Ouagadougou - Roch Marc Christian Kaboré a prêté serment mardi comme neuvième président du Burkina Faso, mettant ainsi fin au régime de transition qui a suivi la chute en octobre 2014 de l’ex-président Blaise Compaoré.
Le nouveau président a invité tous les Burkinabè à un "véritable changement de mentalité et de comportement" pour "réformer les institutions et moderniser l’administration pour plus de justice sociale, de démocratie, de liberté".
"L’incivisme, la remise en cause de l’autorité de l’Etat et d’une manière générale, le non-respect de la loi par les citoyens et les personnes morales doivent cesser immédiatement", a-t-il affirmé lors de la cérémonie d’investiture.
A 58 ans, M. Kaboré prend la tête de ce pays à l’histoire ponctuée de coups d’Etat pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, devenant ainsi le troisième chef d’Etat civil sur les neuf qu’a connus ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, a rappelé Michel Kafando, le président de la transition.
"C’est le triomphe de l’alternance, de la démocratie et de la liberté", a déclaré M. Kafando.
Son élection le 29 novembre au premier tour avec 53,46% des voix avait été saluée par la communauté internationale. Son principal rival, Zéphirin Diabré (29,62% des suffrages) et les autres perdants du scrutin s’étaient empressés de reconnaître sa victoire.
Les chefs d’Etat de Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Bénin, Gabon, Ghana et Guinée ont assisté à la cérémonie de prestation de serment et d’investiture au Palais des Sports de Ouaga-2000.
Le nouveau président a fait son entrée sous les acclamations de plus 5.000 officiels et partisans du nouveau régime, scandant "prési, prési", pour rendre d’abord un hommage aux "héros" de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et à ceux du putsch manqué des 16 et 17 septembre 2015, dont "le sang versé a contribué à forger le destin du Burkina".
Mi-septembre, à 48 heures du début de la campagne électorale, l’ancien bras droit de Compaoré, le général Gilbert Diendéré, avait tenté un coup de force, finalement repoussé par une résistance populaire soutenue par une partie de l’armée.
- Vérité et justice -
A la tête de ce pays de 17,4 millions d’habitants enclavé au coeur du Sahel, M. Kaboré doit désormais relever de nombreux défis.
Selon de nombreux observateurs et analystes, le premier d’entre eux sera la lutte contre le chômage des jeunes. A la pointe de la lutte anti Compaoré, la jeunesse burkinabè - les moins de 30 ans représentent jusqu’à 70% de la population - est frappée par un chômage massif.
Le président du Conseil national de la transition (CNT), Chériff Sy, a appelé lundi le nouveau pouvoir à résoudre "l’équation" de l’emploi des jeunes lors de la cérémonie de clôture de la session parlementaire.
L’ombre du président déchu, exilé en Côte d’Ivoire, planera sur le mandat du nouveau président. La justice militaire a lancé un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors du coup d’Etat qui porta au pouvoir M. Compaoré.
M. Kaboré devra également remettre sur pied un appareil judiciaire longtemps inféodé au régime Compaoré. Son action sur les dossiers sensibles, en attente de jugement, seront particulièrement scrutés.
Outre les dossiers sur Thomas Sankara et le journaliste Norbert Zongo - retrouvé assassiné en 1998 - qui ont connu un coup d’accélérateur judiciaire après la chute de Compaoré, M. Kaboré doit également veiller à ce que "vérité et justice" se fassent dans les assassinats liés à l’insurrection populaire anti-Compaoré des 30 et 31 octobre 2014 et sur le putsch manqué de septembre.
La justice militaire est chargée de l’enquête sur le coup d’Etat manqué perpétré le 17 septembre par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président Compaoré.
Une vingtaine d’officiers, majoritairement du RSP, parmi lesquels le chef des putschistes, le général Diendéré, et l’ex-chef de la diplomatie de Compaoré le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ont été arrêtés. Le général Diendéré est poursuivi pour onze chefs d’inculpation dont celui de "crimes contre l’humanité".
