L’ex-leader des "Jeunes patriotes" ivoiriens Charles Blé Goudé, accusé de "crimes contre l’humanité" par la Cour pénale internationale (CPI) a affirmé mardi qu’"aucune goutte de sang ne crie contre" lui, ajoutant qu’il n’a "jamais commis de crimes", au quatrième jour de son procès.
"Beaucoup de personnes accusent la CPI d’être une Cour politique qui jugerait des leaders politiques ivoiriens ou africains qui y sont transférés, avant même que ceux-ci ne soient jugés. Vous avez bien fait Monsieur le président, dès l’ouverture de ce procès d’indiquer l’impartialité avec laquelle votre cour est censée juger le procès. Cela va rassurer beaucoup de monde.
Quant à l’accusation, malheureusement elle transporte au sein de la Cour, les thèses de propagande de médias proches et favorables à nos adversaires politiques, et de tous leurs relais à travers divers articles de presse et autres rapports, qui nous avaient déjà condamné mon co-accusé et moi avant même que votre cour ne statut contre les faits allégés contre nous.
Une telle pratique n’honore pas le droit, elle suscite beaucoup d’inquiétudes et soulève beaucoup d’interrogations. C’est pourquoi Monsieur le président, les simples présomptions de l’accusation, ces suppositions, ces rappels historiques biaisés à dessein et ces commentaires théâtralisés vont s’avérer trop légers pour éclairer votre cour.
Monsieur le président, les déclarations d’adversaires politiques sélectionnés qui viendront défiler devant vous ici les jours à venir sous un masque de témoin, ne sauraient non plus servir de base crédible pour participer à la manifestation de la vérité.
Dans un conflit qui a opposé deux camps, que peut-on espérer que des militants d’un seul camp, transformés pour la circonstance en témoins, puissent dire de leurs adversaires dont ils souhaitent l’éloignement le plus longtemps possible du pays, pour ne plus avoir affaire à ceux-là dans le jeu politique ivoirien comme c’est le cas.
Malheureusement, quand j’ai fini d’écouter l’accusation, toute la nuit Monsieur le président, un sentiment m’habite et encore cet après-midi, je voudrais le partager avec vous.
L’accusation cherche-t-elle la manifestation de la vérité ? Ou cherche-t-elle à rendre coupable une personne déjà stigmatisée dont elle veut obtenir la condamnation a tout prix? En tout cas à écouter l’accusation, on se croirait dans un jeu de chiffres et de lettres où l’on doit remplir des cases pour aboutir à un résultat.
Dans une cour de justice, on ne peut pas demander la condamnation de citoyens sur des commentaires et de simples suppositions. En droit, seuls les faits sont sacrés, pas de place pour la loterie. Et vous avez bien fait Monsieur le président de le préciser à l’entame de ce procès.
Il ne s’agit pas ici de rapiécer des morceaux de faits dont le seul objectif est de fabriquer une image négative. Il s’agit au cours de ce procès Monsieur le président, de restituer les faits dans leur vrai contexte pour faire jaillir la vérité dans les décombres où l’on tend hélas de l’ensevelir.
Le mal qui ronge la Côte d’Ivoire va bien au-delà de la seule crise post-électorale qui ne saurait se résumer en un bout de vidéo suivi de commentaires sciemment biaisés
Je l’ai dit et je n’ai cessé de le dire, il n’y a pas de victimes pro-Ouattara, ni de victimes pro-Gbagbo, c’est la Côte d’Ivoire dans sa diversité culturelle, religieuse, ethnique et politique. Une vie humaine est une vie humaine, toutes les victimes méritent compassion, assistance et réparation.
Monsieur le président, j’ai entendu dans cette Cour la représentante des victimes dire, je cite: "Blé Goudé a demandé de chercher et trouver, les partisans de Ouattara, les étrangers sur toute l’étendue du territoire et de les chasser".
A quel moment j’ai lancé ces propos contre les partisans de Ouattara? Je sais ce que j’ai dit lors de la crise. Je n’ai pas dirigé un groupe de personnes armées, je ne suis pas un adepte de la lutte armée.
Le COJEP (Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples) n’est pas une milice, ni un club de soutien à Laurent Gbagbo, comme tente de faire croire l’accusation. Je ne me reconnais pas comme étant leader de la galaxie patriotique. Le COJEP est un mouvement politique non inféodé qui s’est mué en parti politique.
J’ai invité les rebelles à Gagnoa chez le président Gbagbo, dans mon village où tous les villageois sont sortis pour les accueillir. Monsieur le procureur, c’est un signe de réconciliation. J’ai fait tout cela pour aujourd’hui être traîné devant les tribunaux pour crimes contre l’humanité.
