Anarchie, inorganisation, bagarres, incivisme des chauffeurs, tels sont, entre autres, les problèmes, qui gangrènent du secteur du transport. Leurs conséquences sur les populations de la commune de Treichville ne sont pas aussi connues. Et elles ont été décriées. Mais qu’en est-il des solutions ? Telle est la motivation de ce dossier.
Suite à la réunion tenue le vendredi 8 janvier 2016 à son cabinet à Treichville, le Maire de la Commune, le Ministre François Albert Amichia a montré sa disponibilité et sa détermination aux transporteurs, quant à sa volonté de les voir mettre de l’ordre dans leur secteur. A cette rencontre, le Premier Magistrat a appelé les uns et les autres à savoir raison garder pour que la commune baigne dans sa quiétude habituelle. Devant la richesse des propos du Maire, tous les regards sont rivés sur les transporteurs et syndicats. Quitte à eux de montrer à leur tour leur bonne foi pour redorer le blason du transport dans la Commune (Voir l’article sur le transport). Pour ce faire, ils doivent aider la mairie à réussir plusieurs challenges.
« Pour ne plus charger à la rue 12».
Il n’y a rien d’ex nihilo. Toute chose a au moins une cause, une origine. Toutefois, à trop s’attarder sur ces causes, on finit par occulter l’essentiel. A savoir la ou les solution (s). On ne le dirait pas moins pour le cas du transport à Treichville. C’est pourquoi force nous est de voir, aujourd’hui comment des solutions sont possibles. Pour ce faire, nos différentes investigations ont eu deux aspects. D’une part, aller sur le terrain, s’imprégner des réalités et les renforcer avec des faits. D’autre part, nous avons voulu laisser la parole aux administrateurs (du côté de la Mairie) et aux Acteurs (avec les syndicats). Sur le terrain, on est de facto attiré par les présences des minicars (Hiace) au carrefour de la rue 12 non loin des boutiques Charara et juste à proximité de la pharmacie du Levant. Ce spectacle est renforcé devant le Palais des sports. Nous nous sommes approchés, alors, d’un Hiace, qui venait de déverser ses passagers à la vieille station Shell, terminus par excellence. «Puis-je aller à la rue 12 avec vous ?», ai-je demandé à l’apprenti. La réponse a été : «non». Puis, après quelques hésitations, je suis revenu à la charge. C’était dans la matinée du 16 janvier 2016. «Pourquoi vous n’arrivez pas à la rue 12? J’ai de quoi payer, s’il vous plait», l’ai-je, presque, supplié par la suite. « Nous, on n’arrive jamais là-bas. On n’a pas payé la caution des syndicats. Tous ceux, qui sont garés dans cette rue ont payé pour charger. Tu crois qu’on peut passer devant le Palais des sports comme ça. Si syndicats t’attrapent tu vas payer gros. C’est pourquoi nous, on ne va pas à la rue 12. Vieux père, faut te chercher un autre véhicule». Cette réponse claire et cinglante est révélatrice. Elle souligne nettement, que les présences de tous les Hiace à la rue 12 sont précédées d’une autorisation moyennant une somme versée aux syndicats. Or, ces minicars ne paient aucune taxe à la Commune, mais au District. Et la cerise sur le gâteau est, qu’ils vont charger jusqu’à des points interdits. Dès lors, par quels moyens efficaces la Mairie pourra-t-elle empêcher les Hiace d’arriver à la rue 12 ? Approcher les syndicats nous semble, l’une des solutions. A cet effet, il suffit, que la Municipalité charge les syndicats de sommer les conducteurs de ne plus aller au-delà du Palais des sports pour que cette interdiction soit respectée. En sus, il n’y aura pas d’amendes à leur faire payer, mais demander que soit appliquée de façon on ne peut plus formelle l’interdiction. Cette implication peut être effective sur le terrain après ce qu’il nous a été donné de constater par la suite.
Des contrôleurs à poster à des endroits stratégiques.