D’ores et déjà, Roch Marc Christian Kaboré a promis que "la justice suivra son cours jusqu’au bout".
roh-eak/jhd
Le nouveau président a invité tous les Burkinabè à un "véritable changement de mentalité et de comportement" pour "réformer les institutions et moderniser l’administration pour plus de justice sociale, de démocratie, de liberté".
"L’incivisme, la remise en cause de l’autorité de l’Etat et d’une manière générale, le non-respect de la loi par les citoyens et les personnes morales doivent cesser immédiatement", a-t-il affirmé lors de la cérémonie d’investiture.
A 58 ans, M. Kaboré prend la tête de ce pays à l’histoire ponctuée de coups d’Etat pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, devenant ainsi le troisième chef d’Etat civil sur les neuf qu’a connus ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, a rappelé Michel Kafando, le président de la transition.
"C’est le triomphe de l’alternance, de la démocratie et de la liberté", a déclaré M. Kafando.
Son élection le 29 novembre au premier tour avec 53,46% des voix avait été saluée par la communauté internationale. Son principal rival, Zéphirin Diabré (29,62% des suffrages) et les autres perdants du scrutin s’étaient empressés de reconnaître sa victoire.
Les chefs d’Etat de Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Bénin, Gabon, Ghana et Guinée ont assisté à la cérémonie de prestation de serment et d’investiture au Palais des Sports de Ouaga-2000.
Le nouveau président a fait son entrée sous les acclamations de plus 5.000 officiels et partisans du nouveau régime, scandant "prési, prési", pour rendre d’abord un hommage aux "héros" de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et à ceux du putsch manqué des 16 et 17 septembre 2015, dont "le sang versé a contribué à forger le destin du Burkina".
Mi-septembre, à 48 heures du début de la campagne électorale, l’ancien bras droit de Compaoré, le général Gilbert Diendéré, avait tenté un coup de force, finalement repoussé par une résistance populaire soutenue par une partie de l’armée.
- Vérité et justice -
A la tête de ce pays de 17,4 millions d’habitants enclavé au coeur du Sahel, M. Kaboré doit désormais relever de nombreux défis.
Selon de nombreux observateurs et analystes, le premier d’entre eux sera la lutte contre le chômage des jeunes. A la pointe de la lutte anti Compaoré, la jeunesse burkinabè - les moins de 30 ans représentent jusqu’à 70% de la population - est frappée par un chômage massif.
Le président du Conseil national de la transition (CNT), Chériff Sy, a appelé lundi le nouveau pouvoir à résoudre "l’équation" de l’emploi des jeunes lors de la cérémonie de clôture de la session parlementaire.
L’ombre du président déchu, exilé en Côte d’Ivoire, planera sur le mandat du nouveau président. La justice militaire a lancé un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors du coup d’Etat qui porta au pouvoir M. Compaoré.
M. Kaboré devra également remettre sur pied un appareil judiciaire longtemps inféodé au régime Compaoré. Son action sur les dossiers sensibles, en attente de jugement, seront particulièrement scrutés.
Outre les dossiers sur Thomas Sankara et le journaliste Norbert Zongo - retrouvé assassiné en 1998 - qui ont connu un coup d’accélérateur judiciaire après la chute de Compaoré, M. Kaboré doit également veiller à ce que "vérité et justice" se fassent dans les assassinats liés à l’insurrection populaire anti-Compaoré des 30 et 31 octobre 2014 et sur le putsch manqué de septembre.
La justice militaire est chargée de l’enquête sur le coup d’Etat manqué perpétré le 17 septembre par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président Compaoré.
Une vingtaine d’officiers, majoritairement du RSP, parmi lesquels le chef des putschistes, le général Diendéré, et l’ex-chef de la diplomatie de Compaoré le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ont été arrêtés. Le général Diendéré est poursuivi pour onze chefs d’inculpation dont celui de "crimes contre l’humanité".
D’ores et déjà, Roch Marc Christian Kaboré a promis que "la justice suivra son cours jusqu’au bout".
roh-eak/jhd