Pour sa deuxième journée à répondre aux questions de Me Emmanuel Altit, l’avocat principal de l’ancien président ivoirien en procès couplé avec l’ex-leader de la galaxie patriotique Charles Blé Goudé, le témoin de l’accusation Mohamed Sam Jichi dit Sam l’Africain a longuement présenté le mardi 15 mars 2016 Laurent Gbagbo comme un démocrate. Mais Cuno Tarfusser, le juge-président en charge du dossier à la Cour pénale internationale (Cpi), a marqué sa surprise devant un tel éloge du témoin.
« C’est un démocrate ? (…) Enfin, juste que c’est un peu étrange ! ». C’est ainsi que le juge-président Cuno Tarfusser a exprimé sa stupéfaction lorsque, répondant aux questions de Me Emmanuel Altit, le témoin Sam l’Africain s’est lancé dans la promotion des vertus d’homme démocrate de Laurent Gbagbo. Me Altit a, en effet, rappelé à Sam l’Africain qu’à l’audience du lundi 7 mars 2015, il avait dit que pour le bien-être de la Côte d’Ivoire, les intérêts des Ivoiriens et la pacification de son pays, Gbagbo a toujours voulu négocier avec l’opposition et la rébellion, à travers la signature de plusieurs accords signés, entre autres, en France (Marcoussis), au Ghana et en Afrique du Sud. Après avoir confirmé que ces propos venaient de lui, le témoin a ajouté : « Gbagbo a été celui qui a fait venir le multipartisme en Côte d’Ivoire. C’est lui qui a apporté la démocratie en Côte d’Ivoire. C’est lui qui a permis qu’il y ait plusieurs journaux (libéralisation du secteur de la presse écrite, Ndlr) en Côte d’Ivoire. (…) Avant, lorsque quelqu’un fait quelque chose (commis un forfait, ndlr) et qu’on l’envoie au commissariat, on le met en caleçon, on le déshabille. Il a mis fin à cela. C’est également grâce à lui qu’on ne met plus les journalistes en prison. C’est lui qui a envoyé la démocratie et le multipartisme en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, j’ai toujours dit qu’il a été un démocrate ». Ensuite, Me Altit a souhaité avoir plus d’éléments auprès du témoin lorsque ce dernier a parlé de Gbagbo comme le prometteur du multipartisme et de la démocratie en Côte d’Ivoire. «Avant, en Côte d’Ivoire, il n’y avait qu’un seul parti appelé le Pdci, qui était le parti du père fondateur de la nation, M. Félix Houphouët-Boigny. C’était le seul parti qui existait, lorsqu’en 1990 Gbagbo est revenu en Côte d’Ivoire. C’est à la faveur de ce retour de Gbagbo que le multipartisme est né. Il y a eu des mouvements et le président Félix Houphouët-Boigny a compris qu’il était temps d’accepter le multipartisme en Côte d’Ivoire », a poursuivi le témoin Sam l’Africain, par ailleurs président de la Nouvelle alliance de la Côte d’Ivoire pour la patrie (Nacip).
Les gens s’en sont pris aux Blancs
Toujours dans son souci de faire les éloges de l’ex-Chef de l’Etat, le président de la Nacip avait indiqué à l’audience du 7 mars 2016 que Laurent Gbagbo n’avait pas le choix en signant des accords pour la paix en Côte d’Ivoire, malgré l’opposition d’une franche de la population. « Oui, je l’ai dit. (…) A Abidjan, les gens étaient très révoltés. A cette période, ils s’en prenaient même aux Blancs. (…) Mais quand le président (Gbagbo, Ndlr) est revenu, il a calmé le jeu. Il a tenu plusieurs réunions au Palais de la Présidence au Plateau. Il a eu plusieurs rencontres avec la jeunesse et différentes associations. (…) Il a aussi expliqué qu’il gouvernait toujours le pays », a certifié Sam l’Africain à Me Altit.
Dans ses propos dithyrambiques, le témoin a même comparé ce pan du vécu de l’ancien président ivoirien à un épisode de la vie du fils de Dieu, selon la tradition biblique chrétienne : « L’histoire du président Gbagbo me rappelle un peu l’histoire de Jésus et Barabbas».
Et selon Sam l’Africain, que ce soit notamment à Abidjan ou à Duékoué (Ouest de la Côte d’Ivoire, Ndlr), tous les morts engendrés à l’issue de la crise postélectorale de 2011 s’expliquent par le désordre qui régnait à cette période. « Je parle de tous les camps. Je parle autant des militants de Gbagbo que de ceux de Ouattara. (…) Il n’y avait plus de contrôle. Ce genre de situation est difficile à contrôler. Rien n’a été planifié. Il y avait un désordre total. Chacun a profité pour régler des comptes qu’il avait avec son prochain », a fait savoir le témoin Sam l’Africain.