Deux jours après la révélation de l’apprenti, nous avons voulu savoir si les Hiace payaient effectivement des taxes. Nous avions le choix entre voir directement les syndicats ou observer attentivement certains agissements au niveau des différents points de la gare de Bassam, et particulièrement au niveau du parc des sports pour mieux apprécier. La deuxième idée a été plus forte que la seconde, qui n’était pas sans risque. En ce sens, qu’elle pouvait nous attirer de possibles foudres. Nous avons, de ce fait, opté pour la discrétion. Pour plus d’efficacité, nous avons emprunté, au grand carrefour des feux du boulevard Valérie Giscard d’Estaing, un Hiace en provenance de Port-Bouët et se rendant à la rue 12. «N’avez-vous pas peur des syndicats en allant à la rue 12 ?». A cette question, la réponse de l’apprenti ne s’est pas fait attendre. «Non, pas du tout, nous avons le droit». «Comment et pourquoi ? » ai-je questionné sans éveiller le moindre soupçon. «On ne peut arriver comme ça à la rue 12. Regarde, je vais te montrer des gens, qui surveillent partout», m’a confié mon interlocuteur. «Une fois au niveau du Palais, il m’indique des jeunes assis sur un banc juste après la vieille station Shell. « Tu vois ces messieurs, ce sont les yeux des syndicats. Ils contrôlent tout, suivent tous nos faits et gestes. Ils sont prêts à tout. Personne ne peut passer ici sans subir leur courroux. Vous voyez, on vient de nous imposer un ticket à nous les apprentis. Si mon chauffeur ne paie pas cette taxe (il me la montre) et qu’il ne la brandit pas à son passage, on est foutu», précise l’apprenti. Et son chauffeur de renchérir : «Je ne sais ce que veut dire cette imposition pour apprenti. De mémoire de transporteur, c’est une grande première. Ce sont eux, qui tiennent le transport. On ne peut rien contre eux, alors on subit ». Devant une telle résignation, qui atteste de la suprématie des Syndicats et de leurs hommes de mains sur le terrain, nous avons jugé bon de demander aux deux hommes en quoi les syndicats pouvaient aider les autorités de la commune pour des solutions. « Ils sont incontournables. Les syndicats sont très forts. Ils ont du monde autour d’eux et avec eux. Celui, qui ne les a pas avec lui ne peut pas organiser le transport. Ce sont des gens déterminants et déterminés à défendre leurs milieux. Ils useront de tous les moyens pour se faire entendre. Il y a beaucoup d’argent dans notre domaine. C’est pourquoi les gens créent des syndicats en désordre et se battent pour contrôler les gares. Si la mairie veut des solutions, qu’elle demande aux syndicats pour des propositions. Ensuite, que la Mairie harmonise ses points de vue avec les syndicats. Elle doit avoir ses agents dans les syndicats pour être toujours sur le terrain. Sans l’apport des syndicats, il n’y aura rien à faire. Tous les efforts, que fera la mairie sans la collaboration des syndicats seront gâtés par les gros bras», nous a signifié le conducteur. L’influence des syndicats est, donc, sans équivoque. Ne pas, alors les associer, c’est vouer toutes décisions à l’échec. Pour l’apprenti, cette domination sans partage des syndicats ne souffre du moindre doute. «Tout ce qui se passe dans le patrimoine du transport est décidé par les syndicats. Woro-woro, taxis banalisés, gbakas, Hiace, les syndicats sont partout. Rien n’échappe à leur vigilance. Tout est sous contrôle. Ceux, qui sont à l’extérieur, croient à un désordre, mais c’est le contraire. Ils sont très disciplinés entre eux. Quand le chef parle, tous les gros se taisent et obéissent. Les syndicats sont forts. Même l’Etat doit travailler avec eux», ajoute-t-il. On le voit, l’apport des syndicats est indéniable pour des solutions. Surtout par la présence des contrôleurs postés à des endroits épineux pour avoir une vue sur tout. Ainsi, en collaboration avec eux, la mairie pourrait réussir beaucoup de choses. Une telle stratégie qui peut être utile aux Administrateurs sur le terrain.
Pour les cas des gnambro et des gbakas
Est-ce à dire, qu’ils pourraient régler les cas des gnambro et ramener les gbakas à l’ordre ? Telle est la question, qui nous a conduit, quelque temps plus tard (le jeudi 21 janvier 2016) à l’Arras II, de l’autre côté de la gare de Bassam. Lieu où gnambro et apprentis de gbakas rivalisent d’ardeur aux côtés des taxis intercommunaux banalisés. Un jeune à l’écart attire notre attention. «Les gnambro sont partout. Cette omniprésence n’est pas fortuite. J’ai flirté avec le milieu du transport entre 2009 et 2012. Je sais de quoi retournent leurs agissements. Derrière ces jeunes gens, qui bravent tout, se cachent des personnes puissantes. Tant qu’on n’aura pas trouvé des termes d’accord avec ces personnes, dont la majorité est à rechercher parmi les syndicats, tous les problèmes du transport subsisteront. Ce ne sont pas des cas sociaux. Ils ont tout simplement choisi la facilité. Si ce n’est pas le cas, qu’est-ce qui les empêche de faire leurs permis et chercher à travailler durement comme conducteur ou à défaut, être des apprentis ? », nous a divulgué Jean Kouassi. Avant d’ajouter qu’« aucune autorité ne mettra un terme aux agissements des gnambro et des gbakas sans la férule des syndicats ». Il est, ainsi, clair, que seule une collaboration quotidienne avec les syndicats aiderait la municipalité à résoudre les différents problèmes liés au transport dans la commune. Cette approche a été confirmation par Seydou Kéita. «Les syndicats font et défont tout. Sans leur apport, tous ceux, qui voudront trouver des solutions se casseront le nez». Telles sont des confidences, qui pourront aider la mairie. Pour s’en convaincre, nous avons donné la parole aux Administrateurs et Acteurs
Propositions de l’Administration et des acteurs
Assalé Clarisse (Sous-directrice du service transport et parc autos à la Direction Technique de la Mairie) : «Il n’y a pas de solutions miracles sans tous les acteurs»
