Les dégâts sont considérables. Il ne reste plus rien au Guichet du Foncier et de l’Habitat, logé au rez-de-chaussée de la Tour D de la Cité administrative à Abidjan-Plateau. Après l’incendie de dimanche qui s’est déclaré, selon des vigiles de cette Tour, à 6h 30 mn et qui a tout ravagé sur son passage. Selon ces mêmes sources, les soldats du feu qui ont été prompts à intervenir, ont mis malheureusement quatre heures pour circonscrire le feu qui a été maitrisé à 10h 25mn. Hélas, compte tenu de la violence des flammes, ils n’ont pu sauver ce Guichet. Si aucune vie en pertes humaines n’est à déplorer, tout le matériel informatique (ordinateurs, câbles informatiques, unités centrales, photocopieuses ...) est parti en fumée. Tous les documents administratifs établis par ce Guichet, notamment les titres fonciers, les arrêtés de concession définitive (ACD), les lettres d’attribution etc. ont été entièrement calcinés. Idem pour les fauteuils de bureau. La forte chaleur provoquée par l’incendie a fait tomber au rez-de-chaussée, plusieurs baies vitrées de la mezzanine (au premier étage) et sérieusement endommagée le plafond de la mezzanine de cette tour plongée, depuis dimanche, dans l’obscurité. Les quatre grands postes téléviseurs écran plat, les ascenseurs et leur poste de commande, n’ont certes pas été touchés par les flammes. Mais ils ont subi pendant des heures, les fortes chaleurs de l’incendie. « C’est demain que les techniciens viendront pour constater s’ils sont toujours en état de marche. Mais cela m’étonnerait. Retenez pour le moment que la Tour D est sans électricité », a confié, un responsable de sécurité de la Cité administrative, sous le couvert de l’anonymat. Court circuit électrique ou acte criminel ? Les supputations vont bon train. La seconde thèse semble être la plus plausible. Selon des sources concordantes émanant du ministère de la Construction, un audit a été annoncé, il y a quelques jours, par le ministre de tutelle, Sanogo Mamadou, à ce Guichet qui brasse des milliards de Fcfa pour le compte de l’Etat. Sanogo Mamadou, qui veut apparemment voir clair dans la gestion de cette structure juteuse de son ministère, risque de voir son projet mort né. Car l’objectif des commanditaires de cet incendie, c’est certainement d’effacer des traces compromettantes. Ce guichet a pour mission d’établir les documents administratifs cités plus haut et qui coûtent entre 80.000 Fcfa et 100.000 Fcfa. 90.000Fcfa pour une demande de lettre d’attribution, 80.000 Fcfa pour une demande avec titre foncier, 100.000Fcfa pour une nouvelle demande, 80.000Fcfa pour une demande avec arrêté de concession définitive... Et les demandeurs sont chaque jour très nombreux à ce Guichet.
Cet incendie rappelle étrangement celui de la direction de la Scolarité de l’université de Cocody, en 2015, où un vaste réseau d’agents fraudeurs sur les inscriptions des étudiants a été découvert. Plusieurs centaines de millions Fcfa ont été détournés au préjudice des caisses de cette université. Après la découverte de ces fraudes qui a vu l’arrestation de plusieurs agents, une enquête a été ouverte et annoncée par la présidence de l’université pour situer les responsabilités. Quelques jours après cette annonce, cette direction est victime d’un grave incendie. Toutes les pièces comptables sont détruites par le feu. La présidence de cette université renonce finalement à son projet. C’est certainement à ce même scénario que nous sommes en train d’assister.
Charles Bédé
Cet incendie rappelle étrangement celui de la direction de la Scolarité de l’université de Cocody, en 2015, où un vaste réseau d’agents fraudeurs sur les inscriptions des étudiants a été découvert. Plusieurs centaines de millions Fcfa ont été détournés au préjudice des caisses de cette université. Après la découverte de ces fraudes qui a vu l’arrestation de plusieurs agents, une enquête a été ouverte et annoncée par la présidence de l’université pour situer les responsabilités. Quelques jours après cette annonce, cette direction est victime d’un grave incendie. Toutes les pièces comptables sont détruites par le feu. La présidence de cette université renonce finalement à son projet. C’est certainement à ce même scénario que nous sommes en train d’assister.
Charles Bédé
