A partir du 28 janvier 2016, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé comparaissent conjointement devant la Cour pénale internationale de La Haye pour répondre des accusations de crimes contre l’humanité. A l’approche de cet événement historique, d’anciens dirigeants africains ont décidé de sortir de leur silence
Avec à leur tête l’ancien numéro un mozambicain Joachim Chissano, les anciens présidents africains, parmi lesquels figurent d’illustres noms comme Thabo M’béki, Nicéphore Soglo, ont lancé un «appel» à la procureure Fatou Bensouda. Cet appel libellé en anglais est intitulé : «Appel africain urgent à la procureure de la Cpi : La Côte d’Ivoire et l’Afrique ont besoin de l’ex-président Laurent Gbagbo en vue de la paix et de la justice ». Ce courrier qui est une forme de plaidoyer en 49 points en faveur de la paix en Côte d’Ivoire et de Laurent Gbagbo, particulièrement, date du 9 septembre 2015.
«En tant qu’Africains nous sommes profondément préoccupés que notre continent, l’Afrique, devrait résoudre ses problèmes aussi urgemment que possible, en tenant compte des défis de la paix et de la justice dans les pays post-conflit. Cet appel urgent que nous vous adressons concerne la situation en Côte d’Ivoire et particulièrement celle de son ancien président Laurent Gbagbo qui, comme vous le savez, attend d’être jugé devant la Cpi. Nous vous l’adressons en ce sens que nous sommes gravement préoccupés de ce que la Côte d’Ivoire devrait poursuivre son développement au bénéfice de tous ses citoyens dans des conditions de paix, de démocratie et de droit favorisant la réconciliation et l’unité nationales», écrivent les anciens dirigeants dans les trois premiers points de leur appel. Poursuivant, ils se disent absolument convaincus que la Côte d’Ivoire peut atteindre ses objectifs de réconciliation et Laurent Gbagbo peut y contribuer fortement. «Il va sans dire, qu’il ne peut pas apporter cette contribution à partir d’une cellule de prison quelque part dans le monde, mais comme un citoyen libre dans son propre pays», affirment les auteurs de l’appel au point 5.
L’appel des dirigeants africains est également un rappel historique de la situation en Côte d’Ivoire, ces 20 dernières années. Il démonte les thèses selon lesquelles Laurent Gbagbo a créé et encouragé le concept d’ivoirité. Tout en rappelant les efforts en faveur de la paix entrepris par Laurent Gbagbo, après sa prise de pouvoir, l’appel ne manque pas de situer la responsabilité des autres acteurs de la crise dont Henri Konan Bédié du Pdci, Alassane Ouattara et Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion. Fatou Bensouda et les juges de la cour se laisseront-ils impressionnés par le contenu de cet appel ? Le temps nous le dira.
S. DEBAILLY
Avec à leur tête l’ancien numéro un mozambicain Joachim Chissano, les anciens présidents africains, parmi lesquels figurent d’illustres noms comme Thabo M’béki, Nicéphore Soglo, ont lancé un «appel» à la procureure Fatou Bensouda. Cet appel libellé en anglais est intitulé : «Appel africain urgent à la procureure de la Cpi : La Côte d’Ivoire et l’Afrique ont besoin de l’ex-président Laurent Gbagbo en vue de la paix et de la justice ». Ce courrier qui est une forme de plaidoyer en 49 points en faveur de la paix en Côte d’Ivoire et de Laurent Gbagbo, particulièrement, date du 9 septembre 2015.
«En tant qu’Africains nous sommes profondément préoccupés que notre continent, l’Afrique, devrait résoudre ses problèmes aussi urgemment que possible, en tenant compte des défis de la paix et de la justice dans les pays post-conflit. Cet appel urgent que nous vous adressons concerne la situation en Côte d’Ivoire et particulièrement celle de son ancien président Laurent Gbagbo qui, comme vous le savez, attend d’être jugé devant la Cpi. Nous vous l’adressons en ce sens que nous sommes gravement préoccupés de ce que la Côte d’Ivoire devrait poursuivre son développement au bénéfice de tous ses citoyens dans des conditions de paix, de démocratie et de droit favorisant la réconciliation et l’unité nationales», écrivent les anciens dirigeants dans les trois premiers points de leur appel. Poursuivant, ils se disent absolument convaincus que la Côte d’Ivoire peut atteindre ses objectifs de réconciliation et Laurent Gbagbo peut y contribuer fortement. «Il va sans dire, qu’il ne peut pas apporter cette contribution à partir d’une cellule de prison quelque part dans le monde, mais comme un citoyen libre dans son propre pays», affirment les auteurs de l’appel au point 5.
L’appel des dirigeants africains est également un rappel historique de la situation en Côte d’Ivoire, ces 20 dernières années. Il démonte les thèses selon lesquelles Laurent Gbagbo a créé et encouragé le concept d’ivoirité. Tout en rappelant les efforts en faveur de la paix entrepris par Laurent Gbagbo, après sa prise de pouvoir, l’appel ne manque pas de situer la responsabilité des autres acteurs de la crise dont Henri Konan Bédié du Pdci, Alassane Ouattara et Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion. Fatou Bensouda et les juges de la cour se laisseront-ils impressionnés par le contenu de cet appel ? Le temps nous le dira.
S. DEBAILLY