«Quatre aspects sont à considérer au niveau du transport à Treichville. Il y a, dans un premier temps, les taxis intercommunaux (woro-woro). La commune n’en a pas. Ils viennent d’ailleurs. A une réunion tenue à la grande Mairie, il avait été signifié, qu’il serait bien, que Treichville soit pourvue de ses propres taxis intercommunaux avec une couleur appropriée. Il serait temps de l’exiger. On a, ensuite les gbakas, qui violent l’arrêté leur interdisant toute présence dans la commune. Il est temps que force reste à cet arrêté. Malheureusement, la Mairie ne peut agir, parce que cet arrêté n’est pas de son ressort. L’autre aspect, est celui des Hiace et taxis communaux banalisés. Les Hiace ne paient pas de taxes à la commune. Il importe, d’une part, de les ficher pour les dénombrer, et d’autre part de les amener à s’acquitter de leurs impôts communaux. Par ailleurs, il est à constater, que les Hiace stationnent de façon anarchique. Toutefois, du fait de leurs utilités, parce que beaucoup de nos concitoyens en usent, je crois, qu’on doit leur trouver une gare. Ainsi, ces minicars pourront-ils déserter les trottoirs pour le bien-être des piétons. Cela est pareil pour les taxis communaux banalisés. Il leur faut une gare, leur attribuer un statut et les amener à être redevables au niveau du fisc à la commune. Le dernier aspect concerne les syndicats, conducteurs et les « gnambro ». Les syndicats doivent persuader les conducteurs d’être corrects à l’égard des usagers et de ne plus faire des tarifs particuliers à certaines heures de pointe. Leur silence fait d’eux des coupables silencieux devant le lourd tribut que paient les clients avec des hausses inconvenantes des prix. Quant aux « gnambro », il serait bien séant, que l’Etat mette fin à leurs pratiques, qui ne sécurisent ni les passagers, ni les conducteurs et encore moins les apprentis. En outre, il n’y a pas de solutions miracles sans tous les acteurs. C’est pourquoi les Syndicats doivent aviser l’administration communale. Toutes les décisions devront être concertées avec les syndicats et la Mairie, qui a eu, ces derniers moments, des rencontres, qui accoucheront de solides propositions pour solutionner, assurément, les récurrents problèmes de ce secteur».
Sanogo Issiaka (Délégué adjoint du Haut Conseil du Transport à Treichville) : «Nous sommes en train de nous organiser»
«Au niveau du transport, il faut suivre certaines étapes. C’est-à-dire, que pour être responsable d’un syndicat, il faut d’abord être chauffeur, puis transporteur. Ce n’est qu’après cela, qu’on peut être nommé secrétaire d’un syndicat. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il y a trop de concessions, qui entravent le suivi de ces étapes. Ce qui n’est pas sans problèmes dans notre milieu. Il nous faut être dans la légalité afin que n’importe qui ne fasse n’importe quoi. Tous les problèmes du transport viennent de là. N’importe qui crée son syndicat et devient syndicaliste. Il suffit qu’un enseignant à la retraite (c’est juste un exemple parmi tant d’autres) veuille créer son syndicat, et il le crée. Et pourtant, moi en tant qu’homme du transport, je ne peux me le permettre au niveau des enseignants. Je persiste, donc, il faut avant tout appartenir à la corporation. Nous sommes aujourd’hui à 389 syndicats légalement constitués, dont 24 pour Treichville. Notre Syndicat s’étend au niveau des Hiace (minicars faisant le trajet Treichville-Aboisso-Treichville). Depuis la période des véhicules 504, nous avons mené diverses démarches pour que la Mairie de Treichville où nous exerçons nous situe quant aux taxes. Mais, il n’y a pas eu de suite jusqu’à ce jour. Si bien que les Hiace continuent de payer les charges avec le District. Nous attendons, donc, d’être convoqués pour savoir comment faire, afin que tout rentre dans l’ordre. En attendant, nous sensibilisons les chauffeurs pour qu’ils n’aillent pas au-delà du Palais des sports, et, donc, jusqu’à la rue 12.Ils ont été formellement interdits, mais les chauffeurs sont ce qu’ils sont. Ils aiment outrepasser parfois les consignes. Lorsque nous les prenons, ils paient des amendes. Nous sommes en train de nous organiser pour que tout cela cesse. Nous trouverons la méthode adéquate. Nous sommes obligés, d’autant plus que l’Etat attend de nous des solutions. Nous allons tous parler d’une seule voix et régler ce problème. Notre syndicat ne s’étend pas jusqu’aux gbakas, qui sont frappés par un arrêté leur interdisant d’arriver et circuler à Treichville. Il y a des fois où nous sévissons; mais que faire si de nombreux passagers sont servis et soulagés ? A cette question s’ajoute une autre : Que doivent faire ou que font les autorités pour trouver d’autres moyens afin que les travailleurs rentrent chez eux et arrivent aussi à l’heure au travail. Il y a, en outre, les tarifs élevés (et non homologués) à certaines heures de pointe. Cela n’est aucunement du fait des syndicats. Ce sont des décisions solitaires et à dénoncer, que prennent des chauffeurs et leurs apprentis selon leur bon vouloir. Seules les Autorités peuvent résoudre ces cas avec la police. Le phénomène des ‘‘gnambro’’ n’est pas méconnu. Il résulte du chômage. Ces jeunes sans emplois veulent avant tout subvenir à leurs besoins et nourrir leurs familles. Ce n’est, donc, pas de gaîté de cœur, que nous voyons ces jeunes. Ce sont des cas sociaux très délicats à étudier et non à blâmer sans recours. Devant ce phénomène, le Président du Haut Conseil du Transport, Camara Abdramane reconnu par l’Etat de Côte d’Ivoire, a demandé, qu’il y ait une concertation de l’ensemble des délégués. Cette concertation se fera aussi avec les autorités municipales, dont le Maire. Comme je l’ai souligné tantôt, nous avons, toujours, cherché à croiser le Maire. Et ce n’est qu’après les récentes échauffourées à la gare, que nous avons eu l’honneur de le rencontrer. Cette rencontre nous a permis de savoir, que Kouadio Médard, Directeur des Services Techniques reste disponible en cas de besoin avec à ses côtés son représentant direct Kouassi Cyril (Chef de Service transport). Alors, nous savons désormais là où aller. Si vous m’avez bien suivi, c’est ensemble : Autorités-syndicats, que nous pouvons trouver des solutions au transport dans la commune. Permettez, que je remercie le Ministre François Albert Amichia, et que je lui souhaite une longue vie, pour ce qu’il fait dans sa commune. C’est un grand homme, un Elu exemplaire, réceptif et accueillant. Je m’en suis aperçu à notre rencontre à son cabinet. Nous restons disponibles et à son écoute pour résoudre ensemble les problèmes du secteur du transport à Treichville».
