La tension est montée d’un cran hier matin à N’Douci, une localité de Tiassalé. Selon des témoins sur place, les populations en avaient marre de la pénurie d’eau dans leur bourgade. Elles ont donc décidé de réagir bruyamment. Ainsi, aux environs de 8h, des femmes et des jeunes gens en majorité des élèves ont occupé la grande voie qui traverse la ville. De l’entrée de N’Douci en provenance d’Abidjan à la sortie, en direction de Tiassalé, il y avait un monde fou sur l’artère principale. Les manifestants se disent exaspérés par cette pénurie qui dure depuis plus d’un mois. «Des enseignants de N’Douci se sont rendus avant-hier (Ndlr : mardi dernier) chez le préfet de Tiassalé, M. Gouéssé Jules, pour qu’il intervienne auprès des hautes afin d’alimenter, enfin, en eau notre localité. Mais le préfet leur aurait répondu qu’il vit aussi la même situation et qu’il n’y peut rien même si les populations manifestaient pour cela. Or, nous savons tous qu’il est ravitaillé en eau contrairement à nous. C’est cette information qui a été mal accueillie par les populations qui y ont vu du mépris. Ce préfet a été sous-préfet ici d’abord, puis secrétaire général de préfecture dans une autre ville avant de revenir encore chez nous en tant que préfet. Il devait être plus solidaire de ses administrés au lieu de les prendre pour moins que rien !», a déploré Julien.G., un habitant de N’Douci. Hier, les établissements scolaires se sont vidés de leur monde, les administrations et les commerces ont fermé de peur des effets collatéraux de cette marche de protestation. Cette manifestation a provoqué un embouteillage qui a paralysé la circulation dans le sens Abidjan-Tiassalé et vice-versa. C’est aux environs de midi que la manifestation a pris fin à la suite d’une médiation menée par des envoyés du préfet de Tiassalé. «Les collaborateurs du préfet ont rassuré les manifestants que le gouverneur a saisi les patrons à Abidjan et que l’eau sera de retour d’ici peu dans les robinets à N’Douci», a ajouté notre interlocuteur.
D.K
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