Acteur incontournable de la filière pêche de Grand Lahou, Michel Ségui, président de la coopérative Waley insiste sur la nécessité de la professionnalisation de la pêche artisanale.
Michel Ségui s’insurge contre les amalgames au sein de la filière pêche. Pour lui, la pêche est un métier noble qui nécessite des professionnels à sa tête. D’où son appel à la professionnalisation et la modernisation de cette activité. «En 2002, quand la coopérative a été créée, nous avons bénéficié d’une formation de trois mois en techniques modernes de pêche offerte par une Ong en collaboration avec la direction de la pêche. Et, chaque fois que c’est nécessaire, nous-nous formons», a-t-il dit. A l’en croire, les pêcheurs doivent sortir de la pêche de subsistance, car un pêcheur mal formé est un danger pour lui-même et pour la société. «Certes, le pêcheur jouit d’un sixième sens inouï. Mais en plus de notre propre expérience, notre flair et notre perception, il faut apprendre d’autres techniques. A savoir, comment utiliser le sondeur, le Gps et les techniques pour aller au plus large possible des marrées pendant des jours avec des appareillages», pense-t-il. S’il privilégie la formation, il met également l’accent sur les équipements. «Le poisson perd sa qualité quand il n’est pas bien conservé. C’est pourquoi la coopérative s’est dotée d’une unité de fabrique de glace. Ce qui fait que les pêcheurs peuvent aller en mer avec de la glace pour mieux conserver le poisson. On fabrique 24h/24 de la glace sans interruption pour une capacité d’une tonne et demi. Et nous répétons le mécanisme trois fois par jour. Donc, nous disposons d’une quantité assez intéressante de glace. Par le biais de l’Etat, nous avons une soute pour tout le département où les pêcheurs motorisés avec leur licence bien sûr, viennent s’approvisionner. Notre soute à carburant est sous douane, ce qui nous permet de vendre le carburant à moindre coût aux pêcheurs», insiste-t-il. Avantages: «le poisson devient moins cher et accessible à toutes les bourses». Soucieux de passer la main aux jeunes générations, Michel Ségui s’évertue à laisser un digne héritage aux pêcheurs. En leur apprenant par exemple outre toutes les formations, à faire de la natation. «Voyez-vous, pas plus tard que la semaine dernière nous avons perdu un jeune pêcheur qui s’est noyé dans l’eau, car il ne savait pas nager. En effet, le filet que le pêcheur pose est complexe. Donc, si vous ne savez pas la direction du vent et que le filet vous tombe dessus, il vous tue sous la pression du vent et de l’eau. Il a ensuite évoqué la question de l’érosion des côtes. «L’érosion est très pressante sur nos rives. Avant nous étions de l’autre côté du village, mais aujourd’hui, l’eau a envahi nos premières habitations. Nous sommes nés entre deux eaux, mais nos anciennes habitations sont devenues un amoncellement de sables mouvants», déplore-t-il. Créée le 16 février 2002, la société coopérative Waley des Pêcheurs de Grand Lahou regroupe plus d’un millier d’adhérents. Elle s’est spécialisée dans la pêche maritime, lagunaire et continentale.
Arnaud HOUSSOU
Michel Ségui s’insurge contre les amalgames au sein de la filière pêche. Pour lui, la pêche est un métier noble qui nécessite des professionnels à sa tête. D’où son appel à la professionnalisation et la modernisation de cette activité. «En 2002, quand la coopérative a été créée, nous avons bénéficié d’une formation de trois mois en techniques modernes de pêche offerte par une Ong en collaboration avec la direction de la pêche. Et, chaque fois que c’est nécessaire, nous-nous formons», a-t-il dit. A l’en croire, les pêcheurs doivent sortir de la pêche de subsistance, car un pêcheur mal formé est un danger pour lui-même et pour la société. «Certes, le pêcheur jouit d’un sixième sens inouï. Mais en plus de notre propre expérience, notre flair et notre perception, il faut apprendre d’autres techniques. A savoir, comment utiliser le sondeur, le Gps et les techniques pour aller au plus large possible des marrées pendant des jours avec des appareillages», pense-t-il. S’il privilégie la formation, il met également l’accent sur les équipements. «Le poisson perd sa qualité quand il n’est pas bien conservé. C’est pourquoi la coopérative s’est dotée d’une unité de fabrique de glace. Ce qui fait que les pêcheurs peuvent aller en mer avec de la glace pour mieux conserver le poisson. On fabrique 24h/24 de la glace sans interruption pour une capacité d’une tonne et demi. Et nous répétons le mécanisme trois fois par jour. Donc, nous disposons d’une quantité assez intéressante de glace. Par le biais de l’Etat, nous avons une soute pour tout le département où les pêcheurs motorisés avec leur licence bien sûr, viennent s’approvisionner. Notre soute à carburant est sous douane, ce qui nous permet de vendre le carburant à moindre coût aux pêcheurs», insiste-t-il. Avantages: «le poisson devient moins cher et accessible à toutes les bourses». Soucieux de passer la main aux jeunes générations, Michel Ségui s’évertue à laisser un digne héritage aux pêcheurs. En leur apprenant par exemple outre toutes les formations, à faire de la natation. «Voyez-vous, pas plus tard que la semaine dernière nous avons perdu un jeune pêcheur qui s’est noyé dans l’eau, car il ne savait pas nager. En effet, le filet que le pêcheur pose est complexe. Donc, si vous ne savez pas la direction du vent et que le filet vous tombe dessus, il vous tue sous la pression du vent et de l’eau. Il a ensuite évoqué la question de l’érosion des côtes. «L’érosion est très pressante sur nos rives. Avant nous étions de l’autre côté du village, mais aujourd’hui, l’eau a envahi nos premières habitations. Nous sommes nés entre deux eaux, mais nos anciennes habitations sont devenues un amoncellement de sables mouvants», déplore-t-il. Créée le 16 février 2002, la société coopérative Waley des Pêcheurs de Grand Lahou regroupe plus d’un millier d’adhérents. Elle s’est spécialisée dans la pêche maritime, lagunaire et continentale.
Arnaud HOUSSOU