Kouassi Cyrille (Chef du Service Transport à la Direction Technique de la Mairie de Treichville): «Une prise de décision collégiale Mairie-syndicats est nécessaire»
«La circulation des Hiace, woro-woro et gbakas dans la commune est un mal nécessaire, que nous nous devons organiser absolument. Planifier, mettre des balises, sensibiliser les transporteurs par rapport à la vitesse et aux stationnements. Cette organisation devra être collégiale: Autorités, Acteurs du Transports et Forces de l’ordre. On peut, peut-être, accuser la Mairie, mais il ne faut pas occulter que quelque part les forces de l’ordre affectées à la tâche ne jouent pas leur rôle. Les gbakas quittent Yopougon, Abobo, traversent Adjamé et Plateau avant d’arriver à Treichville. C’est à la Police-Sotra de gérer tout cela. La commune n’a pas de moyens adéquats et magiques pour réussir là où la compétence de la police-sotra est remise en question. Malheureusement, c’est la commune et ses populations, qui en pâtissent. Pour la sensibilisation des chauffeurs, l’Office de la Sécurité Routière (OSER) avait entrepris une série de formations pour la bonne conduite. Malheureusement, entre ce qui est enseigné et ce qui est pratiqué, il y a un grand fossé. Il y a toujours des brebis galeuses. Toutefois, il n’y a pas lieu de céder au découragement, nous devons persévérer. Etant donné que ces brebis galeuses sont nombreuses, nous devrons, plutôt, redoubler de vigilance et d’ardeur. Excusez-moi, mais, il y a des mots ou expressions, dont on ne peut faire l’économie si on veut réellement comprendre les problèmes du transport et vouloir proposer des solutions. Il s’agit de ce que c’est un milieu parsemé d’analphabètes. Ils y sont majoritaires et pas faciles pour l’écoute et les échanges. Ce qui veut dire qu’avec eux, il faut, d’abord, le calme et la patience, ensuite de la compréhension et finalement la pédagogie, c’est-à-dire répéter et toujours répéter. Pour comprendre leurs préoccupations, il faut y mettre du sien par la compréhension, le dialogue. Pas donc, de violence parce que c’est leur lieu de prospérité. Nous avons été, plus d’une fois, à certaines rencontres avec eux au Haut Conseil des Transports, et j’avoue, que c’est exténuant. Ce n’est pas du tout facile parce qu’il faut répéter, sensibiliser à chaque fois. La cruciale présence des ‘‘Gnambros’’ ne relève pas de la Mairie. C’est une question d’Etat. Seul l’Etat peut y mettre fin ou savoir canaliser leur domaine. A Cocody, il y a quelque temps, le Maire de la commune a voulu y mettre de l’ordre, mais c’est difficile. Les gens y sont encore et ils vivent de ces pratiques. Il y en a, qui n’ont pas de permis et qui ne savent pas le prix d’une voiture, mais gagnent plus d’argent que le propriétaire de véhicule. Ils ne paient ni taxes, ni impôts. Leurs gains sont directs. Pis, le moindre désordre leur profite. Treichville, qui avait été épargné connaît en ce moment ces pratiques. Les récents débordements entre ‘‘gnambro’’ et syndicats ont été un exemple probant. Au temps (2005) où les Services de la Direction Technique s’occupaient du transport, notre méthode sur le terrain était des corps à corps, voire des contacts directs avec les syndicats. Il y avait, en outre, une prise de décision collégiale avec le collectif des syndicats et Sanogo Issiaka (Délégué adjoint du Haut Conseil du Transport à Treichville), que je vous conseille d’approcher. Tous ces rapports étroits faisaient, que tout n’était, certes, pas réglé, mais, nous arrivions à attaquer les problèmes à la racine et à étouffer toutes velléités de débordements. Ces derniers temps, nous n’avions pas été associés aux décisions. Mais avec l’intervention du Maire et sa décision de prendre le problème du secteur du transport à bras le corps (Je n’en dis pas plus pour ne pas trahir le contenu d’une réunion), je suis persuadé, que nous y arriverons». Toutefois, nos investigations nous ont permis de savoir, que le Maire a, à cet effet, décidé, de mettre en place une plate forme au niveau de son administration pour qu’il n’y ait plus de chevauchement sur le terrain entre les Services de la Direction Technique et la Commission des Conseillers municipaux en charge du transport. Les idées viendront de la Commission, et elles seront mises en pratique (sur le terrain) par les Services de la Direction Technique par le biais du Service transport. Il s’agira d’un travail collégial»n
Suite à la réunion tenue le vendredi 8 janvier 2016 à son cabinet à Treichville, le Maire de la Commune, le Ministre François Albert Amichia a montré sa disponibilité et sa détermination aux transporteurs, quant à sa volonté de les voir mettre de l’ordre dans leur secteur. A cette rencontre, le Premier Magistrat a appelé les uns et les autres à savoir raison garder pour que la commune baigne dans sa quiétude habituelle. Devant la richesse des propos du Maire, tous les regards sont rivés sur les transporteurs et syndicats. Quitte à eux de montrer à leur tour leur bonne foi pour redorer le blason du transport dans la Commune (Voir l’article sur le transport). Pour ce faire, ils doivent aider la mairie à réussir plusieurs challenges.
