Le procès conjoint de l’ex-Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et de l’ancien leader des jeunes patriotes Charles Blé Goudé qui s’ouvrira, jeudi, à la Haye constitue « un pas important vers la justice pour la lutte contre l’impunité des crimes internationaux», estime la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dans un communiqué transmis à APA.
«Nos organisations se félicitent de la tenue de ce procès qui représente un pas important pour la lutte contre l’impunité des crimes internationaux perpétrés durant les violences post électorales en Côte d’Ivoire en 2010 et 2011», explique Karim Lahidji, le président de la FIDH, rappelant qu’iI s’agit du « premier procès d’un ancien chef d’Etat devant la CPI ».
«Ce procès revêt une portée particulière par le message qu’il envoie : les plus hauts responsables politiques d’un Etat, quel que soit leur rang ou position, ne bénéficient d’aucune immunité devant la CPI s’ils sont accusés de crimes internationaux et auront à en répondre devant la justice » ajoute M. Lahidji.
Quatre charges de crimes contre l’humanité ont été retenues contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : le meurtre, le viol, les autres actes inhumains ou–à titre subsidiaire–la tentative de meurtre, et la persécution perpétrés dans le contexte des violences post-électorales en Côte d’Ivoire.
La crise postélectorale ivoirienne a fait au moins 3000 morts et plus de 150 femmes violées. Charles Blé Goudé est jugé pour avoir joué un rôle central dans le «cercle restreint» de Laurent Gbagbo, servant d’intermédiaire entre ce dernier et les mouvements de jeunes patriotes, farouches partisans de M. Gbagbo.
Les victimes de la crise post électorale participeront au procès. Au total, 668 d’entre elles ont été autorisées à rejoindre la procédure, 199 à l’encontre de Laurent Gbagbo et 469 à l’encontre de Charles Blé Goudé.
« Nos organisations se félicitent de la participation de centaines de victimes dans ces procédures et appellent à une représentation juridique efficace, dotée des moyens nécessaires », poursuit le président de la FIDH.
« La participation de victimes ivoiriennes au procès est cruciale pour sa réussite. Leur voix devra être entendue et nous avons confiance qu’elles obtiendront justice, après plusieurs années d’attente et d’espoir », renchérit Pierre Adjoumani Kouamé, le président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO).
En Côte d’Ivoire, la justice nationale a engagé plusieurs procédures à l’issue de la crise post électorale. La création d’une Cellule spéciale d’enquête en juin 2011 a permis aux magistrats instructeurs de conduire des enquêtes judiciaires et de mettre en cause plus de 150 personnes pour leur rôle présumé dans les crimes commis pendant cette période.
« Si les poursuites ont, dans un premier temps, visé exclusivement des individus du camp Gbagbo, elles concernent désormais l’ensemble des acteurs de la crise et plusieurs officiers des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ainsi que leurs supplétifs ont été inculpés en 2015 » indique le communiqué.
Pour Aimée Zebeyoux, présidente de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, «le procès qui s’ouvre doit s’inscrire dans une logique de complémentarité entre justice nationale et justice internationale ».
« Les défis posés à la justice après les crimes commis pendant la crise devront être relevés conjointement à La Haye et à Abidjan, pour que l’ensemble des principaux responsables puissent être jugés » ajoute-elle.
Les procédures nationales se poursuivent et le président Alassane Ouattara a réaffirmé à plusieurs reprises, au cours des derniers mois, sa volonté de voir se tenir dans un délai raisonnable, les procès de la crise post électorale.
La nomination d’un nouveau ministre de la Justice en début janvier dernier pourrait ainsi donner une nouvelle impulsion à la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction, à travers notamment un budget renforcé et un soutien politique renouvelé.
« Sur le plan national, l’instruction n’est pas terminée. Les juges ont accompli un travail important et enregistré des avancées qu’il faut saluer, notamment au regard de l’ampleur des procédures engagées, mais plusieurs mois seront encore nécessaires pour achever les instructions et préparer des procès satisfaisants» a déclaré pour sa part Me Yacouba Doumbia, président du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) et avocat des victimes en Côte d’Ivoire.
