Pauvre, erronée et tronquée. Voici les termes utilisés par les avocats de Laurent Gbagbo pour qualifier la déclaration liminaire du bureau de la procureure de la Cour pénale internationale (CPI). Récit de la troisième journée consacrée entièrement à l'équipe de l'ancien président ivoirien.
Par Antoine Panaïté
Le procès Gbagbo/Blé Goudé sera l’occasion de voir deux récits, très différents, se confronter. La déclaration d’ouverture des membres de l’équipe de défense de Gbagbo ne fait aucun doute : ils pensent tout le contraire de Fatou Bensouda.
« Permettez-moi de vous proposer un point de vue particulier ». D’un ton solennel, Emmanuel Altit, le conseil principal de Laurent Gbagbo, entame la déclaration de la défense de l’ancien président, qui fait suite à celles de la procureure et de la représentante légale des victimes, jeudi et vendredi dernier.
L’influence française
« Ce point de vue, c’est celui des militaires français ». Me Altit transporte la Cour en avril 2011. Il relate l’attaque contre la résidence de Laurent Gbagbo. L’attaque de l’armée française menée contre les occupants du bâtiment. À l’intérieur, il y a Laurent Gbagbo mais aussi « des femmes et des enfants (…) cibles eux aussi des tirs des hélicoptères et des francs-tireurs français ». Il souligne l’implication de l’ancienne puissance coloniale dans la chute de Laurent Gbagbo en évoquant l’assaut mis au point et coordonné par les forces françaises depuis l’hôtel du golf, la veille du 11 avril 2011.
L’audience sera parsemée de nombreuses assertions contre les politiques et forces armées de la France. L’histoire de la françafrique et des relations entre la Côte d’Ivoire et la France est passée en revue par la défense de Gbagbo. Les liens entre le clan Ouattara et les politiques français sont présentés à la Cour, notamment à travers des archives audiovisuelles. Du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy, en passant par Jacques Chirac, la défense présente ces liens entre l’ex-puissance coloniale et la Côte d’Ivoire ; ces liens qui sont à l’origine d’une relation de dominant/dominé où la France joue le rôle de faiseur de rois.
En omettant ces liens, la défense estime que le récit qu’a fait Fatou Bensouda de la crise et de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire ne peut prétendre « à donner à voir la réalité ».
Omission de la violence des rebelles
La défense souligne aussi le silence de la procureure face aux actes violents commis avant, pendant et après la crise par les forces nouvelles devenues Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), mais aussi par des mercenaires recrutés « au Burkina Faso dès le début de l’année 2010 ».
Pour la défense, les liens entre le camp Ouattara et les intérêts étrangers, notamment français, ont offert aux rebelles une impunité, même de la part de la CPI. Elle ajoute aussi que « les communicants de Ouattara » ont construit un « processus de ‘démonisation’ du président Gbagbo » qui a permis de légitimer le nouveau pouvoir ivoirien en dessinant pour le monde entier une Côte d’Ivoire avec « un camp du bien et un camp du mal ».
Gbagbo le démocrate et Ouattara le rebelle
Or, selon la défense, « Laurent Gbagbo est un démocrate, un grand démocrate ». Le rappel de son combat dans les années 70 et 80 est fait et une brève biographie orale est narrée aux juges par Emmanuel Altit.
La défense fait ensuite une présentation des actes du clan Ouattara et des rebelles. Des photos de cadavres à Duékoué notamment, sont présentées à la Cour. Les images sont marquantes et entendent créer un choc émotionnel. Reprenant les déclarations de la procureure concernant l’ouverture d’enquêtes contre les pro-Ouattara, Me Altit assure que Bensouda, empêtrée dans un procès que la défense juge politique, ne pourra pas lancer une procédure contre des criminels du camp Ouattara. « Je vous parie qu’aucun d’entre les soutiens d’Alassane Ouattara ne sera jamais poursuivi ici », estime-t-il.
Altit interpelle les juges : « Comment comprendre si l’on tait ces éléments ? (…) Tout ceci change le sens de cette histoire et conduit à une lecture très différente des évènements du procureur. »
« Corriger l’image fausse que le procureur donne de mon pays »
Marie-Agathe Barouan, l’avocate ivoirienne de l’équipe de Gbagbo, évoque l’erreur faite par le bureau de la procureure, qui en désespoir de cause, trouve dans « l’opposition ethnique (…) le seul recours pour sa thèse ». La Côte d’Ivoire offre des « métissages riches en humanité » explique-t-elle, et donc, « l’ethnie ne peut pas être la clé de compréhension ».
Prenant son exemple, celui d’une femme chrétienne, de père musulman, et qui compte dans sa famille des betés, des malinkés, des maliens, des gabonais, des bukinabé et « même un chinois », elle demande aux juges de « rendre leur humanité aux Ivoiriens » en écartant les clichés de l’accusation.
