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Économie Publié le mercredi 16 décembre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Ali Kéita, président national de l’interprofession karité : Que l’Etat nous aide à aller à la certification

© L’intelligent d’Abidjan Par Saliou Amah
Cérémonie d’ouverture de la conférence mondiale Karité 2014
Lundi 24 mars 2014. Abidjan. La Côte d`Ivoire abrite l’édition 2014 de la conférence mondiale sur le karité
Ali Kéita est le président de l’interprofession de la filière karité en Côte d’Ivoire. Un an après la création de cette structure, nous l’avons rencontré. Le regroupement des acteurs en sociétés coopératives et la certification constituent selon lui les véritables gages pour un avenir durable de cette spéculation pour laquelle la Côte d’Ivoire occupe le 5ème rang mondial.

Président, la Côte d’Ivoire a abrité la 7ème conférence mondiale sur le karité. Un an après, peut-on avoir une idée de l’évolution des résolutions ?
Effectivement en 2014, il y a eu la conférence internationale sur le karité en Côte d’Ivoire. Cette conférence a permis à l’Etat ivoirien d’avoir une certaine visibilité sur la filière karité. A la suite de cette conférence, le 15 mai 2014, nous étions tous au cabinet du ministre Mamadou Sangafowa avec plus de 180 acteurs du secteur karité. C’est à l’issue de cette de rencontre au cabinet du ministre qu’est né le bureau de l’interprofession karité de Côte d’Ivoire.

Conformément à vos objectifs, qu’est-ce qui a été fait à mi- parcours ?
Le bureau s’est assigné comme mission première la sensibilisation et l’information des acteurs du secteur karité. Il y a sept régions qui produisent le karité en Côte d’Ivoire. Ce sont : le Hambol, le Tchologo, le Poro, la Bagoué, le Kabadougou, le Bounkani et le Gontougo. A la tête de toutes ces régions, il y a un président régional. Ceux-ci on été élus. Nous les avons déjà mis en mission dans les zones respectives. En deux mois d’activités sur le terrain, cela nous a permis de recueillir d’importantes informations des acteurs à la base.

Combien d’adhérents revendique votre organisation ?
Nous avons recensé près de 20913 acteurs à la suite de la mission d’information et de sensibilisation. Nous avons fait le point à Mlle Azo, qui est la directrice de la Direction des organisations professionnelles agricoles (Dopa). Elle a estimé qu’il était important pour les présidents régionaux de repartir sur le terrain afin de sensibiliser les femmes à se mettre en sociétés coopératives. Pour cette tournée nationale, nous avons bénéficié du concours du Fond interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (Firca) qui nous as accompagné. Au cours de cette tournée, plus de 2000 femmes ont eu les rudiments pour se mettre en société coopérative. Nous sommes 5ème producteur mondial de Karité. L’Ivoirien doit s’approprier l’importance du karité parce qu’aujourd’hui, le karité rentre dans l’industrie de la chocolaterie, l’industrie de la pharmacie.

Quand est-il de la transformation?
Le secteur du karité est encore à 80% artisanal. C’est vrai que nous avons de petites unités de transformation à Korhogo, Ferké. Il y a aussi une petite unité de transformation industrielle à Bouaké et une autre du même calibre ici à Abidjan. Mais cela ne suffit pas à permettre à nos acteurs d’asseoir une véritable politique commerciale. Il faudrait que l’Etat nous accompagne pour arriver à l’autonomisation des femmes. Il est vrai que le ministre de l’Agriculture travaille beaucoup dans ce sens, mais ce que nous souhaitons, ce sont de véritables projets allant dans le sens de leur autonomisation. Nous produisons en moyenne entre 150.000 et 250.000 tonnes en termes d’amende et 40.000 à 45.000 tonnes de beurre de karité. Le drame c’est que le plus gros volume de cette production va dans l’informel. Notre combat actuel c’est de réussir le passage du stade informel pour arriver à la professionnalisation de la faitière. Les acteurs de l’interprofession du karité de Côte d’Ivoire doivent constituer un groupe compact pour que nous soyons les ambassadeurs du karité de la Côte d’Ivoire à travers le monde.

Le karité ivoirien n’est pas certifié bien que la Côte d’Ivoire est 5ème producteur mondial, Est-ce la qualité qui est mise en cause ?
Il est vrai que nous sommes 5ème producteur mondial mais il y a de grosses spéculations qui ne sont pas encore à la certification. Nous sommes premier producteur mondial de cacao, de palmier huile et pourtant ces produits ne sont pas encore à la certification. Cela revient à dire que l’Etat doit encourager le secteur privé à respecter les normes internationales afin que les matières premières ivoiriennes puissent avoir une certification. C’est vrai qu’il y a certaines matières premières qui n’ont pas besoin de certification pace que nous créons un gros volume commercial. Mais pour les secteurs comme le karité, la cola, nous avons besoin d’une certification pour augmenter notre volume commercial sur le marché international. Dans les pays qui attachent du prix aux produits certifiés, la certification est le préalable à toute transaction commerciale. Dès l’instant où vous dites que votre produit n’est pas certifié, le client annule sa commande et vous classe. C’est dire combien la certification est nécessaire. Elle rassure le client.

réalisée par Ernest Famin
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