En dépit des nombreuses initiatives et stratégies mises en place par les autorités ivoiriennes depuis plusieurs années, la recette miracle pour mettre fin aux grossesses en milieu scolaire, dont 5.992 cas ont été enregistrés au cours de l’année 2014-2015, se fait toujours attendre.
A en croire le rapport de la Direction des stratégies de la planification et des statistiques (Dsps) du ministère de l’Education nationale relayé par divers médias qui relevait en avril plus de 500 cas de grossesses au primaire et 4.554 autres cas au secondaire, la vaste campagne "Zéro grossesse à l’école" lancée en 2014 n’est pas près de devenir une réalité.
Des milliers de jeunes filles, et parfois d’enfants, contractent chaque année des grossesses pendant qu’elles sont censées acquérir le savoir et construire leur avenir, un phénomène persistant qui semble tirer sa complexité dans la diversité des niveaux de responsabilité.
"A Abidjan (capitale économique), les causes ne sont pas les mêmes que dans les villes de l’intérieur du pays", selon Madame Assoumou, parent d’élèves pour qui "la principale cause des grossesses" en milieu scolaire abidjanais, réside dans "la légèreté des mœurs en général".
La pauvreté, principal pourvoyeur de grossesses en milieu scolaire à l’intérieur du pays
Dans les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire où il arrive que des apprenantes soient inscrites dans des établissements situés à des centaines de kilomètres de leur maison, les réalités divergent. Loin des parents et parfois sans ressources, certaines sont "obligées de sortir avec des garçons pour pouvoir se nourrir", selon Chan Plé, élève en classe de 3e dans la ville portuaire de San-Pedro (Sud-Ouest).
Ces "jeunes filles viennent très souvent d’horizons éloignés (…). Les parents sont pauvres, les enfants sont dans le dénouement total", explique Robert Gueu, professeur d’Histoire-géographie et d’Education civile et morale (ECM), pour qui ces élèves "deviennent des proies faciles pour des gens de mauvaises intentions".
Parmi eux, figurent en pole position les "hommes de petits métiers (mécaniciens, menuisiers, chauffeurs, etc)", comme les appelle Daouda Ouattara, proviseur au Lycée Inagohi de San-Pedro où huit cas de grossesses ont été signalés depuis le début de l’année.
M. Ouattara estime que le "manque de moyen" est "le problème fondamental" qui entraîne ces cas de grossesses, appelant à la "réouverture des internats dans les écoles" et à l’instauration de "l’éducation sexuelle dans (la liste des) cours" en lieu et place des "leçons de vie" enseignées "trois fois dans l’année (..) depuis deux ou trois ans".
Des parents démissionnaires
"Des mineures possèdent des portables de grandes marques, portent des mèches de 100 mille Fcfa ou ont même des magasins offerts par des hommes, sans que les parents ne disent mot. C’est choquant!", lance Mme Assoumou qui soutient que les parents, "premiers éducateurs de leurs enfants", ne doivent pas "s’attendre à des miracles s’ils échouent" dans leur rôle.
La "démission des parents qui ne suivent pas les mouvements de leurs enfants", dénoncée par Daouda Ouattara, apparaît comme un point important dans la lutte contre les grossesses en milieu scolaire.
Les programmes et stratégies élaborés par le ministère de l’Education nationale ne pourraient produire de résultats positifs qu’avec l’implication des parents, comme l’indique M. Ouattara : "Il y a ce que nous enseignons. Mais après 18h, chaque enfant retourne chez lui et est face aux réalités de la vie".
Ce sont 5.992 cas de grossesses dont 672 au primaire qui ont été enregistrés pendant l’année scolaire 2014-2015 contre 6.800 pour l’année précédente, selon le ministère de tutelle.
MYA
A en croire le rapport de la Direction des stratégies de la planification et des statistiques (Dsps) du ministère de l’Education nationale relayé par divers médias qui relevait en avril plus de 500 cas de grossesses au primaire et 4.554 autres cas au secondaire, la vaste campagne "Zéro grossesse à l’école" lancée en 2014 n’est pas près de devenir une réalité.
Des milliers de jeunes filles, et parfois d’enfants, contractent chaque année des grossesses pendant qu’elles sont censées acquérir le savoir et construire leur avenir, un phénomène persistant qui semble tirer sa complexité dans la diversité des niveaux de responsabilité.
"A Abidjan (capitale économique), les causes ne sont pas les mêmes que dans les villes de l’intérieur du pays", selon Madame Assoumou, parent d’élèves pour qui "la principale cause des grossesses" en milieu scolaire abidjanais, réside dans "la légèreté des mœurs en général".
La pauvreté, principal pourvoyeur de grossesses en milieu scolaire à l’intérieur du pays
Dans les villes de l’intérieur de la Côte d’Ivoire où il arrive que des apprenantes soient inscrites dans des établissements situés à des centaines de kilomètres de leur maison, les réalités divergent. Loin des parents et parfois sans ressources, certaines sont "obligées de sortir avec des garçons pour pouvoir se nourrir", selon Chan Plé, élève en classe de 3e dans la ville portuaire de San-Pedro (Sud-Ouest).
Ces "jeunes filles viennent très souvent d’horizons éloignés (…). Les parents sont pauvres, les enfants sont dans le dénouement total", explique Robert Gueu, professeur d’Histoire-géographie et d’Education civile et morale (ECM), pour qui ces élèves "deviennent des proies faciles pour des gens de mauvaises intentions".
Parmi eux, figurent en pole position les "hommes de petits métiers (mécaniciens, menuisiers, chauffeurs, etc)", comme les appelle Daouda Ouattara, proviseur au Lycée Inagohi de San-Pedro où huit cas de grossesses ont été signalés depuis le début de l’année.
M. Ouattara estime que le "manque de moyen" est "le problème fondamental" qui entraîne ces cas de grossesses, appelant à la "réouverture des internats dans les écoles" et à l’instauration de "l’éducation sexuelle dans (la liste des) cours" en lieu et place des "leçons de vie" enseignées "trois fois dans l’année (..) depuis deux ou trois ans".
Des parents démissionnaires
"Des mineures possèdent des portables de grandes marques, portent des mèches de 100 mille Fcfa ou ont même des magasins offerts par des hommes, sans que les parents ne disent mot. C’est choquant!", lance Mme Assoumou qui soutient que les parents, "premiers éducateurs de leurs enfants", ne doivent pas "s’attendre à des miracles s’ils échouent" dans leur rôle.
La "démission des parents qui ne suivent pas les mouvements de leurs enfants", dénoncée par Daouda Ouattara, apparaît comme un point important dans la lutte contre les grossesses en milieu scolaire.
Les programmes et stratégies élaborés par le ministère de l’Education nationale ne pourraient produire de résultats positifs qu’avec l’implication des parents, comme l’indique M. Ouattara : "Il y a ce que nous enseignons. Mais après 18h, chaque enfant retourne chez lui et est face aux réalités de la vie".
Ce sont 5.992 cas de grossesses dont 672 au primaire qui ont été enregistrés pendant l’année scolaire 2014-2015 contre 6.800 pour l’année précédente, selon le ministère de tutelle.
MYA