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Politique Publié le lundi 1 février 2016 | APA

A Bayota, populations et cadres suivent le procès de Gbagbo avec «sérénité et espèrent le retour» du fils à la «maison»

© APA Par Peter Dejong
Début du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI
Jeudi 28 Janvier 2016. Pays-Bas (Haye). Le procès de l`ancien président Laurent Gbagbo ouvert cinq ans après la crise post-électorale
A Bayota, une sous-préfecture située à une quarantaine de Km de Gagnoa, la capitale de la région du Gôh, les populations et cadres suivent dans la sérénité le procès de l’ex-Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et de son ancien ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI), avec le secret espoir que leurs fils seront « innocentés et reviendront à la maison ».

MM. Gbagbo et Blé Goudé, tous deux originaires de la région du Gôh (Gagnoa) sont poursuivis pour quatre chefs de crimes contre l'humanité (meurtre, viol, atteinte grave et persécution), commis lors de la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011.

Leur procès ouvert le jeudi dernier devant la CPI, a été suspendu vendredi après la déclaration d'ouverture de la représentante légale des 726 victimes, et reprendra lundi avec la déclaration des équipes de défenses des accusés.

«On vit le procès, (de Gbagbo et Blé Goudé) comme tous les autres ivoiriens. Le Président Laurent Gbagbo est fils de Ouragahio et sa mère est de Bayota. Donc vous comprenez que je suis-même au cœur de la situation que nous vivons » explique dans un entretien à APA, Abel Djohoré, Député de Ouragahio-Bayota.

« Nos parents gardent l'espoir parce qu'aucun parent ne veut voir son enfant en prison. Ils pensent que leur enfant (Gbagbo) est innocent et comme la justice le dit, il est présumé innocent et il est présumé coupable. La justice fait son travail et elle donnera le verdict qui s'impose, le verdict qui va soulager nos parents », a-t-il ajouté.

«La situation est difficile, elle est compliquée pour nos parents », admet le Député, «mais dans la sérénité, les populations suivent le déroulement de ce jugement et le souhait de tout le monde, c'est de voir leur enfant revenir à la maison ».

Assise derrière son étale de condiments, au carrefour situé à l'entrée de Bayota, Mme Madeleine Kla, accuse les politiciens. « C'est eux-mêmes les politiciens qui nous mettent dans tous ces problèmes. Qu'ils s'entendent pour que la paix durable reviennent dans le pays », lance-t-elle avec sourire, faisant le tri de sa marchandise.

Juste derrière l'étale de Mme Kla, se trouve une gare routière, non loin des locaux de la sous-préfecture, située en bordure de l'axe principal menant à Ouragahio, puis à Gagnoa. Là, des passagers, ticket en main, attendent patiemment le « plein », du véhicule pour le départ.

« Vous savez que la CPI est un instrument politique des blancs. C'est une Cour qui fonctionne au gré de ces blancs. Donc personnellement, je garde espoir qu'un jour le Président Gbagbo sera blanchi et rejoindra son pays », Renchérit Maurice Kouadio, exerçant dans l'informel à Gagnoa.

Ce «débrouillard» et farouche partisan de l'ex-président ivoirien, se console avec des paroles divines. « Dieu est contrôle de toute chose», soutient-il.

« Je pense que le Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devraient être acquittés au nom de la réconciliation et justement au nom de la cohésion sociale », conclut pour sa part Alcide Djédjé, ex-ministre des Affaires étrangères et proche de M. Gbagbo.



LS/APA
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