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Économie Publié le lundi 14 décembre 2015 | Diasporas-News

Interview Exclusive Frank Legré , Directeur Général Afrique Air France – KLM et l’Afrique

© Diasporas-News Par DR
SEM Alassane OUATTARA et M. Frank LEGRÉ Directeur Général AFRIQUE AIR FRANCE – KLM
Air-France-KLM, opérateur historique en Afrique, envisage avec sérénité son avenir sur le continent. Face aux multiples défis que sont la concurrence, la mondialisation et la montée en puissance de pays émergents, la compagnie abat ses atouts et garde également quelques jokers entre les mains.

Diasporas-News : Combien de destinations dessert Air-France-KLM en Afrique, actuellement ?
FRANK LEGRÉ : Le groupe Air France KLM, Air France, KLM et Transavia, dessert 46 destinations sur le continent Africain dont 39 en Afrique Subsaharienne.

D-N : Ce chiffre inclut-t-il les accords de partenariat avec les compagnies africaines ?
F.L: Non mais nos partenariats avec les compagnies aériennes africaines, Comair, Kulula et Kenya Airways, nous permettent d’offrir plus de 20 destinations supplémentaires à nos clients, exemples : Addis Abeba, Khartoum, Lusaka, Mombassa, Moroni...

D-N : Quelles sont les nouvelles lignes que vous envisagez d’ouvrir bientôt ?
F.L: Nous renforçons notre offre en augmentant nos fréquences, par exemple nous venons d’ouvrir une 3ème fréquence sur Luanda pour AF et KL, une 5ème sur Kinshasa pour Air France et une seconde fréquence sur Bangui pour AF. Par ailleurs nous étudions toujours comment compléter notre réseau en Afrique, mais vous comprendrez que nos plans de développement restent confidentiels.

D-N : Globalement, quelles sont les perspectives de croissance en Afrique ?
F.L: Les perspectives sont très bonnes, la croissance prévue en Afrique est plus du double de celle de l’euro zone. L’Afrique reste plus que jamais un continent prioritaire pour Air France et KLM.

D-N : En tant qu’opérateur historique sur le continent, comment comptez-vous contrecarrer la concurrence très agressive des compagnies aériennes du Golfe en Afrique ?
F.L: La réponse à cette concurrence est la montée en gamme d’Air France et de KLM avec la rénovation complète de nos cabines avec l’arrivée de BEST pour Air France et la nouvelle World Business Class pour KLM. Ces nouveaux produits sont d’ores et déjà disponibles sur Libreville, Yaoundé, Bangui, Douala, Malabo, Johannesburg et bientôt Abidjan pour Air France, côté KLM la World Business Class est disponible sur Accra, Johannesburg. La montée en gamme passe aussi par une relation attentionnée de nos équipes au sol et en vol, par la rénovation de nos salons, à Douala un salon entièrement rénové début 2016, un tout nouveau salon à Johannesburg d’ici la fin de l’année. Nous avons des atouts, réseau, fréquence, une large gamme tarifaire avec des offres promotionnelles tout au long de l’année. C’est particulièrement le cas sur les destinations où nous avons des gros porteurs comme sur ABJ (Abidjan) avec l’A380 et DKR (Dakar) avec le B777-300. Nous voulons apporter le meilleur d’AF et KL à nos clients africains à la fois par la montée en gamme et par la mise en ligne des avions de dernière génération comme A380 sur JNB (Johannesburg) et ABJ et le B787 sur Le Cap.

D-N : En règle générale, la multiplication de fréquences de vol sur une destination engendre-t-elle l’augmentation de sa part de marché ; ou bien une arme de dissuasion contre les concurrents éventuels ?
F.L: Avant tout, la multiplication des fréquences répond aux besoins du marché. Par ailleurs permet d’offrir un meilleur service à nos clients notamment chaque fois que nous sommes capables d’offrir une desserte quotidienne sur une destination.

D-N : Quels sont les points forts sur lesquels Air-France-KLM s’appuie-t-elle pour fidéliser ses clients ?
F.L: Au-delà de la puissance de notre réseau et de la montée en gamme d’Air France et de KLM, nous nous appuyons sur notre programme de fidélisation Flying Blue qui vient de fêter ses 10 ans et qui compte 25 millions de membres dont 500 000 membres en Afrique.
Bien sûr, les 800 personnes aux services de nos clients, à l’aéroport, en agences, nos équipes commerciales sur le terrain, sont également des atouts majeurs qui nous permettent de gagner la confiance et la fidélité de nos clients.

D-N : Les infrastructures au sol de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan ne sont-elles pas sous-dimensionnées pour accueillir l’A380 ?
En d’autres termes, des voyageurs se plaignent souvent de la longue attente au moment du débarquement.

F.L: Pour un aéroport c’est un vrai défi logistique d’accueillir l’A380. Je souligne les efforts fait par Aéria pour adapter ses infrastructures pour accueillir de géant des airs : élargissement des parkings avions, adaptation de la passerelle d’embarquement et de débarquement. Depuis l’été 2015 une 3ème ligne d’inspection filtrage pour les passagers au départ, une nouvelle infrastructure « bagages » verra le jour au 1er semestre 2016 qui devrait permettre une livraison plus rapide. Le gestionnaire Aéria a mis en place un principe de concertation avec l’aviation civile afin de coordonner les horaires des différentes compagnies aériennes et permettre de réguler l’activité et d’éviter la saturation de l’aéroport. Enfin, des chantiers sont en cours pour - d’ici fin 2015 - augmenter la capacité de la salle d’embarquement, des contrôles de police et de sûreté.

D-N : Plus globalement, le transport aérien bénéficie d’une conjoncture favorable avec un cours de baril de pétrole à moins de 50 USD : la situation d’Air-France-KLM est-elle si catastrophique pour défrayer la chronique en octobre dernier ?
F.L: Les résultats économiques s’améliorent très nettement, comme cela a été rendu public. AF est redevenue bénéficiaire, pour autant il nous faut poursuivre nos efforts de réduction des couts. D’une part, la demande des consommateurs et la pression de la concurrence font que les prix sont durablement à la baisse ; d’autre part, dans certains secteurs les coûts de production d’AF restent supérieurs à ceux de nos concurrents européens.

D-N : Est-ce à dire que le plan « Transform 2015 »* n’aurait pas eu les effets escomptés ?
*mesures de redressement et d’économie initiées en 2012.
F.L: Nous voyons déjà les résultats du plan Transform 2015 avec le retour aux bénéfices Le plan Transform 2015 a permis également le repositionnement des produits et services d’AF-KL au meilleur niveau de la concurrence mondiale.

D-N : Quelles seront les conséquences du plan « Perform 2020 » par rapport positionnement de votre compagnie sur le continent africain ?
F.L: L’objectif du plan Perform 2020 est de redonner à AF les moyens d’une croissance rentable, c’est tout l’enjeu des négociations en cours avec les différentes catégories de personnel d’AF. Quelqu’en soit l’issue et compte tenu du caractère stratégique de l’Afrique pour AF-KL je suis convaincu que ce plan n’affectera en rien notre présence sur le continent africain.

D-N : Le mot de la fin ?
F.L: Je suis confiant en l’avenir, AF connaît bien l’Afrique qu’elle dessert depuis plus de 80 ans, nous aimons ce continent et lui sommes fidèles dans les bons comme dans les mauvais moments. Une des forces d’AF, reconnues par nos clients africains, est la régularité, la continuité de notre exploitation et nous avons à cœur d’offrir le meilleur d’Air France KLM à nos clients africains.


Alex ZAKA
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