La justice du Burkina Faso a lancé vendredi un mandat d'arrêt contre Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, dans le cadre de l'enquête sur le coup d'Etat manqué du 17 septembre. Un dossier qui vient troubler un peu plus les relations entre les deux meilleurs ennemis.
La justice burkinabée a lancé vendredi un mandat d'arrêt contre Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale ivoirienne et ancien chef de la rébellion, dans le cadre de l'enquête sur le putsch raté du 17 septembre, a confirmé lundi Abidjan. «La Présidence de la République de Côte d’Ivoire s’étonne que ce document, qui vise le Président de la deuxième Institution de la République de Côte d’Ivoire, ait été émis au mépris des règles et des us et coutumes en la matière», s’offusque le communiqué. «Au regard des liens séculaires d'amitié et de fraternité qui unissent nos deux pays et nos deux peuples, la République de Côte d'Ivoire, tient à réaffirmer sa ferme volonté de régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d'éviter tout différend entre nos deux États», poursuit l’institution.
Concrètement, Guillaume Soro est mis en cause par des écoutes téléphoniques dévoilées sur internet à la fin de l’année dernière. On y entendrait deux personnes identifiées comme étant Guillaume Soro et Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères burkinabé (sous le régime de Compaoré, destitué le 31 octobre 2014 sous la pression populaire, à l’issue de 48 heures de manifestations qui ont fait 24 morts.) Dans l'enregistrement d'une quinzaine de minutes, les deux protagonistes envisagent la possibilité de soutenir le coup d’Etat (alors en cours) mené par le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré et alors chef de du -RSP (Régiment de sécurité présidentielle, l'unité d’élite de l’armée). Ce dernier est emprisonné depuis le 1er octobre dans cette affaire, et a par ailleurs été inculpé dans l’affaire concernant la mort de l'ancien chef d'Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors du coup d'Etat qui l’a porté au pouvoir début décembre. Guillaume Soro et Djibrill Bassolé - actuellement derrière les barreaux - démentent avoir eu cette conversation, dénonçant une «manipulation».
LE PRÉSIDENT KABORÉ DANS L'EXPECTATIVE
Interviewé par France 24 en décembre, le président élu en novembre Roch Marc Christian Kaboré, n’avait pas souhaité interférer dans le travail de la justice, estimant simplement que si ces écoutes étaient avérées, il s’agirait, de la part de Guillaume Soro, d’«une attitude qui sera tout à fait déplorable et inamicale à l’égard du Burkina Faso».
Les relations entre les deux pays sont quelque peu compliquées par le fait que Compaoré est en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute. La justice militaire burkinabée a d’ailleurs lancé un mandat d'arrêt en décembre contre Compaoré dans le dossier Sankara. Pendant les fêtes de fin d'année, une photo prise dans l'est du pays du président ivoirien Ouattara au côté de Compaoré -l'un de ses principaux soutiens internationaux avant son élection et surtout lors de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire en 2010-2011- a alimenté les rumeurs de complot. Toutefois, Kaboré –dont Ouattara avait assisté à l’investiture le 29 décembre- reste pragmatique: «Nous avons simplement dit à la Côte d’Ivoire que tant qu’il s’agit de garder Blaise Compaoré chez eux, nous n’avons aucun problème. La seule complication (se produirait) si Blaise Compaoré est en Côte d’Ivoire pour monter des complots contre le Burkina Faso», rapporte Burkina 24. Rappelons que Kaboré a lui-même été très proche de Compaoré pendant trois décennies, avant de tomber en disgrâce en 2012, et de créer son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) en 2014.
La justice burkinabée a lancé vendredi un mandat d'arrêt contre Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale ivoirienne et ancien chef de la rébellion, dans le cadre de l'enquête sur le putsch raté du 17 septembre, a confirmé lundi Abidjan. «La Présidence de la République de Côte d’Ivoire s’étonne que ce document, qui vise le Président de la deuxième Institution de la République de Côte d’Ivoire, ait été émis au mépris des règles et des us et coutumes en la matière», s’offusque le communiqué. «Au regard des liens séculaires d'amitié et de fraternité qui unissent nos deux pays et nos deux peuples, la République de Côte d'Ivoire, tient à réaffirmer sa ferme volonté de régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d'éviter tout différend entre nos deux États», poursuit l’institution.
Concrètement, Guillaume Soro est mis en cause par des écoutes téléphoniques dévoilées sur internet à la fin de l’année dernière. On y entendrait deux personnes identifiées comme étant Guillaume Soro et Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères burkinabé (sous le régime de Compaoré, destitué le 31 octobre 2014 sous la pression populaire, à l’issue de 48 heures de manifestations qui ont fait 24 morts.) Dans l'enregistrement d'une quinzaine de minutes, les deux protagonistes envisagent la possibilité de soutenir le coup d’Etat (alors en cours) mené par le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré et alors chef de du -RSP (Régiment de sécurité présidentielle, l'unité d’élite de l’armée). Ce dernier est emprisonné depuis le 1er octobre dans cette affaire, et a par ailleurs été inculpé dans l’affaire concernant la mort de l'ancien chef d'Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors du coup d'Etat qui l’a porté au pouvoir début décembre. Guillaume Soro et Djibrill Bassolé - actuellement derrière les barreaux - démentent avoir eu cette conversation, dénonçant une «manipulation».
LE PRÉSIDENT KABORÉ DANS L'EXPECTATIVE
Interviewé par France 24 en décembre, le président élu en novembre Roch Marc Christian Kaboré, n’avait pas souhaité interférer dans le travail de la justice, estimant simplement que si ces écoutes étaient avérées, il s’agirait, de la part de Guillaume Soro, d’«une attitude qui sera tout à fait déplorable et inamicale à l’égard du Burkina Faso».
Les relations entre les deux pays sont quelque peu compliquées par le fait que Compaoré est en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute. La justice militaire burkinabée a d’ailleurs lancé un mandat d'arrêt en décembre contre Compaoré dans le dossier Sankara. Pendant les fêtes de fin d'année, une photo prise dans l'est du pays du président ivoirien Ouattara au côté de Compaoré -l'un de ses principaux soutiens internationaux avant son élection et surtout lors de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire en 2010-2011- a alimenté les rumeurs de complot. Toutefois, Kaboré –dont Ouattara avait assisté à l’investiture le 29 décembre- reste pragmatique: «Nous avons simplement dit à la Côte d’Ivoire que tant qu’il s’agit de garder Blaise Compaoré chez eux, nous n’avons aucun problème. La seule complication (se produirait) si Blaise Compaoré est en Côte d’Ivoire pour monter des complots contre le Burkina Faso», rapporte Burkina 24. Rappelons que Kaboré a lui-même été très proche de Compaoré pendant trois décennies, avant de tomber en disgrâce en 2012, et de créer son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) en 2014.