« Pour ne plus charger à la rue 12».
Il n’y a rien d’ex nihilo. Toute chose a au moins une cause, une origine. Toutefois, à trop s’attarder sur ces causes, on finit par occulter l’essentiel. A savoir la ou les solution (s). On ne le dirait pas moins pour le cas du transport à Treichville. C’est pourquoi force nous est de voir, aujourd’hui comment des solutions sont possibles. Pour ce faire, nos différentes investigations ont eu deux aspects. D’une part, aller sur le terrain, s’imprégner des réalités et les renforcer avec des faits. D’autre part, nous avons voulu laisser la parole aux administrateurs (du côté de la Mairie) et aux Acteurs (avec les syndicats). Sur le terrain, on est de facto attiré par les présences des minicars (Hiace) au carrefour de la rue 12 non loin des boutiques Charara et juste à proximité de la pharmacie du Levant. Ce spectacle est renforcé devant le Palais des sports. Nous nous sommes approchés, alors, d’un Hiace, qui venait de déverser ses passagers à la vieille station Shell, terminus par excellence. «Puis-je aller à la rue 12 avec vous ?», ai-je demandé à l’apprenti. La réponse a été : «non». Puis, après quelques hésitations, je suis revenu à la charge. C’était dans la matinée du 16 janvier 2016. «Pourquoi vous n’arrivez pas à la rue 12? J’ai de quoi payer, s’il vous plait», l’ai-je, presque, supplié par la suite. « Nous, on n’arrive jamais là-bas. On n’a pas payé la caution des syndicats. Tous ceux, qui sont garés dans cette rue ont payé pour charger. Tu crois qu’on peut passer devant le Palais des sports comme ça. Si syndicats t’attrapent tu vas payer gros. C’est pourquoi nous, on ne va pas à la rue 12. Vieux père, faut te chercher un autre véhicule». Cette réponse claire et cinglante est révélatrice. Elle souligne nettement, que les présences de tous les Hiace à la rue 12 sont précédées d’une autorisation moyennant une somme versée aux syndicats. Or, ces minicars ne paient aucune taxe à la Commune, mais au District. Et la cerise sur le gâteau est, qu’ils vont charger jusqu’à des points interdits. Dès lors, par quels moyens efficaces la Mairie pourra-t-elle empêcher les Hiace d’arriver à la rue 12 ? Approcher les syndicats nous semble, l’une des solutions. A cet effet, il suffit, que la Municipalité charge les syndicats de sommer les conducteurs de ne plus aller au-delà du Palais des sports pour que cette interdiction soit respectée. En sus, il n’y aura pas d’amendes à leur faire payer, mais demander que soit appliquée de façon on ne peut plus formelle l’interdiction. Cette implication peut être effective sur le terrain après ce qu’il nous a été donné de constater par la suite.
Des contrôleurs à poster à des endroits stratégiques.
