Le secteur minier en Côte d’Ivoire est en pleine révolution. Le gouvernement veut en faire un élément clé du développement économique. Et il est sur la bonne voie.
Les statistiques de la Chambre des mines de Côte d’Ivoire sont éloquentes. Ce secteur comprend aujourd’hui 5 compagnies en production, 3 en phase de développement, 20 en phase de recherche et 25 sociétés de service. 158 permis de recherche pour le fer, l’or, la bauxite, le chrome, le manganèse, le nickel, le diamant et 12 permis d’exploitation pour l’or, le manganèse, l’eau minérale sont assurés par les compagnies minières et la Société pour le développement minier de la Côte d’Ivoire (Sodemi). Ajoutons 4 mines d’or en production, 3 mines de manganèse, 2 projets de mine de fer, 1 programme de nickel et 168 demandes de permis enregistrés.
30% du territoire ivoirien est couvert de roches du birrimien riches en minéralisation. Plus de 18 tonnes d’or ont été produites fin 2014, contre 15 tonnes en 2013 et 7 tonnes en 2009, grâce au démarrage de la mine d’Agbaou (Sud) et à l’augmentation de la production de la mine d’Ity (Ouest). On compte environ 400.000 tonnes de manganèse/an et une production de diamant estimée à 300.000 carats. Toutefois ces deux produits sont réalisés encore de manière artisanale. Quatrième pilier du développement économique et social en Côte d’Ivoire après l’agriculture, les hydrocarbures et le port, l’industrie minière ivoirienne représente avec un investissement global de près de 500 milliards FCFA, environ 2% du PIB. Un chiffre qui, selon les spécialistes devrait pouvoir croître rapidement pour atteindre 5% à l’horizon 2020. Le secteur est pourvoyeur de plus de 10.000 emplois contre environ 7.000 en 2013.
De nouveaux permis
En janvier 2014, les autorités ivoiriennes avaient inauguré une nouvelle mine d’or dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, qui, dit-on, devrait pouvoir augmenter de 20% la production aurifère nationale. Il s’agit de la mine d’or d’Agbaou, d’un coût de 80 milliards FCFA (122 millions d’euros), exploitée par la société canadienne Endeavour. Le gouvernement avait également annoncé la découverte du plus grand gisement du pays dans la région Ayaou au Centre. Avec Tongo, Ity et Bonikro, ce gisement porte ainsi à quatre les grandes mines d’or dont dispose la Côte d’Ivoire.
D’importants autres minerais (diamant, manganèse, bauxite, cuivre, fer, nickel, etc.) ont été également mis en évidence dans différentes régions du pays, notamment le gisement de fer du mont Klahoyo-Tia (1,2 milliard de tonnes), celui du mont Gao (1 milliard de tonnes), le gisement de nickel latéritique de Sipilou (205 millions de tonnes). Il y a peu, trois nouveaux permis de recherches ont été attribués à des entreprises minières pour augmenter la production d’or. Ces permis de recherches ont été attribués pour quatre ans à des entreprises qui vont exercer leurs activités à Toulepleu et Zouhan-Hounien (Ouest) et à Sorobango dans le département de Bondoukou (Nord-Est). De même, l’on enregistre l’entrée en vigueur en 2015 de deux nouvelles mines d’or à Aféma (Sud-Est) et Sissingué (Nord).
Après le nouveau code minier…
Cette dynamique ne surprend guère. Le gouvernement avait déjà affiché ses ambitions en la matière, décidant de faire du secteur des mines un maillon essentiel de son développement et adoptant un nouveau code minier en décembre 2013, en remplacement de celui de 1995. L’engouement des investisseurs pour le secteur des mines s’explique donc. Même si son application n’est pas encore effective sur certains points, le nouveau code a cette particularité d’être beaucoup plus attractif pour les investisseurs. En effet, le nouveau code minier limite désormais les superficies des permis de recherche à 400 km2. La durée de validité du permis de recherche passe de sept ans à dix ans, avec une possibilité de renouvellement exceptionnelle de deux ans pour tenir compte des métaux de base qui nécessitent des périodes de recherche plus longues.
Par ailleurs, le code institue une convention minière en phase d’exploitation et la possibilité pour les opérateurs de mettre en gage ou en hypothèque les titres miniers. Il prend en compte la promotion des investisseurs ivoiriens dans le secteur minier, en encourageant les détenteurs de permis d’exploitation à associer des opérateurs locaux au capital des sociétés d’exploitation. Au titre de la fiscalité, le code reprend les deux mécanismes de taxation recommandés au niveau international, à savoir la taxe ad valorem (royalties) assise sur le chiffre d’affaires et l’impôt sur le bénéfice. En outre, il institue la stabilité du régime fiscal et douanier avec certaines exonérations en phase de recherche et d’exploitation pour accélérer la réalisation des investissements. Autant d’atouts pour le secteur minier ivoirien qui, après le nouveau code, reste toutefois encore handicapé par l’insuffisance de données géologiques et minières; l’insuffisance de la prospection et de la recherche, d’un manque de ressources humaines qualifiées.
