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Société Publié le samedi 23 avril 2016 | Notre Voie

Libéré après plus de 3 ans de détention à la Maca: le sous-préfet Aimé Kaphet Gnako raconte enfin son calvaire

L’ex-sous-préfet de Gabiadji, dans le département de San Pedro, Aimé Kaphet Gnako a raconté toutes les souffrances qu’il a subies à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Libéré après 3 ans et 4 mois de détention sans jugement pour atteinte à la sûreté de l’Etat, il a fait un témoignage, hier vendredi, à la Fondation Friedrich Neumann, à Cocody où il a été invité par l’Observatoire ivoirien des droits de l’Homme qui présentait son projet sur la garde à vue et les détentions avant procès.

L’administrateur civil a dit avoir été arrêté le 24 août 2012 alors qu’il s’apprêtait à regagner ses bureaux pour le service. Il a révélé que c’est vêtu de sa tenue de sous-préfet qu’il a été conduit de Gabiadji à la Maca.
« J’étais sous traitement médical quand on m’arrêtait. A la Maca, je ne suivais plus mon traitement. Je suis donc devenu hypertendu en prison et maintenant je suis diabétique », a-t-il souligné avec amertume. Celui qui représentait l’Etat de Côte d’Ivoire à cette époque à Gabiadji a également décrit les conditions de son séjour carcéral. « Il y a une surpopulation à la Maca. La vie y est tellement difficile qu’il ne faut pas souhaiter la prison à son semblable. On côtoie les grands bandits. Un jour dans la cour de la Maca, des détenus se sont jetés sur moi. Ils m’ont fouillé les poches et ont tout pris sur moi », a révélé Aimé Kaphet Gnako. « La vie en prison est une vie de non droit. Je suis un témoin vivant puis que j’en ai été victime. De là où je viens, il y a encore des gens. Il ne faut pas maintenir longtemps dans les liens de la détention. Car on obtient plus des résultats néfastes que ce qu’on recherche », a-t-il fait remarquer. Avant d’égrener les conséquences du traitement qu’il a subi. « Jai perdu mon poste et mon salaire est suspendu. Je ne peux plus payer l’école de mes enfants malgré leurs bons résultats. Pendant que j’étais en prison, ma femme et mes enfants ont été stigmatisés et jugés infréquentables », a-t-il déploré.

L’ancien sous-préfet de Gabiadji a livré ce témoignage à la cérémonie de lancement du projet de monitoring des détentions avant-procès en Côte d’Ivoire. Les nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme telles que l’Observatoire ivoirien des droits de l’Homme(Oidh), l’Acat-Ci, Osiwa, le ministère de la Justice, la division des droits de l’Homme de l’Onuci et la Commission nationale des droits de l’Homme(Cndh) se sont retrouvés à cette rencontre. Elles vont collaborer pour conduire ce projet qui vise à améliorer le processus de l’arrestation, de la garde à vue, de l’audition et de la détention avant le procès. Plusieurs interventions ont été faites à propos.

B.K
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