Son Excellence Monsieur, Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire,
En ce début d’année 2016, permettez-moi de vous souhaiter, vous, votre famille et à travers vous, le peuple de Côte d’Ivoire, une bonne et heureuse année.
S.E.M, le président, je profite de ces vœux pour donner mon opinion sur l’évolution de la vie politique en Côte d’Ivoire, mon pays. En ce qui concerne la grâce présidentielle, la cohésion sociale, gage d’une paix durable et votre prochaine visite à Guiglo.
De la Grâce présidentielle
Dès l’annonce par vous de gracier près de 3100 prisonniers en fin d’année 2015 lors de votre message à la nation, nous étions nombreux à croire qu’enfin, vous avez compris le cri de cœur des nombreuses familles qui souffrent de l’absence d’un fils ou d’un père.
Mais aussi, dans un pays où l’action politique a pris le dessus sur l’action citoyenne, la tolérance et le pardon, par cette même action politique, un geste fort allait être fait en direction des prisonniers politiques.
Oui, Excellence, monsieur le président, il y a bel et bien des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. Certains sont en liberté provisoire, d’autres attendent d’être situés sur leurs cas. Et ils sont dans toutes les prisons du pays. Leur point commun, ils ne sont toujours pas jugés malgré les nombreux chefs d’accusation à leur encontre.
S.E.M, le président,
Si la grâce présidentielle fait partie de votre pouvoir discrétionnaire en tant que président de la République et Chef suprême de la magistrature, l’amnistie aussi devrait être le couronnement de ce pouvoir.
Car en effet, il faut savoir que la grâce présidentielle dispense un condamné d’effectuer l’intégralité de sa peine sans toutefois faire disparaitre la condamnation.
Alors que l’Amnistie, quant à elle, supprime rétroactivement une condamnation du casier judiciaire.
Aussi, selon les explications de l’ex-Ministre de la Justice ivoirienne, cette grâce concernera 3000 prisonniers de Droit commun et une centaine de prisonniers en rapport avec la crise postélectorale de 2010-2011.
Le débat aujourd’hui en CI, c’est, est-ce que les prisonniers proches du régime de Laurent Gbagbo sont-ils concernés et lesquels ? Car beaucoup ont été fait prisonniers non pas parce qu’ils étaient proches du régime, mais parce qu’ils ont commis des actes réprimés pendant la période dite postélectorale.
Excellence, monsieur le Président,
Je me pose aussi la question de savoir sur la base de quoi vous avez fixé le nombre de prisonniers à gracier à 3100 alors que votre ex ministre de la Justice n’en a aucune idée sur l’identité réelle des personnes bénéficiaires.
Enfin, tout le monde connaît les prisonniers qui font débat en CI. Ils s’appellent Simone Ehivet Gbagbo, AssoaAdou, Hubert Oulaï, les généraux proches du régime de Gbagbo….J’estime que même à l’issue des grandes guerres ici en occident, l’on est arrivé à amnistier le camp des vaincus au nom de la paix. C’est de là que la France tire aujourd’hui son honneur et est respectée par tous.
En CI, malgré les ponts et autres grandes réalisations même si ceux-ci sont dans l’intérêt collectif, ne passionnent guère les Ivoiriens. Le climat de méfiance est toujours visible, ce qui met en doute tout projet de réconciliation et de cohésion sociale.
De la réconciliation
et la cohésion sociale
Excellence, monsieur le président de la République, les Ivoiriens sont bien conscients qu’il faut aller un jour à la réconciliation. Sur le terrain, cela est visible. Il n’y a plus de tensions inter ethniques et inter communautaires. En dehors de quelques litiges dus au problème du foncier rural dans la zone forestière du pays (ouest), le reste des populations a décidé d’enterrer la hache de guerre. Seulement, le vent de la méfiance continue de planer. Ce qui commande une implication de votre part, en votre qualité de premier garant de la cohésion entre les Ivoiriens. Les Ivoiriens ont besoin de travailler, de scolariser leurs enfants, d’être épanouis. Le fruit de la richesse commune doit être ressenti par tous. La sécurité des biens et des personnes doit être de mise sur toute l’entendue du territoire ivoirien. Enfin, vous et votre gouvernement deviez tout mettre en œuvre pour assurer un retour sécurisé des exilés surtout les cadres du FPI.
De votre visite à Guiglo le lundi 18 janvier prochain.
