Dix sept travailleurs des unités agro-industrielles (UAI) de la Palmci d’Ehania et de Toumanguié croupissent, depuis le mercredi 24 février dernier, à la maison d’arrêt et de correction d’Aboisso (Maca). Poursuivis pour faux en écritures, et faux et usage de faux, ces 17 employés sont soupçonnés d’avoir causé un préjudice financier de 2 milliards de fcfa à la plus grande huilerie de la région. Interpellés après une enquête diligentée par la police économique sur plainte de la Palmci, cinq d’entre eux ont été entendus à la brigade de gendarmerie et dix autres au commissariat de police d’Aboisso avant d’être déférés au parquet puis mis sous mandat de dépôt. Deux autres travailleurs ont été interpellés plus tard, avant de rejoindre les quinze autres en prison. Tout est parti, selon nos sources, d’un constat de faux sur les tickets de pesée. « Ils livraient de faux reçus après les pesées. Deux tickets étaient remis aux producteurs et le second leur revenait plus tard afin de toucher la paie, » explique une source proche du dossier. Après vérification des comptes et opérations, un préjudice de plus de 2 milliards fcfa a été constaté. Des soupçons pèsent donc sur ces 17 employés qui devront démontrer, dans les tout prochains jours, leur innocence devant les tribunaux. Ce scandale financier en rajoute aux difficultés de la Palmci confronté à plusieurs difficultés internes et externes. La société est constamment victime de vol de la part de certains travailleurs indélicats qui trouvent le salaire dérisoire. En plus, elle fait face à une concurrence livrée par une nouvelle unité agro-industrielle récemment installée dans la région et par les nombreuses petites huileries. Face à la baisse de rentabilité, Palmci aurait initié le système de l’achat direct pour se procurer plus de produits auprès des planteurs villageois. Elle a donc énormément investi dans cette nouvelle donne qui n’a pu avoir l’effet escompté. Convaincue de ce que quelque chose n’a pas bien fonctionné, la direction générale aurait diligenté un audit qui a révélé des malversations financières, du faux en écritures et usage de faux. « Je suis tombé dans un piège. C’est un coup monté contre nous», se défend l’un des accusés sous le couvert de l’anonyma.
Sam K.D
Sam K.D