Des milliers de paysans qui occupent le parc protégé du mont Péko ont commencé à abandonner précipitamment cet espace. L’information nous a été livrée dans la journée du dimanche 10 janvier par un ressortissant de Gohouo, l’un des villages périphériques de cette forêt érigée en parc national depuis les années soixante. Toujours selon cette source, ces ex-occupants de cette montagne ont rejoint les villages et campements situés à la lisière de ce lieu. Aux dires de notre source, cet exode est dû à un incendie qui s’est déclaré dans ce patrimoine depuis bientôt trois semaines: «Depuis le 22 décembre, un incendie s’est déclaré dans le mont Péko. Malgré les efforts des paysans qui occupent ce patrimoine, le feu continue de se propager à une allure vertigineuse sous l’effet de l’harmattan accompagné du vent sec. Nous avons déjà reçu plusieurs paysans dans notre village, mais leur chiffre reste encore inconnu», a dit notre source.
Chaque jour donc, ce sont des centaines d’enfants, femmes et hommes qui «descendent» dans les villages de Bagohouo, Pona-Vahi, Sibably pour le département de Duekoué et Diébly, Bléniminhoué, Diébly ou Gohouo-zagna pour le département de Bangolo. Quelques-uns des paysans que nous avons pu joindre ont livré leurs souffrances: «Depuis le 22 décembre, des agents des Eaux et Forêts ont mis le feu à nos champs de cacao. Nos récoltes stockées dans des magasins ont été incendiées. Chaque jour, le feu détruit des hectares de nos plantations. N’en pouvant plus, nous avons décidé de tout abandonner: maisons, effets vestimentaires et récoltes. C’est une énorme perte pour nous. Et j’accuse les agents de l’Oipr (Office ivoirien des parcs et réserves) de nous spolier de nos plantations», a accusé K. Bouraïma, un planteur du village de petit Canada, l’un des villages du parc.
Pour O. Inoussa, l’un des ex-paysans du parc complètement désabusé, les agents des Eaux et Forêts violent tous les accords: «Depuis des années, un projet de déguerpissement du parc nous a été soumis. Nous avons adhéré à ce processus en nous faisant enrôler. Il nous a été demandé de ne plus faire de nouveaux champs en attendant que des moyens soient mis à notre disposition pour nous installer ailleurs. A notre grande surprise, le 22 décembre, des agents de l’Oipr sont venus mettre le feu à nos maisons, détruisant tout ce que nous avons comme biens».
Parlant du bilan de cet incendie, les dégâts sont énormes. Des centaines d’hectares de forêt sont partis en fumée sans compter les habitations détruites. Selon des témoignages non encore officiels, trois paysans seraient morts dans les flammes.
Plusieurs personnes sur place, dans le village de Diébly, ont rapporté que les flammes qui continuent de consumer la forêt menacent leur village. «Les flammes continuent de détruire la forêt du mont Péko et menacent dangereusement notre village qui se trouvent au pied de ce site. La nuit nous ne dormons presque pas, car nous ne savons pas ce qui peut arriver la nuit. C’est un problème inquiétant. Et nous voulons que les autorités trouvent des solutions», a plaidé un paysan de Diébly.
Du coté des Eaux et Forêt, c’est le silence total. Aucun agent appelé n’a voulu décrocher son téléphone. Rappelons que dans sa dernière réunion trimestrielle annuelle, un plan de recolonisation des plantations abandonnées par les paysans avait été proposé par les responsables du comité local de gestion du mont péko, une organisation regroupant les autorités administratives, coutumières et militaires de la région dont l’objectif est de régler en amont les difficultés de ce patrimoine mondial.
Dan Serge GONTY
Correspondant du Guemon
Chaque jour donc, ce sont des centaines d’enfants, femmes et hommes qui «descendent» dans les villages de Bagohouo, Pona-Vahi, Sibably pour le département de Duekoué et Diébly, Bléniminhoué, Diébly ou Gohouo-zagna pour le département de Bangolo. Quelques-uns des paysans que nous avons pu joindre ont livré leurs souffrances: «Depuis le 22 décembre, des agents des Eaux et Forêts ont mis le feu à nos champs de cacao. Nos récoltes stockées dans des magasins ont été incendiées. Chaque jour, le feu détruit des hectares de nos plantations. N’en pouvant plus, nous avons décidé de tout abandonner: maisons, effets vestimentaires et récoltes. C’est une énorme perte pour nous. Et j’accuse les agents de l’Oipr (Office ivoirien des parcs et réserves) de nous spolier de nos plantations», a accusé K. Bouraïma, un planteur du village de petit Canada, l’un des villages du parc.
Pour O. Inoussa, l’un des ex-paysans du parc complètement désabusé, les agents des Eaux et Forêts violent tous les accords: «Depuis des années, un projet de déguerpissement du parc nous a été soumis. Nous avons adhéré à ce processus en nous faisant enrôler. Il nous a été demandé de ne plus faire de nouveaux champs en attendant que des moyens soient mis à notre disposition pour nous installer ailleurs. A notre grande surprise, le 22 décembre, des agents de l’Oipr sont venus mettre le feu à nos maisons, détruisant tout ce que nous avons comme biens».
Parlant du bilan de cet incendie, les dégâts sont énormes. Des centaines d’hectares de forêt sont partis en fumée sans compter les habitations détruites. Selon des témoignages non encore officiels, trois paysans seraient morts dans les flammes.
Plusieurs personnes sur place, dans le village de Diébly, ont rapporté que les flammes qui continuent de consumer la forêt menacent leur village. «Les flammes continuent de détruire la forêt du mont Péko et menacent dangereusement notre village qui se trouvent au pied de ce site. La nuit nous ne dormons presque pas, car nous ne savons pas ce qui peut arriver la nuit. C’est un problème inquiétant. Et nous voulons que les autorités trouvent des solutions», a plaidé un paysan de Diébly.
Du coté des Eaux et Forêt, c’est le silence total. Aucun agent appelé n’a voulu décrocher son téléphone. Rappelons que dans sa dernière réunion trimestrielle annuelle, un plan de recolonisation des plantations abandonnées par les paysans avait été proposé par les responsables du comité local de gestion du mont péko, une organisation regroupant les autorités administratives, coutumières et militaires de la région dont l’objectif est de régler en amont les difficultés de ce patrimoine mondial.
Dan Serge GONTY
Correspondant du Guemon