L’information suscite des interrogations au sein des populations ivoiriennes. Les gamins tueurs plus connus sous le nom des ‘’microbes’’ ne doivent plus être appelés ainsi. Ils doivent désormais être désignés sous l’appellation ‘’d’enfants en conflit avec la loi’’. C’est ce qu’a décidé le mercredi dernier, la ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Mme Paulette Ezouehu. L’on se demande d’où vient la nécessité de rebaptiser ces gamins tueurs ? Ces bambins, depuis 4 ans violent au quotidien, le droit fondamental des Ivoiriens à savoir le droit à la vie. Cette bande de tueurs juvéniles a traine à son triste palmarès de nombreux cas de morts et de blessés. Curieusement cette situation d’insécurité généralisée et entretenue par ces gamins n’a jamais suscité la réaction de Mme la ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques. A peine la traque de ces gamins est lancée que Mme Paulette Badjo trouve qu’il n’est pas bon de désigner ces assassins par le vocable de ‘’microbes’’ qu’elle juge d’ailleurs stigmatisant pour ces enfants. Alors, que dit-elle devant ces multiples cas d’assassinats, de vols et d’agressions inutiles des pauvres citoyens ? Face à ces ‘’enfants en conflit avec la loi’’, les Ivoiriens qui sont les victimes de ces malfrats n’ont-ils pas aussi des droits ? Pourquoi cette propension de l’actuel régime à protéger les agresseurs au détriment des victimes ? Si ce ne sont pas des ex-rebelles qu’il faut rebaptiser ‘’forces nouvelles’’, ce sont les microbes qui doivent maintenant devenir ‘’des enfants en conflit avec la loi’’. Le but visé dans cette décision du gouvernement, est sans doute de camoufler les crimes de ces gamins sous la nouvelle appellation. Sinon dans le fond, que change cette nouvelle appellation dans les crimes et le mode opératoire de ces criminels ? Que dit Mme la ministre sur ces nombreuses victimes à qui personne ne veut rendre justice ? « Je profite de cette tribune pour aborder la lancinante question de ces enfants en conflits avec la loi, appelés ‘’Microbes’’ selon l’expression populaire en Côte d’Ivoire. De prime abord, je plaide auprès de nos journalistes afin qu’ils utilisent la terminologie appropriée d’enfants en conflit avec la loi, en lieu et place de celle de Microbes qui les stigmatise », a indiqué Paulette Ezouehu Badjo à la cérémonie de clôture d’un atelier le mercredi dernier. Le phénomène des microbes que tente d’éradiquer ces derniers temps la police à travers l’opération Epervier, est né à la suite de la crise postélectorale de 2011 à Abobo. Nié au départ par les autorités policières, le phénomène des microbes a fini par se répandre dans les autres communes du district d’Abidjan au grand dam des populations qui subissent à longueur de journée les exactions de ces bandes de criminels sans foi ni loi.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha