Le long des rues principales de Bardot, le plus grand bidonville d’Afrique de l’ouest qui se modernise à son rythme à San-Pedro dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, en moyenne une dizaine de câbles pendants sont fixés à chacun des poteaux électriques.
D’une maisonnée à une autre, ces câbles "tirent le courant" jusqu’à quatre voire cinq pâtés de maisons, dans les sous-quartiers de ce bidonville surpeuplé où les tôles métalliques font office de portes et fenêtres pour des baraques de fortune.
"Ici tout le monde tire le courant comme il peut ", lance timidement Issouf, la vingtaine, ajoutant que l’installation d’un compteur de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) coûte "trop chère" pour les habitants, "trop occupés à chercher à manger".
Pour ce jeune homme qui "se débrouille" à la gare routière, la pratique est "dangereuse" certes, mais "nécessaire" pour l’éclairage des logis. Puis il ajoute : "De toute façon on n’a pas de télévision. La plupart des gens ont juste quelques ampoules, ce n’est pas comme si on prenait on faisait du gaspillage".
"A force de tirer le courant, celui qui est le plus éloigné du poteau (électrique) n’a plus grand-chose. Souvent, il n’a même pas de courant pendant que les maisons des autres sont éclairées", se moque Hamadou, un descolarisé de 22 ans qui dit enchaîner "de petits boulots".
Au seuil de la baraque qui abrite la famille de Aïcha, 10 ans, des câbles électriques pendent à hauteur des cordes fixées pour le séchage du linge. Un risque évident d’électrocution qui n’attire l’attention d’aucun des nombreux passants qui vont et viennent, "habitués" à ce décor présent dans tous les recoins de Bardot.
Selon Hamadou, la situation est la même "dans les autres quartiers (précaires) comme JB, Zimbabwe, Colombie, Victor Balet. Chacun se débrouille comme il peut", dit-il en haussant les épaules. Il admet certes que "le courant a tué beaucoup d’enfants", mais ce n’est donc pas une raison pour "paniquer".
Début octobre, un incendie a décimé les six membres d’une famille nigérienne dont un nourrisson et ravagé au moins six baraques voisines au sous-quartier Bardot six. Un malheureux "accident" selon Issouf qui considère qu’"à la base, vivre au Bardot est un grand danger" auquel "tout le monde s’habitue".
"Personne n’aime souffrir", ajoute-t-il avant de poursuivre: "c’est parce qu’on n’a pas le choix qu’on vit dans des maisons en bois et qu’on tire le courant. Ce n’est pas bien, mais on n’y peut rien".
MYA
D’une maisonnée à une autre, ces câbles "tirent le courant" jusqu’à quatre voire cinq pâtés de maisons, dans les sous-quartiers de ce bidonville surpeuplé où les tôles métalliques font office de portes et fenêtres pour des baraques de fortune.
"Ici tout le monde tire le courant comme il peut ", lance timidement Issouf, la vingtaine, ajoutant que l’installation d’un compteur de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) coûte "trop chère" pour les habitants, "trop occupés à chercher à manger".
Pour ce jeune homme qui "se débrouille" à la gare routière, la pratique est "dangereuse" certes, mais "nécessaire" pour l’éclairage des logis. Puis il ajoute : "De toute façon on n’a pas de télévision. La plupart des gens ont juste quelques ampoules, ce n’est pas comme si on prenait on faisait du gaspillage".
"A force de tirer le courant, celui qui est le plus éloigné du poteau (électrique) n’a plus grand-chose. Souvent, il n’a même pas de courant pendant que les maisons des autres sont éclairées", se moque Hamadou, un descolarisé de 22 ans qui dit enchaîner "de petits boulots".
Au seuil de la baraque qui abrite la famille de Aïcha, 10 ans, des câbles électriques pendent à hauteur des cordes fixées pour le séchage du linge. Un risque évident d’électrocution qui n’attire l’attention d’aucun des nombreux passants qui vont et viennent, "habitués" à ce décor présent dans tous les recoins de Bardot.
Selon Hamadou, la situation est la même "dans les autres quartiers (précaires) comme JB, Zimbabwe, Colombie, Victor Balet. Chacun se débrouille comme il peut", dit-il en haussant les épaules. Il admet certes que "le courant a tué beaucoup d’enfants", mais ce n’est donc pas une raison pour "paniquer".
Début octobre, un incendie a décimé les six membres d’une famille nigérienne dont un nourrisson et ravagé au moins six baraques voisines au sous-quartier Bardot six. Un malheureux "accident" selon Issouf qui considère qu’"à la base, vivre au Bardot est un grand danger" auquel "tout le monde s’habitue".
"Personne n’aime souffrir", ajoute-t-il avant de poursuivre: "c’est parce qu’on n’a pas le choix qu’on vit dans des maisons en bois et qu’on tire le courant. Ce n’est pas bien, mais on n’y peut rien".
MYA