Des civils utilisés comme « boucliers humains »
Concernant l’un des évènements sur lesquels Laurent Gbagbo sera jugé, l’incident de la marche du 16 décembre 2010 vers la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), Emmanuel Altit affirme que « tous les éléments montrent qu’il s’agissait d’une attaque contre la RTI (…) par Ouattara lui-même afin de se saisir du pouvoir par la force ». La défense de Gbagbo insiste sur le fait que les manifestants présents étaient « instrumentalisés » et ont finalement servis de « boucliers humains » aux rebelles et mercenaires qui, aidés par la France, étaient venus prendre le contrôle de la RTI par la force.
« L’armée de Ouattara a lancé une attaque préméditée et préparée contre les FDS », précise Jennifer Naouri. Pour preuve, une vidéo de Guillaume Soro, alors premier ministre de Ouattara, qui s’adresse à des hommes armées le 15 décembre 2010 : « Soldats, militaires, je vais à la RTI installer un nouveau directeur ».
« Comment la procureure peut-elle faire comme si ces images n’existaient pas ? » s’interroge le conseil de défense de Gbagbo.
Concernant la marche des femmes d’Abobo, la défense affirme que la procureure « ne nous dit rien sur le contexte » alors que « les forces rebelles contrôlaient Abobo ».
Là encore, la défense soutient qu’il y avait une volonté d’avoir des « boucliers humains » pour pouvoir prétendre à une attaque de civils. Les interrogations sur les détails de cette marche sont nombreuses pour la défense de Gbagbo : l’itinéraire initial, les raisons de la marche et son emplacement et surtout, le « doute » et la « confusion » générés par la vidéo et les témoignages « contradictoires ».
Crédibilités douteuses
Sur la vidéo, par exemple, la défense assure qu’un homme commande, en malinké, une femme de se coucher car ce n’est « pas encore fini ». « Pourquoi personne n’a tenté de lui porter secours ? » interroge Naouri qui évoque la possibilité d’un « montage » ou d’une « mise en scène ».
Pour le bombardement du marché Siaka Koné (toujours à Abobo, ndlr), là encore, la défense affirme que « la crédibilité de certains témoignages est douteuse ». Selon Jennifer Naouri, la procureure a fait le choix de garder cet événement car elle était déjà trop engagée malgré le fait qu’un jugement par un tribunal ivoirien ait acquitté les auteurs allégués des bombardements. Elle questionne une fois de plus : « Comment peut-on poursuivre ici le supposé co-auteur indirect alors que les supposés auteurs directs ont été acquittés faute de preuves ? »
Enfin, l’événement du 12 avril 2011 est, pour la défense de Gbagbo, une « succession de petites accusations » qui rend le récit « très vague ». Pour illustrer son propos, Jennifer Naouri pointe du doigt la baisse constante du nombre de victimes alléguées, tentant ainsi de démontrer la faiblesse des preuves de la procureure.
Pas de preuves = conspiration ?
Finalement, le professeur Dov Jacobs conclut la présentation de l’équipe de Gbagbo. Il argue que Gbagbo n’a fait qu’user des « moyens légaux » légitimes dans le cadre d’un conflit armé. Or, « en ignorant le conflit armé, la procureure ne pourra pas dire la vérité », précise le professeur.
Il émaille ensuite les différents modes de responsabilité sur la base desquels Gbagbo est jugé et souhaite montrer que la procureure ne se base pas sur des faits mais sur « du vent », sur des choses « obscures » comme l’entourage immédiat de Laurent Gbagbo ou bien la structure de commandement parallèle. « Comme toute bonne théorie conspirationniste, l’absence de preuves devient la preuve de la conspiration », résume le membre du conseil de la défense de l’ex-chef de l’Etat ivoirien.
« Une catastrophe judicaire »
Imprécision, manque d’authenticité, imagination : voilà autant de mots qui décrivent le ressenti de la défense de Gbagbo face aux accusations concernant la responsabilité de « co-auteur direct » des crimes. Par exemple, le professeur Jacobs précise que la défense « aura l’occasion de prouver que la structure officielle (de commandement) est fausse et que la structure parallèle n’existe que dans l’esprit du procureur ».
Le professeur Jacobs veut illustrer le ridicule de la situation ressenti par la défense : « En d’autres termes, selon l’accusation, Gbagbo et son entourage immédiat avaient mis en place une structure parallèle pour se contourner eux-mêmes ». Assis derrière lui, Laurent Gbagbo affiche un sourire amusé.
Pour la défense, l’accusation a donc fait « cinq ans d’enquêtes pour arriver à cette faillite (…) pour préparer une catastrophe judicaire ». Emmanuel Altit interpelle les juges : « Pour la première fois, il est donné à des juges internationaux le pouvoir de dire « non » (…) Vous poserez enfin les fondements d’une vraie réconciliation ».
