et de racines de plantes médicinales.
Fanta Sangaré, la trentaine révolue est vendeuse de médicaments traditionnels. "Je reçois en moyenne une vingtaine de clients par jour, je gagne entre 2000 et 5000 F CFA" affirme-t-elle après un petit calcul mental, précisant que "la plupart des médicaments coûtent ici entre 50 et 200 F CFA".
N’est-ce pas cette accessibilité des coûts qui attire autant de malades vers cette médecine? "Certainement" reconnaît Abdoulaye Bamba, un habitué des médicaments "africains".
Cependant, poursuit-il, " il n y a pas seulement que le coût qui m’intéresse. En tout cas en ce qui me concerne, je ne dis pas que je ne fréquente pas les hôpitaux mais depuis que l’un de ces médicaments a soulagé un koko (hémorroïdes) qui m’a fatigué pendant de longues années, je suis devenu un adepte des médicaments traditionnels".
Même son de cloche pour une cliente venue s’approvisionner en racines d’un arbre appelé "frétaniladêbê", un médicament censé soigner le paludisme. "Moi quand je suis malade, j’allie les deux médecines (traditionnelle et moderne), surtout quand j’ai le palu et ça marche toujours pour moi" souligne-t-elle, visiblement, affaiblie par le mal qui la ronge.
Dame Fanta Sangaré, la vendeuse, soutient avoir reçu une formation sur "le langage des plantes" de sa mère, "en plus des maladies fréquentes telles que la fièvre jaune, la fièvre typhoïde, la sinusite, la rage de dent ou la faiblesse sexuelle... que nous soignons avec nos plantes. Nous proposons également des décoctions pour attirer la chance sur soi ou pour lutter contre les maladies mystiques telles que l’envoûtement...etc.", ajoute-t-elle.
‘’Nous avons des médicaments dont ne dispose pas souvent la médecine moderne comme par exemple le traitement de plusieurs maladies fréquentes chez les nouveaux nés, notamment le +n’Koun+ ( qui signifie selon une traduction littéraire du malinké, la maladie de la tête) ou encore le +cônon+ (maladie de l’oiseau). C’est tout ceci qui explique peut être souvent la ruée des populations vers nos traitements" relève Mme Sangaré.
Un médecin généraliste de la ville sous le couvert de l’anonymat et qui ‘’ n’a rien contre la médecine traditionnelle’’ qu’il fréquente ‘’souvent’’, conseille que ‘’les acteurs de ce secteur soient mieux organisés comme cela, se voit au Ghana ou dans d’autres pays d’Afrique".
Cela permettra, selon lui, de sortir des rangs de cette corporation les nombreux ‘’charlatans’’ qui y foisonnent, pour avoir, également, ‘’une approche plus scientifique du dosage et de la posologie des médicaments proposés aux malades".
Depuis 1978 l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a demandé que la médecine traditionnelle soit intégrée dans les soins de santé primaire des pays comme spécialité alternative. L’Etat de Côte d’Ivoire a créé depuis 2001, le programme national de médecine traditionnelle pour respecter les engagements, les recommandations de l’OMS d’utiliser la médecine traditionnelle qui est désormais intégrée dans le système de santé publique du pays.
CK/hs/ls/APA