Elles sont, chaque jour, dans toutes les rues d’Abidjan, sous le soleil, les femmes balayeuses. Qui assurent, en aval, dans l’anonymat, la mise en œuvre de la politique de la salubrité et de l’assainissement du gouvernement. Et pourtant, leur situation n’a rien de reluisant, racontent-elles, souvent. Cette fois, elles ont décidé de briser la loi de l’omerta, en prenant les rues en otage, pour réclamer leur dû qui se chiffre à plusieurs mois de salaires. C’est l’ambiance qui a prévalu, hier, au Plateau. Ces femmes sont de tous les âges, venues des différentes communes d’Abidjan pour lancer leur cri du cœur, à travers cette marche. Point de départ, le Cercle du rail d’où elles faisaient procession vers le cœur du Plateau, pancartes à la main. « Monsieur le président de la République, venez nous sauvez. Nous mourons de faim». Pouvait-on lire sur ces pancartes. « Notre message s’adresse au président de la République et aux ministères compétents en la matière. Les femmes meurent», a laissé entendre Gnéhi Emma, porte-parole de l’Union des femmes balayeuses d’Abidjan.
JB KOUADIO
JB KOUADIO