Le 18 novembre 2014 dans la matinée, une mutinerie éclate dans la ville de Bouaké, ex-fief des Forces nouvelles. Peu à peu, la colère se propage et atteint plusieurs grandes villes du pays (Daloa, Yamoussoukro, Korhogo…). Ces militaires issus des rangs des ex-Forces nouvelles puis intégrés au sein de l’armée régulière s’insurgent contre leurs conditions de vie et de travail. Ils réclament le paiement des arriérés de deux ans (2009-2011) et demandent leur reclassement au grade de caporal-chef. Cet épisode fut sans aucun doute la plus grosse frayeur du premier quinquennat du Président Ouattara. Alors que la colère atteint son paroxysme, la sortie peu appréciée du ministre délégué à la Défense pour tenter de calmer les jeunes se transforme en de l’huile sur le feu. Certains ex-commandants des zones précipités sur leur ancienne base se heurtent à l’intransigeance de leurs « jeunes ». Les 8400 éléments sont déterminés à aller jusqu’au bout. A la mi-journée, c’est tout le pays qui est paralysé par les actions de soulèvement des jeunes. C’est alors que sur conseils avisés, le chef de l’Etat entre en contact téléphonique avec le lieutenant colonel Hervé Touré. Il lui donne carte blanche pour gérer la crise. Il lui témoigne également toute sa confiance. Sans perdre de temps, l’ex-secrétaire général de l’ANSI (la cellule de renseignement) se met immédiatement à la tâche. Il se rend à Bouaké. Appelé en pompier, il se met au travail en recoupant les informations sur le terrain dans l’ensemble des villes. Il a avec un esprit de négociateur averti mais avec fermeté militaire réussi cette délicate mission. Ramener les mutins à la table des négociations. Chose qui n’était pas évidente puisqu’un mur de méfiance s’était érigé entre la hiérarchie FRCI et les soldats. L’actuel commandant du 3eme bataillon de Bouaké est à ce moment l’un des rares officiers auxquels les mutins veulent encore parler. Avec diplomatie et fermeté, il a invité les mutins à ne pas affaiblir le chef de l’Etat au plan national et sur l’échiquier international. En invitant les soldats grognons à privilégier Les points légitimes de dialogue. Chose que les militaires acceptent. Dans l’après-midi, un avion est dépêché spécialement pour aller chercher les meneurs de la fronde. Le chef de l’Etat les reçoit au palais présidentiel. La bombe est désamorcée. Même si les militaires avaient avoué ne pas vouloir déstabiliser le Président Ouattara, la situation aurait pu dégénérer et profiter aux ennemis. Puisque des mains obscures avaient entamé des démarches auprès des jeunes en vue de les manipuler. Heureusement, la vigilance et la force de persuasion de l’émissaire du chef de l’Etat Hervé Touré voua à l’échec ces tentatives. Une crise qui mettrait en doute les investisseurs vis-à-vis de la stabilité politique de notre pays. Le recours au colonel Hervé Touré fut salvateur. Un choix judicieux au regard de son ora auprès des jeunes militaires. Un homme à qui les militaires vouent un énorme respect. Il est également un militaire qui a le sens de l’honneur et du devoir accompli. Un militaire aux qualités professionnelles remarquables et un humanisme total. Des valeurs et des qualités qui lui ont permis de mener à cette mission délicate et de « sauver » le régime Ouattara. Quelques jours seulement après, le colonel Hervé Touré est nommé à la tête du 3eme bataillon de Bouaké d’où était parti la mutinerie.
Touré Namidja, Spécialiste en communication politique
Touré Namidja, Spécialiste en communication politique