Des planches branlantes montées sur des blocs de pierres consolidées par du béton, avec des abords sans barre de protection. Tel est le visage que présente actuellement le pont construit depuis les années 60 par des forestiers sur la rivière Debo, à la lisière du village de Tagbayo, dans le département de Gueyo. Impossible pour les usagers de cette voie, de traverser ce fameux ouvrage qui sert également de frontière naturelle avec le département de Soubré. « Les véhicules de transport en commun sont obligés de déverser les passagers aux abords du pont, et ceux-ci, la peur au ventre et les baluchons sur la tête affrontent la mort en posant prudemment les pieds sur les planches pourries qui basculent au moindre geste. Notre objectif est d’atteindre l’autre rive ou attend un véhicule, une sorte d’échange », révèle Mme Zadi Roxane qui se rendait récemment à Soubré. Selon Zogbo Jules, fonctionnaire à la retraite, les planches constituent le tablier du pont qui a toujours souffert du poids des grumiers qui se lancent à toute vitesse pour attaquer la côte du village de Kouadioyo. A en croire les usagers, l’abondance du trafic a contribué largement à l’endommagement de ce pont de fortune et cela, au vu et au su des autorités politiques et administratives. Le comble, c’est que plusieurs entreprises se sont succédées sur cette voie pour la reprofiler, et poser des buses dans des endroits marécageux sans que personne ne se souci du danger que pourrait un jour présenter ce pont. A en croire certaines autorités, cette situation relève de la compétence de l’état. En attendant un secours divin, les usagers de l’axe Soubré-Gueyo côtoient chaque jour, la mort pour relier les deux départements, distants seulement de 67 km « nous pouvons faire facilement ce trajet en 8 heures voir 9 heures », fait remarquer Seydou Koné, commerçant à Gueyo.
ROBALé Symphorien
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