Chaque soirée de concert d’Abi-Reggae 2016 était un vrai marathon musical. Samedi soir, elle a duré plus de 10heures…Jusqu’au petit matin du dimanche après 6h. L’affiche valait, il faut l’avouer, le coup : Kingston Gang Star, Mirna, Sydney Salmon, Naftaly, Mutabaruka, Julian Marley et Tiken Jah Fakoly. Elle alternait donc talents prometteurs et valeurs sûres du reggae. C’est un public assez respectable qui a déferlé cette nuit-là, sur l’espace l’Oiseau-Livre pour certes voir ces artistes se succéder sur la grande scène de cette 2ème édition du festival international de reggae d’Abidjan, dénommé Abi-Reggae. Même si la nuit fut longue, très longue même, le spectacle a tenu toutes ses promesses. A l’image de la prestation éblouissante de Julian Marley, qui a ressuscité à Abi-Reggae 2016, son légendaire père Bob Marley, figure historique et emblématique du reggae : mêmes gestuels sur scène, voix aussi fluette que Bob et pour couronner le tout, des reprises, en plus de ses propres compositions, savoureuses des tubes de son illustre géniteur notamment « One love », « No woman, No cry »… Inconnu du grand public, hormis les reggaephiles, Julian Marley a été simplement éblouissant. Comme lui, Tiken Jah Fakoly a également assuré. Sanglé dans son caftan en bogolan, preuve de son attachement à l’Afrique, le chanteur à la voix rauque a su tenir en haleine le public, en dépit de l’heure tardive de sa montée sur scène (4h19). Il a commencé par revisiter de grands classiques du reggae entre autres « Get Up Stand Up » des Wailers, « Brigadier Sabari » d’Alpha Blondy, qu’il a revus à la sauce africaine sur « Racines », son dernier album sorti en octobre 2015. Ensuite, il a passé en revue, avec une belle orchestration, l’essentiel de son répertoire, distillant ses titres à succès tels « Françafrique », «Plus rien ne m’étonne », «Ouvrez les frontières» Egal à lui-même, il a appelé, entre deux tours de chant, les jeunes africains à rester sur le continent pour développer l’Afrique, à prendre conscience que personne ne fera le bonheur de l’Afrique à leur place. Que dire du poète Mutabaruka, que si ce n’est qu’il a déclamé des paroles fortes pour l’unité africaine, pour un panafricanisme plus porteur. Si ces trois-là ont littéralement crevé l’écran, Kingston Gang Star, Mirna, Sydney Salmon et Naftaly n’ont pas plus déçu. Ils ont séduit par leur talent et la richesse de leurs lyrics. Hier, dimanche, le groupe jamaïcain basé aux Etats-Unis, Morgan Heritage s’est racheté du rendezvous manqué de vendredi, en gratifiant les férus de reggae d’une bonne heure de « good vibrations». Avant que Ras Goody, Blakk Rasta ou encore Takana Zion ne bouclent en beauté cette édition 2016 d’AbiReggae, qui a bénéficié du soutien d’Orange Côte d’Ivoire. Le festival avait ouvert ses portes jeudi. Pendant quatre jours, il a alterné réflexions, via un colloque, et concerts.
YS
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