Spécialisés dans les vols et agressions des clients dans les taxis et les ‘‘wôrô wôrô’’ d’Abidjan, Awa Koné, 29 ans, Sangaré Abou, 29 ans et Gnangbo Richard, 33 ans, sont tous les trois commerçants dans la commune de Yopougon. Certes, pour s’en sortir dans la vie, il est conseillé d’avoir plusieurs cordes à son arc, encore, faut-il que ces cordes soient saines. Awa, Sangaré et Gnangbo mènent donc une double activité. Commerçants le jour et gangsters la nuit. Le 29 décembre 2015, date à laquelle remontent les faits, c’est la jeune dame, le cerveau du groupe, qui coordonne les opérations. Leur stratégie est simple. Comme le gang détient un taxi compteur, il l’a stationné dans l’une des gares de Yopougon, pour transporter les passagers vers d’autres communes du district d’Abidjan. L’un des hommes fait office de chauffeur et les deux autres se font passer pour des clients. La présence de la jeune dame dans le taxi n’est pas fortuite. C’est pour rassurer les clients. Ainsi, vu qu’ils sont déjà trois dans le véhicule, les gangsters ne cherchent que deux passagers. Cette nuit du mardi 29 décembre 2015, ils ont pris deux passagers de Koumassi. Sidy Moni était l’un d’entre eux. Le taxi s’est donc mis en route. Awa et sa bande ont attendu d’être dans un espace isolé pour montrer leur vrai visage. Ils ont sorti couteau, lame et pistolet automatique contre les deux passagers. Plus courageux, Sidy Moni ne s’est pas laissé faire. Il s’est engagé alors une lutte entre lui et la bande. Dans la bagarre, il a été poignardé. Dépouillé de tous leurs biens, les deux passagers ont été jetés hors du taxi, mais Sidy a pu relever le numéro d’immatriculation du taxi. Il l’a remis à plusieurs commissariats et brigades de gendarmerie. Ce sont ces agents de force de l’ordre qui ont mené leurs enquêtes et mis la main sur le gang début janvier 2016 dans la commune de Yopougon. Au Tribunal, le gang au grand complet a comparu pour vol en association avec violence. Après plusieurs hésitations, c’est Awa Koné qui la première a reconnu les faits. Elle n’a donc pas laissé le choix aux deux autres. Ainsi, au regard des faits tels que relatés par le Procureur et reconnus par les accusés, les juges ont condamné les trois gangsters à 10 ans d’emprisonnement ferme et 500.000 d’amende chacun.
Ange TIEMOKO
Ange TIEMOKO