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Politique Publié le lundi 1 février 2016 | Abidjan.net

Procès Gbagbo à la CPI : La grille de lecture du procureur « inexacte et injurieuse » selon la Défense

© Abidjan.net Par CPI
Début du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI
Jeudi 28 Janvier 2016. Pays-Bas (Haye). Le procès de l`ancien président Laurent Gbagbo ouvert cinq ans après la crise post-électorale.
Le Procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé s’est rouvert ce lundi avec la parole à la Défense, après que jeudi et vendredi dernier aient été consacrés aux propos liminaires de l’Accusation.

Il ressort de l’exposé de la Défense, que Laurent Gbagbo est une victime d’un « complot » impliquant la France, le Burkina Faso et l’ONU dont l’objectif était « d’installer Alassane Ouattara au pouvoir par la Force ». Les propos Liminaire du Procureur ont été qualifiés par la Défense conduite par l’avocat Français Maître Altit de « grille de lecture fausse, inexacte, injurieuse et inacceptable ».

Selon la Défense, les faits évoqués par le procureur pour lesquels l’ex-président Ivoirien Laurent Gbagbo est poursuivi ne reflètent pas la réalité. Indiquant que « l’approche du Procureur est loin de la rigueur juridique ». Pour la Défense, le procureur s’appuierait sur « des éléments de preuve approximatifs » voire même « inexistants ».

Il est injuste de considérer Gbagbo comme le responsable des violences perpétrées en Côte d’Ivoire, estime la Défense. Pour les avocats de l’ex-président ivoirien, il n’y a jamais eu de « plan commun » dont l’objectif était de maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir. Mais bien au contraire depuis le coup d’Etat de 1999, Alassane Ouattara et ses soutiens s’étaient fixés comme objectif la prise du pouvoir d’Etat. Et ce, par tous les moyens, a affirmé la Défense.

Pour les avocats de Laurent Gbagbo, tenir Laurent Gbagbo pour responsables des chefs d’accusation portés contre lui, c’est « nier l’humanité des Ivoiriens ». « Gbagbo n’est pas un despote. C’est un démocrate qui a toujours lutter pour l’instauration de la démocratie dans son pays », a lancé la Défense.

A en croire le collège d’avocat commis à la défense de Laurent Gbagbo, ce sont les chefs de guerre issus des rangs des Forces armées des Forces nouvelles « rebaptisés par Alassane Ouattara Force républicaines de Côte d’Ivoire - FRCI » qui sont à la base des nombreux massacres enregistrés aussi bien durant la rébellion armée déclenchée en septembre 2002, que lors du conflit armé survenu lors de la crise postélectorale de 2010.

Mais ces chefs de guerre et leurs hommes ont eu l’appui de la France et du Burkina pour arriver à faire tomber le régime de Laurent Gbagbo, a dit la Défense. Avec plusieurs éléments vidéo sonores et des articles de presse, la défense de Laurent Gbagbo a tenté de démontrer que son client n’est pas coupable des faits qui lui sont reprochés, mais reste la victime d’un complot international.

Après environ 5 heures de débat, le président de la Cour a mis fin à la l’audience de ce lundi, indiquant que le procès reprendra mardi avec la parole à la défense de Charles Blé Goudé.

Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont accusés de quatre charges de crimes contre l’humanité que constituent le meurtre, le viol, les autres actes inhumains ou – à titre subsidiaire – la tentative de meurtre, et la persécution perpétrés dans le contexte des violences post-électorales en Côte d’Ivoire.

Elisée B.
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