Alex A
« C’est un démocrate ? (…) Enfin, juste que c’est un peu étrange ! ». C’est ainsi que le juge-président Cuno Tarfusser a exprimé sa stupéfaction lorsque, répondant aux questions de Me Emmanuel Altit, le témoin Sam l’Africain s’est lancé dans la promotion des vertus d’homme démocrate de Laurent Gbagbo. Me Altit a, en effet, rappelé à Sam l’Africain qu’à l’audience du lundi 7 mars 2015, il avait dit que pour le bien-être de la Côte d’Ivoire, les intérêts des Ivoiriens et la pacification de son pays, Gbagbo a toujours voulu négocier avec l’opposition et la rébellion, à travers la signature de plusieurs accords signés, entre autres, en France (Marcoussis), au Ghana et en Afrique du Sud. Après avoir confirmé que ces propos venaient de lui, le témoin a ajouté : « Gbagbo a été celui qui a fait venir le multipartisme en Côte d’Ivoire. C’est lui qui a apporté la démocratie en Côte d’Ivoire. C’est lui qui a permis qu’il y ait plusieurs journaux (libéralisation du secteur de la presse écrite, Ndlr) en Côte d’Ivoire. (…) Avant, lorsque quelqu’un fait quelque chose (commis un forfait, ndlr) et qu’on l’envoie au commissariat, on le met en caleçon, on le déshabille. Il a mis fin à cela. C’est également grâce à lui qu’on ne met plus les journalistes en prison. C’est lui qui a envoyé la démocratie et le multipartisme en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, j’ai toujours dit qu’il a été un démocrate ». Ensuite, Me Altit a souhaité avoir plus d’éléments auprès du témoin lorsque ce dernier a parlé de Gbagbo comme le prometteur du multipartisme et de la démocratie en Côte d’Ivoire. «Avant, en Côte d’Ivoire, il n’y avait qu’un seul parti appelé le Pdci, qui était le parti du père fondateur de la nation, M. Félix Houphouët-Boigny. C’était le seul parti qui existait, lorsqu’en 1990 Gbagbo est revenu en Côte d’Ivoire. C’est à la faveur de ce retour de Gbagbo que le multipartisme est né. Il y a eu des mouvements et le président Félix Houphouët-Boigny a compris qu’il était temps d’accepter le multipartisme en Côte d’Ivoire », a poursuivi le témoin Sam l’Africain, par ailleurs président de la Nouvelle alliance de la Côte d’Ivoire pour la patrie (Nacip).
Les gens s’en sont pris aux Blancs
Toujours dans son souci de faire les éloges de l’ex-Chef de l’Etat, le président de la Nacip avait indiqué à l’audience du 7 mars 2016 que Laurent Gbagbo n’avait pas le choix en signant des accords pour la paix en Côte d’Ivoire, malgré l’opposition d’une franche de la population. « Oui, je l’ai dit. (…) A Abidjan, les gens étaient très révoltés. A cette période, ils s’en prenaient même aux Blancs. (…) Mais quand le président (Gbagbo, Ndlr) est revenu, il a calmé le jeu. Il a tenu plusieurs réunions au Palais de la Présidence au Plateau. Il a eu plusieurs rencontres avec la jeunesse et différentes associations. (…) Il a aussi expliqué qu’il gouvernait toujours le pays », a certifié Sam l’Africain à Me Altit.
Dans ses propos dithyrambiques, le témoin a même comparé ce pan du vécu de l’ancien président ivoirien à un épisode de la vie du fils de Dieu, selon la tradition biblique chrétienne : « L’histoire du président Gbagbo me rappelle un peu l’histoire de Jésus et Barabbas».
Et selon Sam l’Africain, que ce soit notamment à Abidjan ou à Duékoué (Ouest de la Côte d’Ivoire, Ndlr), tous les morts engendrés à l’issue de la crise postélectorale de 2011 s’expliquent par le désordre qui régnait à cette période. « Je parle de tous les camps. Je parle autant des militants de Gbagbo que de ceux de Ouattara. (…) Il n’y avait plus de contrôle. Ce genre de situation est difficile à contrôler. Rien n’a été planifié. Il y avait un désordre total. Chacun a profité pour régler des comptes qu’il avait avec son prochain », a fait savoir le témoin Sam l’Africain.
Alex A