Vincent Kouassi
Les statistiques de la Chambre des mines de Côte d’Ivoire sont éloquentes. Ce secteur comprend aujourd’hui 5 compagnies en production, 3 en phase de développement, 20 en phase de recherche et 25 sociétés de service. 158 permis de recherche pour le fer, l’or, la bauxite, le chrome, le manganèse, le nickel, le diamant et 12 permis d’exploitation pour l’or, le manganèse, l’eau minérale sont assurés par les compagnies minières et la Société pour le développement minier de la Côte d’Ivoire (Sodemi). Ajoutons 4 mines d’or en production, 3 mines de manganèse, 2 projets de mine de fer, 1 programme de nickel et 168 demandes de permis enregistrés.
30% du territoire ivoirien est couvert de roches du birrimien riches en minéralisation. Plus de 18 tonnes d’or ont été produites fin 2014, contre 15 tonnes en 2013 et 7 tonnes en 2009, grâce au démarrage de la mine d’Agbaou (Sud) et à l’augmentation de la production de la mine d’Ity (Ouest). On compte environ 400.000 tonnes de manganèse/an et une production de diamant estimée à 300.000 carats. Toutefois ces deux produits sont réalisés encore de manière artisanale. Quatrième pilier du développement économique et social en Côte d’Ivoire après l’agriculture, les hydrocarbures et le port, l’industrie minière ivoirienne représente avec un investissement global de près de 500 milliards FCFA, environ 2% du PIB. Un chiffre qui, selon les spécialistes devrait pouvoir croître rapidement pour atteindre 5% à l’horizon 2020. Le secteur est pourvoyeur de plus de 10.000 emplois contre environ 7.000 en 2013.
De nouveaux permis
En janvier 2014, les autorités ivoiriennes avaient inauguré une nouvelle mine d’or dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, qui, dit-on, devrait pouvoir augmenter de 20% la production aurifère nationale. Il s’agit de la mine d’or d’Agbaou, d’un coût de 80 milliards FCFA (122 millions d’euros), exploitée par la société canadienne Endeavour. Le gouvernement avait également annoncé la découverte du plus grand gisement du pays dans la région Ayaou au Centre. Avec Tongo, Ity et Bonikro, ce gisement porte ainsi à quatre les grandes mines d’or dont dispose la Côte d’Ivoire.
D’importants autres minerais (diamant, manganèse, bauxite, cuivre, fer, nickel, etc.) ont été également mis en évidence dans différentes régions du pays, notamment le gisement de fer du mont Klahoyo-Tia (1,2 milliard de tonnes), celui du mont Gao (1 milliard de tonnes), le gisement de nickel latéritique de Sipilou (205 millions de tonnes). Il y a peu, trois nouveaux permis de recherches ont été attribués à des entreprises minières pour augmenter la production d’or. Ces permis de recherches ont été attribués pour quatre ans à des entreprises qui vont exercer leurs activités à Toulepleu et Zouhan-Hounien (Ouest) et à Sorobango dans le département de Bondoukou (Nord-Est). De même, l’on enregistre l’entrée en vigueur en 2015 de deux nouvelles mines d’or à Aféma (Sud-Est) et Sissingué (Nord).
Après le nouveau code minier…
Cette dynamique ne surprend guère. Le gouvernement avait déjà affiché ses ambitions en la matière, décidant de faire du secteur des mines un maillon essentiel de son développement et adoptant un nouveau code minier en décembre 2013, en remplacement de celui de 1995. L’engouement des investisseurs pour le secteur des mines s’explique donc. Même si son application n’est pas encore effective sur certains points, le nouveau code a cette particularité d’être beaucoup plus attractif pour les investisseurs. En effet, le nouveau code minier limite désormais les superficies des permis de recherche à 400 km2. La durée de validité du permis de recherche passe de sept ans à dix ans, avec une possibilité de renouvellement exceptionnelle de deux ans pour tenir compte des métaux de base qui nécessitent des périodes de recherche plus longues.
Par ailleurs, le code institue une convention minière en phase d’exploitation et la possibilité pour les opérateurs de mettre en gage ou en hypothèque les titres miniers. Il prend en compte la promotion des investisseurs ivoiriens dans le secteur minier, en encourageant les détenteurs de permis d’exploitation à associer des opérateurs locaux au capital des sociétés d’exploitation. Au titre de la fiscalité, le code reprend les deux mécanismes de taxation recommandés au niveau international, à savoir la taxe ad valorem (royalties) assise sur le chiffre d’affaires et l’impôt sur le bénéfice. En outre, il institue la stabilité du régime fiscal et douanier avec certaines exonérations en phase de recherche et d’exploitation pour accélérer la réalisation des investissements. Autant d’atouts pour le secteur minier ivoirien qui, après le nouveau code, reste toutefois encore handicapé par l’insuffisance de données géologiques et minières; l’insuffisance de la prospection et de la recherche, d’un manque de ressources humaines qualifiées.
Vincent Kouassi