Excellence, monsieur le Président,
L’Ouest se réjouit à chaque fois que le président de la République y annonce une visite. On se souvient, l’ouest fut la première région à être visitée après votre prise de pouvoir. Nous étions en avril 2012 et pratiquement tous. Les départements avaient été parcourus. Le Président cette fois candidat s’y est rendu en 2015 lors de la campagne présidentielle dernière. A peine vous débutez votre second mandat que vous annoncez un départ pour l’Ouest, prévu pour le 18 janvier prochain. Une nouvelle qui devrait enchanter plus d’un habitant de l’Ouest quand on sait que le président de la République n’effectue jamais de déplacement les mains vides. Et si en 2012 et 2015, vous n’avez pas tenu toutes les promesses faites aux populations de cette partie du pays jugées autrefois hostiles, avec le large soutien que l’Ouest vous a apporté lors de la présidentielle d’octobre 2015, il est clair que du côté des populations Wê du grand Ouest, la page de l’adversité est tournée. Résolument, l’Ouest a démontré qu’elle veut aussi compter avec l’actuel régime et donc être bénéficiaire des projets de développement comme c’est le cas dans les autres régions du pays. Les préoccupations de l’Ouest sont connues de tous. L’électrification villageoise, les infrastructures sanitaires, scolaires et surtout l’épineuse question des routes. Avec ce troisième passage du train de l’émergence, l’Ouest estime qu’il est temps qu’elle soit enfin prise en compte. Mais à l’Ouest et surtout à Guiglo, localité qui vous accueillera, la population aura assurément un plaidoyer. Le cas de leurs fils, Hubert Oulaï encore détenu en prison à Abidjan et Emile Guiriélou toujours exilé au Ghana. Et si l’Etat de Côte d’Ivoire a permis à ce que certains fils de Guiglo tels, Marcel Gossio etc rentrent d’exil et s’épanouissent, il est clair que cela devrait être pareil pour les autres qui ne demandent qu’à rentrer et à faire de la politique comme par le passé sans être inquiétés. Aussi, si le déplacement du président de la République à Guiglo est en rapport avec le retour de nos frères qui ont fui la guerre pour aller s’installer au Libéria voisin, vous devez retenir que la jeunesse Wê est abusivement accusée d’être impliquée dans les différentes tentatives de déstabilisation du pays. Vous le constaterez de vous-même sur place. La jeunesse Wê ne demande qu’à travailler et participer au rayonnement du pays comme toutes les autres jeunesses des autres régions. Elle ne veut plus être des chairs à canon au service des hommes politiques. Ce message, vous l’entendrez à Guiglo.
Enfin, il est temps que vous mettiez les cadres de l’Ouest à contribution au sein de vos prochains gouvernements. L’Ouest vous sera reconnaissante. Bon séjour chez nous, et recevez toutes les bénédictions de nos ancêtres.
Paris, le 13 janvier 2016.
M. Hilaire Dohé Gastien Séa Jules
Cadre de l’Ouest et président du collectif des Démocrates Ivoiriens (CDI).
En ce début d’année 2016, permettez-moi de vous souhaiter, vous, votre famille et à travers vous, le peuple de Côte d’Ivoire, une bonne et heureuse année.
S.E.M, le président, je profite de ces vœux pour donner mon opinion sur l’évolution de la vie politique en Côte d’Ivoire, mon pays. En ce qui concerne la grâce présidentielle, la cohésion sociale, gage d’une paix durable et votre prochaine visite à Guiglo.
De la Grâce présidentielle
Dès l’annonce par vous de gracier près de 3100 prisonniers en fin d’année 2015 lors de votre message à la nation, nous étions nombreux à croire qu’enfin, vous avez compris le cri de cœur des nombreuses familles qui souffrent de l’absence d’un fils ou d’un père.
Mais aussi, dans un pays où l’action politique a pris le dessus sur l’action citoyenne, la tolérance et le pardon, par cette même action politique, un geste fort allait être fait en direction des prisonniers politiques.
Oui, Excellence, monsieur le président, il y a bel et bien des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. Certains sont en liberté provisoire, d’autres attendent d’être situés sur leurs cas. Et ils sont dans toutes les prisons du pays. Leur point commun, ils ne sont toujours pas jugés malgré les nombreux chefs d’accusation à leur encontre.
S.E.M, le président,
Si la grâce présidentielle fait partie de votre pouvoir discrétionnaire en tant que président de la République et Chef suprême de la magistrature, l’amnistie aussi devrait être le couronnement de ce pouvoir.
Car en effet, il faut savoir que la grâce présidentielle dispense un condamné d’effectuer l’intégralité de sa peine sans toutefois faire disparaitre la condamnation.
Alors que l’Amnistie, quant à elle, supprime rétroactivement une condamnation du casier judiciaire.
Aussi, selon les explications de l’ex-Ministre de la Justice ivoirienne, cette grâce concernera 3000 prisonniers de Droit commun et une centaine de prisonniers en rapport avec la crise postélectorale de 2010-2011.
Le débat aujourd’hui en CI, c’est, est-ce que les prisonniers proches du régime de Laurent Gbagbo sont-ils concernés et lesquels ? Car beaucoup ont été fait prisonniers non pas parce qu’ils étaient proches du régime, mais parce qu’ils ont commis des actes réprimés pendant la période dite postélectorale.