Deux jours après la révélation de l’apprenti, nous avons voulu savoir si les Hiace payaient effectivement des taxes. Nous avions le choix entre voir directement les syndicats ou observer attentivement certains agissements au niveau des différents points de la gare de Bassam, et particulièrement au niveau du parc des sports pour mieux apprécier. La deuxième idée a été plus forte que la seconde, qui n’était pas sans risque. En ce sens, qu’elle pouvait nous attirer de possibles foudres. Nous avons, de ce fait, opté pour la discrétion. Pour plus d’efficacité, nous avons emprunté, au grand carrefour des feux du boulevard Valérie Giscard d’Estaing, un Hiace en provenance de Port-Bouët et se rendant à la rue 12. «N’avez-vous pas peur des syndicats en allant à la rue 12 ?». A cette question, la réponse de l’apprenti ne s’est pas fait attendre. «Non, pas du tout, nous avons le droit». «Comment et pourquoi ? » ai-je questionné sans éveiller le moindre soupçon. «On ne peut arriver comme ça à la rue 12. Regarde, je vais te montrer des gens, qui surveillent partout», m’a confié mon interlocuteur. «Une fois au niveau du Palais, il m’indique des jeunes assis sur un banc juste après la vieille station Shell. « Tu vois ces messieurs, ce sont les yeux des syndicats. Ils contrôlent tout, suivent tous nos faits et gestes. Ils sont prêts à tout. Personne ne peut passer ici sans subir leur courroux. Vous voyez, on vient de nous imposer un ticket à nous les apprentis. Si mon chauffeur ne paie pas cette taxe (il me la montre) et qu’il ne la brandit pas à son passage, on est foutu», précise l’apprenti. Et son chauffeur de renchérir : «Je ne sais ce que veut dire cette imposition pour apprenti. De mémoire de transporteur, c’est une grande première. Ce sont eux, qui tiennent le transport. On ne peut rien contre eux, alors on subit ». Devant une telle résignation, qui atteste de la suprématie des Syndicats et de leurs hommes de mains sur le terrain, nous avons jugé bon de demander aux deux hommes en quoi les syndicats pouvaient aider les autorités de la commune pour des solutions. « Ils sont incontournables. Les syndicats sont très forts. Ils ont du monde autour d’eux et avec eux. Celui, qui ne les a pas avec lui ne peut pas organiser le transport. Ce sont des gens déterminants et déterminés à défendre leurs milieux. Ils useront de tous les moyens pour se faire entendre. Il y a beaucoup d’argent dans notre domaine. C’est pourquoi les gens créent des syndicats en désordre et se battent pour contrôler les gares. Si la mairie veut des solutions, qu’elle demande aux syndicats pour des propositions. Ensuite, que la Mairie harmonise ses points de vue avec les syndicats. Elle doit avoir ses agents dans les syndicats pour être toujours sur le terrain. Sans l’apport des syndicats, il n’y aura rien à faire. Tous les efforts, que fera la mairie sans la collaboration des syndicats seront gâtés par les gros bras», nous a signifié le conducteur. L’influence des syndicats est, donc, sans équivoque. Ne pas, alors les associer, c’est vouer toutes décisions à l’échec. Pour l’apprenti, cette domination sans partage des syndicats ne souffre du moindre doute. «Tout ce qui se passe dans le patrimoine du transport est décidé par les syndicats. Woro-woro, taxis banalisés, gbakas, Hiace, les syndicats sont partout. Rien n’échappe à leur vigilance. Tout est sous contrôle. Ceux, qui sont à l’extérieur, croient à un désordre, mais c’est le contraire. Ils sont très disciplinés entre eux. Quand le chef parle, tous les gros se taisent et obéissent. Les syndicats sont forts. Même l’Etat doit travailler avec eux», ajoute-t-il. On le voit, l’apport des syndicats est indéniable pour des solutions. Surtout par la présence des contrôleurs postés à des endroits épineux pour avoir une vue sur tout. Ainsi, en collaboration avec eux, la mairie pourrait réussir beaucoup de choses. Une telle stratégie qui peut être utile aux Administrateurs sur le terrain.
Pour les cas des gnambro et des gbakas
Est-ce à dire, qu’ils pourraient régler les cas des gnambro et ramener les gbakas à l’ordre ? Telle est la question, qui nous a conduit, quelque temps plus tard (le jeudi 21 janvier 2016) à l’Arras II, de l’autre côté de la gare de Bassam. Lieu où gnambro et apprentis de gbakas rivalisent d’ardeur aux côtés des taxis intercommunaux banalisés. Un jeune à l’écart attire notre attention. «Les gnambro sont partout. Cette omniprésence n’est pas fortuite. J’ai flirté avec le milieu du transport entre 2009 et 2012. Je sais de quoi retournent leurs agissements. Derrière ces jeunes gens, qui bravent tout, se cachent des personnes puissantes. Tant qu’on n’aura pas trouvé des termes d’accord avec ces personnes, dont la majorité est à rechercher parmi les syndicats, tous les problèmes du transport subsisteront. Ce ne sont pas des cas sociaux. Ils ont tout simplement choisi la facilité. Si ce n’est pas le cas, qu’est-ce qui les empêche de faire leurs permis et chercher à travailler durement comme conducteur ou à défaut, être des apprentis ? », nous a divulgué Jean Kouassi. Avant d’ajouter qu’« aucune autorité ne mettra un terme aux agissements des gnambro et des gbakas sans la férule des syndicats ». Il est, ainsi, clair, que seule une collaboration quotidienne avec les syndicats aiderait la municipalité à résoudre les différents problèmes liés au transport dans la commune. Cette approche a été confirmation par Seydou Kéita. «Les syndicats font et défont tout. Sans leur apport, tous ceux, qui voudront trouver des solutions se casseront le nez». Telles sont des confidences, qui pourront aider la mairie. Pour s’en convaincre, nous avons donné la parole aux Administrateurs et Acteurs
Propositions de l’Administration et des acteurs
Assalé Clarisse (Sous-directrice du service transport et parc autos à la Direction Technique de la Mairie) : «Il n’y a pas de solutions miracles sans tous les acteurs»
«Quatre aspects sont à considérer au niveau du transport à Treichville. Il y a, dans un premier temps, les taxis intercommunaux (woro-woro). La commune n’en a pas. Ils viennent d’ailleurs. A une réunion tenue à la grande Mairie, il avait été signifié, qu’il serait bien, que Treichville soit pourvue de ses propres taxis intercommunaux avec une couleur appropriée. Il serait temps de l’exiger. On a, ensuite les gbakas, qui violent l’arrêté leur interdisant toute présence dans la commune. Il est temps que force reste à cet arrêté. Malheureusement, la Mairie ne peut agir, parce que cet arrêté n’est pas de son ressort. L’autre aspect, est celui des Hiace et taxis communaux banalisés. Les Hiace ne paient pas de taxes à la commune. Il importe, d’une part, de les ficher pour les dénombrer, et d’autre part de les amener à s’acquitter de leurs impôts communaux. Par ailleurs, il est à constater, que les Hiace stationnent de façon anarchique. Toutefois, du fait de leurs utilités, parce que beaucoup de nos concitoyens en usent, je crois, qu’on doit leur trouver une gare. Ainsi, ces minicars pourront-ils déserter les trottoirs pour le bien-être des piétons. Cela est pareil pour les taxis communaux banalisés. Il leur faut une gare, leur attribuer un statut et les amener à être redevables au niveau du fisc à la commune. Le dernier aspect concerne les syndicats, conducteurs et les « gnambro ». Les syndicats doivent persuader les conducteurs d’être corrects à l’égard des usagers et de ne plus faire des tarifs particuliers à certaines heures de pointe. Leur silence fait d’eux des coupables silencieux devant le lourd tribut que paient les clients avec des hausses inconvenantes des prix. Quant aux « gnambro », il serait bien séant, que l’Etat mette fin à leurs pratiques, qui ne sécurisent ni les passagers, ni les conducteurs et encore moins les apprentis. En outre, il n’y a pas de solutions miracles sans tous les acteurs. C’est pourquoi les Syndicats doivent aviser l’administration communale. Toutes les décisions devront être concertées avec les syndicats et la Mairie, qui a eu, ces derniers moments, des rencontres, qui accoucheront de solides propositions pour solutionner, assurément, les récurrents problèmes de ce secteur».