Je n’exagère pas, quand je dis que ce monde est injuste. Je pense avoir au moins essayé. Je ne suis pas un homme de guerre, j’appelle à la réconciliation dans mon pays, j’appelle à une paix sincère et durable".
MBA/EFI
"Beaucoup de personnes accusent la CPI d’être une Cour politique qui jugerait des leaders politiques ivoiriens ou africains qui y sont transférés, avant même que ceux-ci ne soient jugés. Vous avez bien fait Monsieur le président, dès l’ouverture de ce procès d’indiquer l’impartialité avec laquelle votre cour est censée juger le procès. Cela va rassurer beaucoup de monde.
Quant à l’accusation, malheureusement elle transporte au sein de la Cour, les thèses de propagande de médias proches et favorables à nos adversaires politiques, et de tous leurs relais à travers divers articles de presse et autres rapports, qui nous avaient déjà condamné mon co-accusé et moi avant même que votre cour ne statut contre les faits allégés contre nous.
Une telle pratique n’honore pas le droit, elle suscite beaucoup d’inquiétudes et soulève beaucoup d’interrogations. C’est pourquoi Monsieur le président, les simples présomptions de l’accusation, ces suppositions, ces rappels historiques biaisés à dessein et ces commentaires théâtralisés vont s’avérer trop légers pour éclairer votre cour.
Monsieur le président, les déclarations d’adversaires politiques sélectionnés qui viendront défiler devant vous ici les jours à venir sous un masque de témoin, ne sauraient non plus servir de base crédible pour participer à la manifestation de la vérité.
Dans un conflit qui a opposé deux camps, que peut-on espérer que des militants d’un seul camp, transformés pour la circonstance en témoins, puissent dire de leurs adversaires dont ils souhaitent l’éloignement le plus longtemps possible du pays, pour ne plus avoir affaire à ceux-là dans le jeu politique ivoirien comme c’est le cas.
Malheureusement, quand j’ai fini d’écouter l’accusation, toute la nuit Monsieur le président, un sentiment m’habite et encore cet après-midi, je voudrais le partager avec vous.
L’accusation cherche-t-elle la manifestation de la vérité ? Ou cherche-t-elle à rendre coupable une personne déjà stigmatisée dont elle veut obtenir la condamnation a tout prix? En tout cas à écouter l’accusation, on se croirait dans un jeu de chiffres et de lettres où l’on doit remplir des cases pour aboutir à un résultat.
Dans une cour de justice, on ne peut pas demander la condamnation de citoyens sur des commentaires et de simples suppositions. En droit, seuls les faits sont sacrés, pas de place pour la loterie. Et vous avez bien fait Monsieur le président de le préciser à l’entame de ce procès.
Il ne s’agit pas ici de rapiécer des morceaux de faits dont le seul objectif est de fabriquer une image négative. Il s’agit au cours de ce procès Monsieur le président, de restituer les faits dans leur vrai contexte pour faire jaillir la vérité dans les décombres où l’on tend hélas de l’ensevelir.
Le mal qui ronge la Côte d’Ivoire va bien au-delà de la seule crise post-électorale qui ne saurait se résumer en un bout de vidéo suivi de commentaires sciemment biaisés
Je l’ai dit et je n’ai cessé de le dire, il n’y a pas de victimes pro-Ouattara, ni de victimes pro-Gbagbo, c’est la Côte d’Ivoire dans sa diversité culturelle, religieuse, ethnique et politique. Une vie humaine est une vie humaine, toutes les victimes méritent compassion, assistance et réparation.
Monsieur le président, j’ai entendu dans cette Cour la représentante des victimes dire, je cite: "Blé Goudé a demandé de chercher et trouver, les partisans de Ouattara, les étrangers sur toute l’étendue du territoire et de les chasser".
A quel moment j’ai lancé ces propos contre les partisans de Ouattara? Je sais ce que j’ai dit lors de la crise. Je n’ai pas dirigé un groupe de personnes armées, je ne suis pas un adepte de la lutte armée.
Le COJEP (Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples) n’est pas une milice, ni un club de soutien à Laurent Gbagbo, comme tente de faire croire l’accusation. Je ne me reconnais pas comme étant leader de la galaxie patriotique. Le COJEP est un mouvement politique non inféodé qui s’est mué en parti politique.
J’ai invité les rebelles à Gagnoa chez le président Gbagbo, dans mon village où tous les villageois sont sortis pour les accueillir. Monsieur le procureur, c’est un signe de réconciliation. J’ai fait tout cela pour aujourd’hui être traîné devant les tribunaux pour crimes contre l’humanité.
Je n’exagère pas, quand je dis que ce monde est injuste. Je pense avoir au moins essayé. Je ne suis pas un homme de guerre, j’appelle à la réconciliation dans mon pays, j’appelle à une paix sincère et durable".
MBA/EFI