LS/APA
«Nos organisations se félicitent de la tenue de ce procès qui représente un pas important pour la lutte contre l’impunité des crimes internationaux perpétrés durant les violences post électorales en Côte d’Ivoire en 2010 et 2011», explique Karim Lahidji, le président de la FIDH, rappelant qu’iI s’agit du « premier procès d’un ancien chef d’Etat devant la CPI ».
«Ce procès revêt une portée particulière par le message qu’il envoie : les plus hauts responsables politiques d’un Etat, quel que soit leur rang ou position, ne bénéficient d’aucune immunité devant la CPI s’ils sont accusés de crimes internationaux et auront à en répondre devant la justice » ajoute M. Lahidji.
Quatre charges de crimes contre l’humanité ont été retenues contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : le meurtre, le viol, les autres actes inhumains ou–à titre subsidiaire–la tentative de meurtre, et la persécution perpétrés dans le contexte des violences post-électorales en Côte d’Ivoire.
La crise postélectorale ivoirienne a fait au moins 3000 morts et plus de 150 femmes violées. Charles Blé Goudé est jugé pour avoir joué un rôle central dans le «cercle restreint» de Laurent Gbagbo, servant d’intermédiaire entre ce dernier et les mouvements de jeunes patriotes, farouches partisans de M. Gbagbo.
Les victimes de la crise post électorale participeront au procès. Au total, 668 d’entre elles ont été autorisées à rejoindre la procédure, 199 à l’encontre de Laurent Gbagbo et 469 à l’encontre de Charles Blé Goudé.
« Nos organisations se félicitent de la participation de centaines de victimes dans ces procédures et appellent à une représentation juridique efficace, dotée des moyens nécessaires », poursuit le président de la FIDH.
« La participation de victimes ivoiriennes au procès est cruciale pour sa réussite. Leur voix devra être entendue et nous avons confiance qu’elles obtiendront justice, après plusieurs années d’attente et d’espoir », renchérit Pierre Adjoumani Kouamé, le président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO).
En Côte d’Ivoire, la justice nationale a engagé plusieurs procédures à l’issue de la crise post électorale. La création d’une Cellule spéciale d’enquête en juin 2011 a permis aux magistrats instructeurs de conduire des enquêtes judiciaires et de mettre en cause plus de 150 personnes pour leur rôle présumé dans les crimes commis pendant cette période.
« Si les poursuites ont, dans un premier temps, visé exclusivement des individus du camp Gbagbo, elles concernent désormais l’ensemble des acteurs de la crise et plusieurs officiers des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ainsi que leurs supplétifs ont été inculpés en 2015 » indique le communiqué.
Pour Aimée Zebeyoux, présidente de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, «le procès qui s’ouvre doit s’inscrire dans une logique de complémentarité entre justice nationale et justice internationale ».
« Les défis posés à la justice après les crimes commis pendant la crise devront être relevés conjointement à La Haye et à Abidjan, pour que l’ensemble des principaux responsables puissent être jugés » ajoute-elle.
Les procédures nationales se poursuivent et le président Alassane Ouattara a réaffirmé à plusieurs reprises, au cours des derniers mois, sa volonté de voir se tenir dans un délai raisonnable, les procès de la crise post électorale.
La nomination d’un nouveau ministre de la Justice en début janvier dernier pourrait ainsi donner une nouvelle impulsion à la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction, à travers notamment un budget renforcé et un soutien politique renouvelé.
« Sur le plan national, l’instruction n’est pas terminée. Les juges ont accompli un travail important et enregistré des avancées qu’il faut saluer, notamment au regard de l’ampleur des procédures engagées, mais plusieurs mois seront encore nécessaires pour achever les instructions et préparer des procès satisfaisants» a déclaré pour sa part Me Yacouba Doumbia, président du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) et avocat des victimes en Côte d’Ivoire.
LS/APA