Sanogo Issiaka (Délégué adjoint du Haut Conseil du Transport à Treichville) : «Nous sommes en train de nous organiser»
«Au niveau du transport, il faut suivre certaines étapes. C’est-à-dire, que pour être responsable d’un syndicat, il faut d’abord être chauffeur, puis transporteur. Ce n’est qu’après cela, qu’on peut être nommé secrétaire d’un syndicat. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il y a trop de concessions, qui entravent le suivi de ces étapes. Ce qui n’est pas sans problèmes dans notre milieu. Il nous faut être dans la légalité afin que n’importe qui ne fasse n’importe quoi. Tous les problèmes du transport viennent de là. N’importe qui crée son syndicat et devient syndicaliste. Il suffit qu’un enseignant à la retraite (c’est juste un exemple parmi tant d’autres) veuille créer son syndicat, et il le crée. Et pourtant, moi en tant qu’homme du transport, je ne peux me le permettre au niveau des enseignants. Je persiste, donc, il faut avant tout appartenir à la corporation. Nous sommes aujourd’hui à 389 syndicats légalement constitués, dont 24 pour Treichville. Notre Syndicat s’étend au niveau des Hiace (minicars faisant le trajet Treichville-Aboisso-Treichville). Depuis la période des véhicules 504, nous avons mené diverses démarches pour que la Mairie de Treichville où nous exerçons nous situe quant aux taxes. Mais, il n’y a pas eu de suite jusqu’à ce jour. Si bien que les Hiace continuent de payer les charges avec le District. Nous attendons, donc, d’être convoqués pour savoir comment faire, afin que tout rentre dans l’ordre. En attendant, nous sensibilisons les chauffeurs pour qu’ils n’aillent pas au-delà du Palais des sports, et, donc, jusqu’à la rue 12.Ils ont été formellement interdits, mais les chauffeurs sont ce qu’ils sont. Ils aiment outrepasser parfois les consignes. Lorsque nous les prenons, ils paient des amendes. Nous sommes en train de nous organiser pour que tout cela cesse. Nous trouverons la méthode adéquate. Nous sommes obligés, d’autant plus que l’Etat attend de nous des solutions. Nous allons tous parler d’une seule voix et régler ce problème. Notre syndicat ne s’étend pas jusqu’aux gbakas, qui sont frappés par un arrêté leur interdisant d’arriver et circuler à Treichville. Il y a des fois où nous sévissons; mais que faire si de nombreux passagers sont servis et soulagés ? A cette question s’ajoute une autre : Que doivent faire ou que font les autorités pour trouver d’autres moyens afin que les travailleurs rentrent chez eux et arrivent aussi à l’heure au travail. Il y a, en outre, les tarifs élevés (et non homologués) à certaines heures de pointe. Cela n’est aucunement du fait des syndicats. Ce sont des décisions solitaires et à dénoncer, que prennent des chauffeurs et leurs apprentis selon leur bon vouloir. Seules les Autorités peuvent résoudre ces cas avec la police. Le phénomène des ‘‘gnambro’’ n’est pas méconnu. Il résulte du chômage. Ces jeunes sans emplois veulent avant tout subvenir à leurs besoins et nourrir leurs familles. Ce n’est, donc, pas de gaîté de cœur, que nous voyons ces jeunes. Ce sont des cas sociaux très délicats à étudier et non à blâmer sans recours. Devant ce phénomène, le Président du Haut Conseil du Transport, Camara Abdramane reconnu par l’Etat de Côte d’Ivoire, a demandé, qu’il y ait une concertation de l’ensemble des délégués. Cette concertation se fera aussi avec les autorités municipales, dont le Maire. Comme je l’ai souligné tantôt, nous avons, toujours, cherché à croiser le Maire. Et ce n’est qu’après les récentes échauffourées à la gare, que nous avons eu l’honneur de le rencontrer. Cette rencontre nous a permis de savoir, que Kouadio Médard, Directeur des Services Techniques reste disponible en cas de besoin avec à ses côtés son représentant direct Kouassi Cyril (Chef de Service transport). Alors, nous savons désormais là où aller. Si vous m’avez bien suivi, c’est ensemble : Autorités-syndicats, que nous pouvons trouver des solutions au transport dans la commune. Permettez, que je remercie le Ministre François Albert Amichia, et que je lui souhaite une longue vie, pour ce qu’il fait dans sa commune. C’est un grand homme, un Elu exemplaire, réceptif et accueillant. Je m’en suis aperçu à notre rencontre à son cabinet. Nous restons disponibles et à son écoute pour résoudre ensemble les problèmes du secteur du transport à Treichville».
