On ne peut raisonnablement faire les omelettes de la vérité, sans casser courageusement les œufs de ce procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé à La Haye. Un procès qui, avouons-le, ne manque pas de déchaîner des passions. Aussi longtemps qu’il durera, il remuera le couteau dans la plaie de cette crise aux conséquences atroces. La raison est que ce jugement replonge tout le monde dans les événements tragiques qui ont émaillé cette période douloureuse de l’Histoire de la Côte d’Ivoire.
Il est juste et bon que l’on sache la vérité, toute la vérité, sur ce qui s’est passé lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire (2010-2011). Surtout qu’elle a occasionné 3000 morts, chiffre avancé sans la moindre preuve concrète. Qui a gagné les élections de 2010 ? Qui a massacré les populations et dans quelle intention ? Qui sont les victimes et qui ne le sont pas ? Autant de questions que devront élucider les juges. Il est vrai que beaucoup défileront dans le box des témoins. Certains feront des dépositions pour éclairer la Chambre pour la manifestation de la vérité. D’autres viendront dans le seul but et dans la seule intention de faire la promotion du mensonge et rendront des cultes à la mauvaise foi et diront, sans nul doute, la messe du canular. En somme, chacun tirera la couverture de son côté et tout y passera !
Un tel procès, dont la vocation première est de situer les responsabilités, n’a malheureusement pas un caractère réconciliateur. Il ne parviendra certainement pas à remettre d’accord ou en harmonie les camps qui se sont brouillés. De fait, tant que les acteurs de la crise militaro-politique en Côte d’Ivoire ne se retrouvent pas, avec humilité, autour d’une table pour débattre de ce qui s’est passé, un procès, même très bien mené à La Haye, ne résoudra rien. Tant que l’on n’admet pas, dans un camp comme dans l’autre, sa part de responsabilité, aucun procès dans ce monde ne réglera les rancœurs en Côte d’Ivoire. Mais tant qu’on cherchera d’un côté à dédouaner les bourreaux et de l’autre à condamner les victimes, jamais on ne s’en sortirait. De mon point de vue, la réconciliation en Côte d’Ivoire passe absolument par un mauvais arrangement plutôt que par un bon procès. On aurait dû, hélas, le comprendre plutôt !
Alain BOUABRE
Il est juste et bon que l’on sache la vérité, toute la vérité, sur ce qui s’est passé lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire (2010-2011). Surtout qu’elle a occasionné 3000 morts, chiffre avancé sans la moindre preuve concrète. Qui a gagné les élections de 2010 ? Qui a massacré les populations et dans quelle intention ? Qui sont les victimes et qui ne le sont pas ? Autant de questions que devront élucider les juges. Il est vrai que beaucoup défileront dans le box des témoins. Certains feront des dépositions pour éclairer la Chambre pour la manifestation de la vérité. D’autres viendront dans le seul but et dans la seule intention de faire la promotion du mensonge et rendront des cultes à la mauvaise foi et diront, sans nul doute, la messe du canular. En somme, chacun tirera la couverture de son côté et tout y passera !
Un tel procès, dont la vocation première est de situer les responsabilités, n’a malheureusement pas un caractère réconciliateur. Il ne parviendra certainement pas à remettre d’accord ou en harmonie les camps qui se sont brouillés. De fait, tant que les acteurs de la crise militaro-politique en Côte d’Ivoire ne se retrouvent pas, avec humilité, autour d’une table pour débattre de ce qui s’est passé, un procès, même très bien mené à La Haye, ne résoudra rien. Tant que l’on n’admet pas, dans un camp comme dans l’autre, sa part de responsabilité, aucun procès dans ce monde ne réglera les rancœurs en Côte d’Ivoire. Mais tant qu’on cherchera d’un côté à dédouaner les bourreaux et de l’autre à condamner les victimes, jamais on ne s’en sortirait. De mon point de vue, la réconciliation en Côte d’Ivoire passe absolument par un mauvais arrangement plutôt que par un bon procès. On aurait dû, hélas, le comprendre plutôt !
Alain BOUABRE