Excellence, monsieur le Président,
Je me pose aussi la question de savoir sur la base de quoi vous avez fixé le nombre de prisonniers à gracier à 3100 alors que votre ex ministre de la Justice n’en a aucune idée sur l’identité réelle des personnes bénéficiaires.
Enfin, tout le monde connaît les prisonniers qui font débat en CI. Ils s’appellent Simone Ehivet Gbagbo, AssoaAdou, Hubert Oulaï, les généraux proches du régime de Gbagbo….J’estime que même à l’issue des grandes guerres ici en occident, l’on est arrivé à amnistier le camp des vaincus au nom de la paix. C’est de là que la France tire aujourd’hui son honneur et est respectée par tous.
En CI, malgré les ponts et autres grandes réalisations même si ceux-ci sont dans l’intérêt collectif, ne passionnent guère les Ivoiriens. Le climat de méfiance est toujours visible, ce qui met en doute tout projet de réconciliation et de cohésion sociale.
De la réconciliation
et la cohésion sociale
Excellence, monsieur le président de la République, les Ivoiriens sont bien conscients qu’il faut aller un jour à la réconciliation. Sur le terrain, cela est visible. Il n’y a plus de tensions inter ethniques et inter communautaires. En dehors de quelques litiges dus au problème du foncier rural dans la zone forestière du pays (ouest), le reste des populations a décidé d’enterrer la hache de guerre. Seulement, le vent de la méfiance continue de planer. Ce qui commande une implication de votre part, en votre qualité de premier garant de la cohésion entre les Ivoiriens. Les Ivoiriens ont besoin de travailler, de scolariser leurs enfants, d’être épanouis. Le fruit de la richesse commune doit être ressenti par tous. La sécurité des biens et des personnes doit être de mise sur toute l’entendue du territoire ivoirien. Enfin, vous et votre gouvernement deviez tout mettre en œuvre pour assurer un retour sécurisé des exilés surtout les cadres du FPI.
De votre visite à Guiglo le lundi 18 janvier prochain.
Excellence, monsieur le Président,
L’Ouest se réjouit à chaque fois que le président de la République y annonce une visite. On se souvient, l’ouest fut la première région à être visitée après votre prise de pouvoir. Nous étions en avril 2012 et pratiquement tous. Les départements avaient été parcourus. Le Président cette fois candidat s’y est rendu en 2015 lors de la campagne présidentielle dernière. A peine vous débutez votre second mandat que vous annoncez un départ pour l’Ouest, prévu pour le 18 janvier prochain. Une nouvelle qui devrait enchanter plus d’un habitant de l’Ouest quand on sait que le président de la République n’effectue jamais de déplacement les mains vides. Et si en 2012 et 2015, vous n’avez pas tenu toutes les promesses faites aux populations de cette partie du pays jugées autrefois hostiles, avec le large soutien que l’Ouest vous a apporté lors de la présidentielle d’octobre 2015, il est clair que du côté des populations Wê du grand Ouest, la page de l’adversité est tournée. Résolument, l’Ouest a démontré qu’elle veut aussi compter avec l’actuel régime et donc être bénéficiaire des projets de développement comme c’est le cas dans les autres régions du pays. Les préoccupations de l’Ouest sont connues de tous. L’électrification villageoise, les infrastructures sanitaires, scolaires et surtout l’épineuse question des routes. Avec ce troisième passage du train de l’émergence, l’Ouest estime qu’il est temps qu’elle soit enfin prise en compte. Mais à l’Ouest et surtout à Guiglo, localité qui vous accueillera, la population aura assurément un plaidoyer. Le cas de leurs fils, Hubert Oulaï encore détenu en prison à Abidjan et Emile Guiriélou toujours exilé au Ghana. Et si l’Etat de Côte d’Ivoire a permis à ce que certains fils de Guiglo tels, Marcel Gossio etc rentrent d’exil et s’épanouissent, il est clair que cela devrait être pareil pour les autres qui ne demandent qu’à rentrer et à faire de la politique comme par le passé sans être inquiétés. Aussi, si le déplacement du président de la République à Guiglo est en rapport avec le retour de nos frères qui ont fui la guerre pour aller s’installer au Libéria voisin, vous devez retenir que la jeunesse Wê est abusivement accusée d’être impliquée dans les différentes tentatives de déstabilisation du pays. Vous le constaterez de vous-même sur place. La jeunesse Wê ne demande qu’à travailler et participer au rayonnement du pays comme toutes les autres jeunesses des autres régions. Elle ne veut plus être des chairs à canon au service des hommes politiques. Ce message, vous l’entendrez à Guiglo.
Enfin, il est temps que vous mettiez les cadres de l’Ouest à contribution au sein de vos prochains gouvernements. L’Ouest vous sera reconnaissante. Bon séjour chez nous, et recevez toutes les bénédictions de nos ancêtres.
Paris, le 13 janvier 2016.
M. Hilaire Dohé Gastien Séa Jules
Cadre de l’Ouest et président du collectif des Démocrates Ivoiriens (CDI).