« Commerce intra-africain : Leviers d’accélération de l’intégration régionale ». C’est le thème de la deuxième rencontre du Club Afrique développement qui s’est tenu ce vendredi 1er juillet 2016 au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan.
Moono Mupotola, Directrice du département intégration régionale et commerce de la Banque africaine de développement (BAD) et le ministre ivoirien du Commerce, Jean-Louis Billon ont eu la charge de décortiquer le thème.
L’amélioration du Commerce intra-africain, selon Mme Mupotola, passera notamment par la création de marché commun, l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires entre les Etats, l’augmentation du commerce interrégional de 16% à 52% d’ici 2063. « Le commerce intra-africain reste encore trop maigre », a-t-elle déploré. A ces objectifs très ambitieux que vise l’institution bancaire, il faut ajouter la suppression de visas entre les pays africains en 2018.
Pour Jean-Louis Billon, l’intérêt de l’intégration économique et commerciale sur le continent n’est plus à démontrer. L’Afrique, a relevé le ministre, a un niveau d’échanges entre les pays d’à peine 10% malgré ses énormes potentiels comme les convergences budgétaires au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) notamment. Cependant, même au sein de l’Union les échanges commerciaux sont insignifiants. Les Africains devraient tendre, selon lui, vers le commerce entre eux-mêmes avant le reste du monde à l’image des pays de l’Union européenne. Il a aussi dénoncé la cherté des transactions qui rendent l’Afrique moins compétitive. « 25% en moyenne plus cher que le reste du monde, c’est le coût du commerce africain. Nos transactions sont plus chères ; au niveau des exportations, nous sommes deux fois plus chers que les pays de l’OCDE et trois fois plus chers que les pays d’Asie du Sud-Est », a-t-il fait remarquer.
Les pays africains, au dire du ministre du Commerce, devraient penser, également à l’effectivité d’une monnaie unique en vue de faciliter les transactions. « Au niveau de l’UEMOA, nous avons une monnaie unique. Au niveau de la CEDEAO, l’objectif est là. Mais pour ce faire, il faut que les pays qui n’ont pas encore le francs CFA arrivent à trouver la formule soit pour intégrer le F CFA, soit pour que le système en général évolue à faire une monnaie unique pour les 15 pays », a-t-il proposé en ce qui concerne précisément la sous-région oust-africaine. Le gros défi pour les africains, a poursuivi l’orateur, est d’améliorer la compétitivité pour intensifier le commerce au niveau régional et partant avec le reste du monde.
Mouna Kadiri, Directrice du Club Afrique développement du Groupe Attijariwafa Bank, s’est réjoui de la rencontre d’Abidjan. La Côte d’Ivoire est, a-t-elle confié, «un pays qui force le respect du fait de sa dynamique économique, d’un secteur privé extrêmement présent dans la problématique de l’intégration intra-régionale ».
Le prochain rendez-vous du Club Afrique développement se tiendra à Dakar, au Sénégal.
Danielle Tagro
Moono Mupotola, Directrice du département intégration régionale et commerce de la Banque africaine de développement (BAD) et le ministre ivoirien du Commerce, Jean-Louis Billon ont eu la charge de décortiquer le thème.
L’amélioration du Commerce intra-africain, selon Mme Mupotola, passera notamment par la création de marché commun, l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires entre les Etats, l’augmentation du commerce interrégional de 16% à 52% d’ici 2063. « Le commerce intra-africain reste encore trop maigre », a-t-elle déploré. A ces objectifs très ambitieux que vise l’institution bancaire, il faut ajouter la suppression de visas entre les pays africains en 2018.
Pour Jean-Louis Billon, l’intérêt de l’intégration économique et commerciale sur le continent n’est plus à démontrer. L’Afrique, a relevé le ministre, a un niveau d’échanges entre les pays d’à peine 10% malgré ses énormes potentiels comme les convergences budgétaires au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) notamment. Cependant, même au sein de l’Union les échanges commerciaux sont insignifiants. Les Africains devraient tendre, selon lui, vers le commerce entre eux-mêmes avant le reste du monde à l’image des pays de l’Union européenne. Il a aussi dénoncé la cherté des transactions qui rendent l’Afrique moins compétitive. « 25% en moyenne plus cher que le reste du monde, c’est le coût du commerce africain. Nos transactions sont plus chères ; au niveau des exportations, nous sommes deux fois plus chers que les pays de l’OCDE et trois fois plus chers que les pays d’Asie du Sud-Est », a-t-il fait remarquer.
Les pays africains, au dire du ministre du Commerce, devraient penser, également à l’effectivité d’une monnaie unique en vue de faciliter les transactions. « Au niveau de l’UEMOA, nous avons une monnaie unique. Au niveau de la CEDEAO, l’objectif est là. Mais pour ce faire, il faut que les pays qui n’ont pas encore le francs CFA arrivent à trouver la formule soit pour intégrer le F CFA, soit pour que le système en général évolue à faire une monnaie unique pour les 15 pays », a-t-il proposé en ce qui concerne précisément la sous-région oust-africaine. Le gros défi pour les africains, a poursuivi l’orateur, est d’améliorer la compétitivité pour intensifier le commerce au niveau régional et partant avec le reste du monde.
Mouna Kadiri, Directrice du Club Afrique développement du Groupe Attijariwafa Bank, s’est réjoui de la rencontre d’Abidjan. La Côte d’Ivoire est, a-t-elle confié, «un pays qui force le respect du fait de sa dynamique économique, d’un secteur privé extrêmement présent dans la problématique de l’intégration intra-régionale ».
Le prochain rendez-vous du Club Afrique développement se tiendra à Dakar, au Sénégal.
Danielle Tagro