Par Antoine Panaïté
Le procès Gbagbo/Blé Goudé sera l’occasion de voir deux récits, très différents, se confronter. La déclaration d’ouverture des membres de l’équipe de défense de Gbagbo ne fait aucun doute : ils pensent tout le contraire de Fatou Bensouda.
« Permettez-moi de vous proposer un point de vue particulier ». D’un ton solennel, Emmanuel Altit, le conseil principal de Laurent Gbagbo, entame la déclaration de la défense de l’ancien président, qui fait suite à celles de la procureure et de la représentante légale des victimes, jeudi et vendredi dernier.
L’influence française
« Ce point de vue, c’est celui des militaires français ». Me Altit transporte la Cour en avril 2011. Il relate l’attaque contre la résidence de Laurent Gbagbo. L’attaque de l’armée française menée contre les occupants du bâtiment. À l’intérieur, il y a Laurent Gbagbo mais aussi « des femmes et des enfants (…) cibles eux aussi des tirs des hélicoptères et des francs-tireurs français ». Il souligne l’implication de l’ancienne puissance coloniale dans la chute de Laurent Gbagbo en évoquant l’assaut mis au point et coordonné par les forces françaises depuis l’hôtel du golf, la veille du 11 avril 2011.
L’audience sera parsemée de nombreuses assertions contre les politiques et forces armées de la France. L’histoire de la françafrique et des relations entre la Côte d’Ivoire et la France est passée en revue par la défense de Gbagbo. Les liens entre le clan Ouattara et les politiques français sont présentés à la Cour, notamment à travers des archives audiovisuelles. Du général de Gaulle à Nicolas Sarkozy, en passant par Jacques Chirac, la défense présente ces liens entre l’ex-puissance coloniale et la Côte d’Ivoire ; ces liens qui sont à l’origine d’une relation de dominant/dominé où la France joue le rôle de faiseur de rois.
En omettant ces liens, la défense estime que le récit qu’a fait Fatou Bensouda de la crise et de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire ne peut prétendre « à donner à voir la réalité ».
Omission de la violence des rebelles
La défense souligne aussi le silence de la procureure face aux actes violents commis avant, pendant et après la crise par les forces nouvelles devenues Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), mais aussi par des mercenaires recrutés « au Burkina Faso dès le début de l’année 2010 ».
Pour la défense, les liens entre le camp Ouattara et les intérêts étrangers, notamment français, ont offert aux rebelles une impunité, même de la part de la CPI. Elle ajoute aussi que « les communicants de Ouattara » ont construit un « processus de ‘démonisation’ du président Gbagbo » qui a permis de légitimer le nouveau pouvoir ivoirien en dessinant pour le monde entier une Côte d’Ivoire avec « un camp du bien et un camp du mal ».
Gbagbo le démocrate et Ouattara le rebelle
Or, selon la défense, « Laurent Gbagbo est un démocrate, un grand démocrate ». Le rappel de son combat dans les années 70 et 80 est fait et une brève biographie orale est narrée aux juges par Emmanuel Altit.
La défense fait ensuite une présentation des actes du clan Ouattara et des rebelles. Des photos de cadavres à Duékoué notamment, sont présentées à la Cour. Les images sont marquantes et entendent créer un choc émotionnel. Reprenant les déclarations de la procureure concernant l’ouverture d’enquêtes contre les pro-Ouattara, Me Altit assure que Bensouda, empêtrée dans un procès que la défense juge politique, ne pourra pas lancer une procédure contre des criminels du camp Ouattara. « Je vous parie qu’aucun d’entre les soutiens d’Alassane Ouattara ne sera jamais poursuivi ici », estime-t-il.
Altit interpelle les juges : « Comment comprendre si l’on tait ces éléments ? (…) Tout ceci change le sens de cette histoire et conduit à une lecture très différente des évènements du procureur. »
« Corriger l’image fausse que le procureur donne de mon pays »
Marie-Agathe Barouan, l’avocate ivoirienne de l’équipe de Gbagbo, évoque l’erreur faite par le bureau de la procureure, qui en désespoir de cause, trouve dans « l’opposition ethnique (…) le seul recours pour sa thèse ». La Côte d’Ivoire offre des « métissages riches en humanité » explique-t-elle, et donc, « l’ethnie ne peut pas être la clé de compréhension ».
Prenant son exemple, celui d’une femme chrétienne, de père musulman, et qui compte dans sa famille des betés, des malinkés, des maliens, des gabonais, des bukinabé et « même un chinois », elle demande aux juges de « rendre leur humanité aux Ivoiriens » en écartant les clichés de l’accusation.
