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Société Publié le mardi 23 février 2016 | Notre Voie

Casse de 9 kilos à la riviera 3: Les populations déguerpies malgré une décision de justice contraire

© Notre Voie Par Serges T.
Opération de déguerpissement à Adjamé Macaci
Mercredi 17 Février 2016. Abidjan. L`opération de déguerpissement des occupants du site de la casse d`Adjamé Macaci a débuté sous forte surveillance policière.
Vendredi 19 Février. Les populations de 9 kilos, à la Riviera 3, n’en croyaient pas leurs yeux en voyant un Bulldozer loué par le ministère de la construction, sous escorte policière, détruire leurs habitations et leurs commerces, sans même leur laisser le temps de sauver quoi que ce soit. En un rien de temps, une partie de 9 kilos est réduite en ruine, le temps que l’autre partie soit détruit cette semaine. Une fois l’émotion passée, une délégation de 9 kilos est venue dimanche soir à notre rédaction lancer un énième cri de cœur en espérant avoir une oreille attentive et un cœur disposé à écouter leurs lamentations. Cette délégation conduite par Ouédraogo Seydou, membre de la chefferie de 9 kilos, a dénoncé la destruction de leurs biens, sans un recasement préalable. « 9 Kilos n’est pas un quartier précaire. C’est un village créé depuis 1933. Ce village s’appelait Anono-Baoulé, puis Kouamékro, avant de devenir 9 kilos ou PK 9. Lorsque nous avons reçu les mises en demeure pour déguerpir les lieux en 2015, la chefferie du village, conduite avant par le chef Kouakou Kouamé Victor, a saisi la justice qui a dit qu’on ne saurait nous déloger sous prétexte que nous habitons un quartier pécaire. » Le notable Ouédraogo Seydou nous montre la grosse de leur procès gagné contre l’Etat de Côte d’ivoire. Il y est mentionné « ordonnance de référé n°3058 du 14/08/2015 RG : 4366/2015 ». Ouédraogo Seydou nous fait lire un paragraphe qui est sans ambigüité : « ordonnons à l’Etat de Côte d’Ivoire de cesser de troubler les demandeurs dans leur paisible jouissance du site du village Anono-Baoulé, ou de Kouamékro, également dénommé PK 9 riviera 3, route de Bingerville, d’une contenance 30 000 m2, jusqu’à ce que la juridiction statue sur l’action en revendication de propriété introduite par ces derniers ». Ce document remis aux autorités compétentes devrait pourvoir empêcher la destruction de leur village, ou leur garantir un recasement ou un dédommagement si cette destruction s’avère irréversible. Que non ! « Quand ils sont venus casser, Me Touré Kadidia, notre avocate, a montré la grosse du tribunal aux corps habillés et aux agents du ministère de la construction, mais ils ont quand même continué. Je suis allé voir le procureur au Plateau. Malgré son intervention, les casses se sont poursuivies », regrette le notable. « Nous n’avons jamais été dédommagés, encore moins recasés et ils cassent notre village. Des enfants ne vont plus à l’école car des familles sont dispersées. Il y a des personnes qui dorment dans les débris de leur maison, faute d’endroit ou partir. Nous sommes déguerpis sans assistance alors que nous sommes dans nos droits. Des femmes enceintes et des nouveaux-nés sont jetés dehors. Nous lançons un appel à tous les chefs religieux afin qu’ils plaident notre cause… » a déclaré Kanté Salif, un habitant du village et membre de la délégation venue faire connaître leur détresse dans les locaux de notre organe de presse.

Herman BLÉOUÉ
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