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Politique Publié le lundi 7 mars 2016 | La Tribune Ivoirienne

Témoignages blancs / C’est ce matin la reprise du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé poursuivis à La Haye pour crime contre l’humanité

© La Tribune Ivoirienne
Début du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI
Jeudi 28 Janvier 2016. Montage Photo: Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Certains le qualifient de procès de la honte. Honte faite à la Côte d’Ivoire et à tous ces acteurs pour leur incapacité à s’entendre sur le minimum, se pardonner et à se tolérer. Au point où le linge sale ivoirien, plutôt que d’être lavé en famille est exposé, livré au public et fait l’objet d’un traitement à mille lieux du pays.
D’autres estiment qu’il est celui de la vérité. Simplement parce que, pour une fois, l’occasion est donnée au monde entier de connaitre l’histoire de la Côte d’Ivoire, d’être situé sur les différentes crises qui ont jalonné son parcours ces quinze dernières années. C’est pourquoi, on a bon espoir que la lumière jaillira des débats et que les bourreaux soient reconnus comme tels et que les victimes soient clairement identifiées.
La confusion des responsabilités et le mélange des rôles dans la crise qui a endeuillé la Côte d’Ivoire n’est absolument pas permise. Mais en réalité que faut un procès qui repose des témoignages fabriqués de toutes pièces ? Quelle valeur accordée à jugement cousu de témoignages blancs, peu crédibles et qui ne résultent d’aucun sérieux ? Sans juger les témoins qui sont passés déjà la barre et loin de faire, à leur endroit, un procès d’intention avouons simplement que leurs dépositions n’ont pas apporté de pierres à l’édification de la vérité.
La tâche des juges ne sera donc pas aisée, si l’on est appelé à jouer les perroquets ou les « magnétos » à la barre, c’est-à-dire répéter ce que l’on a appris par cœur sans conviction aucune, juste pour enfoncer ceux dont on apprécie la tête.
Heureusement qu’à l’ouverture du procès, le juge-président a prévenu que la Cour qu’il dirige fondera ses décisions sur les preuves d'une culpabilité hors de tout doute raisonnable. En clair, la Cour n’entrera pas en voie de condamnation s’il demeure doute, au cas où tout aurait été fait pour lever ce doute, pour connaître la vérité. Cette notion de « doute raisonnable » sous lequel le juge est autorisé à statuer selon son « intime conviction ».

Alain BOUABRE
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