Des civils utilisés comme « boucliers humains »
Concernant l’un des évènements sur lesquels Laurent Gbagbo sera jugé, l’incident de la marche du 16 décembre 2010 vers la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), Emmanuel Altit affirme que « tous les éléments montrent qu’il s’agissait d’une attaque contre la RTI (…) par Ouattara lui-même afin de se saisir du pouvoir par la force ». La défense de Gbagbo insiste sur le fait que les manifestants présents étaient « instrumentalisés » et ont finalement servis de « boucliers humains » aux rebelles et mercenaires qui, aidés par la France, étaient venus prendre le contrôle de la RTI par la force.
« L’armée de Ouattara a lancé une attaque préméditée et préparée contre les FDS », précise Jennifer Naouri. Pour preuve, une vidéo de Guillaume Soro, alors premier ministre de Ouattara, qui s’adresse à des hommes armées le 15 décembre 2010 : « Soldats, militaires, je vais à la RTI installer un nouveau directeur ».
« Comment la procureure peut-elle faire comme si ces images n’existaient pas ? » s’interroge le conseil de défense de Gbagbo.
Concernant la marche des femmes d’Abobo, la défense affirme que la procureure « ne nous dit rien sur le contexte » alors que « les forces rebelles contrôlaient Abobo ».
Là encore, la défense soutient qu’il y avait une volonté d’avoir des « boucliers humains » pour pouvoir prétendre à une attaque de civils. Les interrogations sur les détails de cette marche sont nombreuses pour la défense de Gbagbo : l’itinéraire initial, les raisons de la marche et son emplacement et surtout, le « doute » et la « confusion » générés par la vidéo et les témoignages « contradictoires ».
Crédibilités douteuses
Sur la vidéo, par exemple, la défense assure qu’un homme commande, en malinké, une femme de se coucher car ce n’est « pas encore fini ». « Pourquoi personne n’a tenté de lui porter secours ? » interroge Naouri qui évoque la possibilité d’un « montage » ou d’une « mise en scène ».
Pour le bombardement du marché Siaka Koné (toujours à Abobo, ndlr), là encore, la défense affirme que « la crédibilité de certains témoignages est douteuse ». Selon Jennifer Naouri, la procureure a fait le choix de garder cet événement car elle était déjà trop engagée malgré le fait qu’un jugement par un tribunal ivoirien ait acquitté les auteurs allégués des bombardements. Elle questionne une fois de plus : « Comment peut-on poursuivre ici le supposé co-auteur indirect alors que les supposés auteurs directs ont été acquittés faute de preuves ? »
Enfin, l’événement du 12 avril 2011 est, pour la défense de Gbagbo, une « succession de petites accusations » qui rend le récit « très vague ». Pour illustrer son propos, Jennifer Naouri pointe du doigt la baisse constante du nombre de victimes alléguées, tentant ainsi de démontrer la faiblesse des preuves de la procureure.
Pas de preuves = conspiration ?
Finalement, le professeur Dov Jacobs conclut la présentation de l’équipe de Gbagbo. Il argue que Gbagbo n’a fait qu’user des « moyens légaux » légitimes dans le cadre d’un conflit armé. Or, « en ignorant le conflit armé, la procureure ne pourra pas dire la vérité », précise le professeur.
Il émaille ensuite les différents modes de responsabilité sur la base desquels Gbagbo est jugé et souhaite montrer que la procureure ne se base pas sur des faits mais sur « du vent », sur des choses « obscures » comme l’entourage immédiat de Laurent Gbagbo ou bien la structure de commandement parallèle. « Comme toute bonne théorie conspirationniste, l’absence de preuves devient la preuve de la conspiration », résume le membre du conseil de la défense de l’ex-chef de l’Etat ivoirien.
« Une catastrophe judicaire »
Imprécision, manque d’authenticité, imagination : voilà autant de mots qui décrivent le ressenti de la défense de Gbagbo face aux accusations concernant la responsabilité de « co-auteur direct » des crimes. Par exemple, le professeur Jacobs précise que la défense « aura l’occasion de prouver que la structure officielle (de commandement) est fausse et que la structure parallèle n’existe que dans l’esprit du procureur ».
Le professeur Jacobs veut illustrer le ridicule de la situation ressenti par la défense : « En d’autres termes, selon l’accusation, Gbagbo et son entourage immédiat avaient mis en place une structure parallèle pour se contourner eux-mêmes ». Assis derrière lui, Laurent Gbagbo affiche un sourire amusé.
Pour la défense, l’accusation a donc fait « cinq ans d’enquêtes pour arriver à cette faillite (…) pour préparer une catastrophe judicaire ». Emmanuel Altit interpelle les juges : « Pour la première fois, il est donné à des juges internationaux le pouvoir de dire « non » (…) Vous poserez enfin les fondements d’une vraie réconciliation ».