Kouassi Cyrille (Chef du Service Transport à la Direction Technique de la Mairie de Treichville): «Une prise de décision collégiale Mairie-syndicats est nécessaire»
«La circulation des Hiace, woro-woro et gbakas dans la commune est un mal nécessaire, que nous nous devons organiser absolument. Planifier, mettre des balises, sensibiliser les transporteurs par rapport à la vitesse et aux stationnements. Cette organisation devra être collégiale: Autorités, Acteurs du Transports et Forces de l’ordre. On peut, peut-être, accuser la Mairie, mais il ne faut pas occulter que quelque part les forces de l’ordre affectées à la tâche ne jouent pas leur rôle. Les gbakas quittent Yopougon, Abobo, traversent Adjamé et Plateau avant d’arriver à Treichville. C’est à la Police-Sotra de gérer tout cela. La commune n’a pas de moyens adéquats et magiques pour réussir là où la compétence de la police-sotra est remise en question. Malheureusement, c’est la commune et ses populations, qui en pâtissent. Pour la sensibilisation des chauffeurs, l’Office de la Sécurité Routière (OSER) avait entrepris une série de formations pour la bonne conduite. Malheureusement, entre ce qui est enseigné et ce qui est pratiqué, il y a un grand fossé. Il y a toujours des brebis galeuses. Toutefois, il n’y a pas lieu de céder au découragement, nous devons persévérer. Etant donné que ces brebis galeuses sont nombreuses, nous devrons, plutôt, redoubler de vigilance et d’ardeur. Excusez-moi, mais, il y a des mots ou expressions, dont on ne peut faire l’économie si on veut réellement comprendre les problèmes du transport et vouloir proposer des solutions. Il s’agit de ce que c’est un milieu parsemé d’analphabètes. Ils y sont majoritaires et pas faciles pour l’écoute et les échanges. Ce qui veut dire qu’avec eux, il faut, d’abord, le calme et la patience, ensuite de la compréhension et finalement la pédagogie, c’est-à-dire répéter et toujours répéter. Pour comprendre leurs préoccupations, il faut y mettre du sien par la compréhension, le dialogue. Pas donc, de violence parce que c’est leur lieu de prospérité. Nous avons été, plus d’une fois, à certaines rencontres avec eux au Haut Conseil des Transports, et j’avoue, que c’est exténuant. Ce n’est pas du tout facile parce qu’il faut répéter, sensibiliser à chaque fois. La cruciale présence des ‘‘Gnambros’’ ne relève pas de la Mairie. C’est une question d’Etat. Seul l’Etat peut y mettre fin ou savoir canaliser leur domaine. A Cocody, il y a quelque temps, le Maire de la commune a voulu y mettre de l’ordre, mais c’est difficile. Les gens y sont encore et ils vivent de ces pratiques. Il y en a, qui n’ont pas de permis et qui ne savent pas le prix d’une voiture, mais gagnent plus d’argent que le propriétaire de véhicule. Ils ne paient ni taxes, ni impôts. Leurs gains sont directs. Pis, le moindre désordre leur profite. Treichville, qui avait été épargné connaît en ce moment ces pratiques. Les récents débordements entre ‘‘gnambro’’ et syndicats ont été un exemple probant. Au temps (2005) où les Services de la Direction Technique s’occupaient du transport, notre méthode sur le terrain était des corps à corps, voire des contacts directs avec les syndicats. Il y avait, en outre, une prise de décision collégiale avec le collectif des syndicats et Sanogo Issiaka (Délégué adjoint du Haut Conseil du Transport à Treichville), que je vous conseille d’approcher. Tous ces rapports étroits faisaient, que tout n’était, certes, pas réglé, mais, nous arrivions à attaquer les problèmes à la racine et à étouffer toutes velléités de débordements. Ces derniers temps, nous n’avions pas été associés aux décisions. Mais avec l’intervention du Maire et sa décision de prendre le problème du secteur du transport à bras le corps (Je n’en dis pas plus pour ne pas trahir le contenu d’une réunion), je suis persuadé, que nous y arriverons». Toutefois, nos investigations nous ont permis de savoir, que le Maire a, à cet effet, décidé, de mettre en place une plate forme au niveau de son administration pour qu’il n’y ait plus de chevauchement sur le terrain entre les Services de la Direction Technique et la Commission des Conseillers municipaux en charge du transport. Les idées viendront de la Commission, et elles seront mises en pratique (sur le terrain) par les Services de la Direction Technique par le biais du Service transport. Il s’agira d’un travail collégial»n