Il fut un temps en Côte d’Ivoire où la ville de Yamoussoukro dans le centre ivoirien faisait rêver, même à l’international, tant ses bâtisses, infrastructures et projets futuristes suscitaient de l’admiration. Aujourd’hui, 23 ans après la mort du père fondateur, Felix Houphouët Boigny, les motifs de fierté de la capitale politique tombent en ruine.
La voirie urbaine: Large de 2 fois 2 voies et de 2 fois 3 voies sur certains axes, les avenues de Yamoussoukro, entièrement bitumées depuis les années 80, les plus spacieuses dans une ville de province en Afrique, sont actuellement caractérisées par des nids-de-poule, les faisant chuter dans un autre palmarès: celui des grandes voies les plus défoncées d’une capitale moderne. Il y a un an, le District autonome de cette circonscription a pris l’engagement de la restaurer entièrement en 2016. Une promesse qui sonne à quelques mois de la fin de l'année comme "un véritable défi", a déclaré le préfet de région André Ekponon, à l’occasion de la commémoration du 56e anniversaire de l’indépendance du pays.
Les lacs dont celui aux caïmans: Au nombre de six, Yamoussoukro, "la coquette" a été bâtie autour de ces lacs à partir des années 70, avec des cocotiers et des baies aménagées. Aujourd’hui, à peine visibles, cinq de ces plans d’eau sont bordés d’herbes, d’ordures, recouverts de salades d’eau douce et servent pour l’essentielle de breuvage aux nombreux troupeaux de bœufs dont les pâturages jouxtent les rives.
Quant au "lac aux caïmans", chasse gardée de Félix Houphouët-Boigny, il l’a fait aménager dans les années 50 pour embellir et protéger sa résidence. Site touristique de renommée internationale, l’alimentation journalière des caïmans, crocodiles et alligators de ce lac dont la plupart ont été offerts à l’époque à l’ancien chef de l’Etat ivoirien par ses homologues était un véritable spectacle. Mais, faute d’entretien et sous-alimentés, ces reptiles nagent en eau trouble.
Récemment en visite à Yamoussoukro à l’occasion de "la semaine nationale de la propreté", la ministre de la Salubrité urbaine et de l’assainissement, Anne Désiré Ouloto a demandé aux autorités locales d’inscrire la réhabilitation de ces lacs au nombre des priorités de la ville.
Le schéma directeur de la ville: A l’origine circonscrit à moins de dix quartiers viabilisés, électrifiés et alimentés en eau, la "capitale politique" est en train de s’étendre dans tous les sens. Les nombreuses populations qui s’y installent au fils des années créées de nouvelles zones d’habitation, en dehors des espaces d’extension, avec pour conséquence le désordre et l’insalubrité. Pourtant, "le président Houphouët Boigny en construisant cette ville à tout prévu", s’est insurgé en juin, le professeur Urbain Amoa qui menaçait de proclamer "la principauté autonome de Yamoussoukro" qu’il estime "abandonnée par les autorités ivoiriennes".
La maison du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI): Joyau architectural construit en 1972, "la maison du parti", bâtiment de 16 mètres de hauteur, l’une des fiertés du président Houphouët rivalise maintenant avec les hautes herbes qui ne laissent plus qu’apercevoir la couronne circulaire en aluminium doré de 30 mètres de diamètre qui la surplombe.
Le transfert de la capitale: Avec le décret de dissolution du programme spécial de transfert de la capitale à Yamoussoukro (PSTCY) pris en janvier 2012 par le président Alassane Ouattara, ce projet est sans doute l’une des grandes ruines de la ville natale d'Houphouët, tant il y tenait. C'est d'ailleurs à cet effet qu'il a fait bâtir cette cité avant de l’ériger en capitale en 1983.
Avec les chantiers abandonnés du sénat, de l’hémicycle, des nouvelles voies pour y accéder, etc, le projet de transfert de la capitale qui tient également à cœur les populations est devenu un sujet sensible sur lequel aucune autorité ivoirienne n’ose se prononcer officiellement.
En attendant une réhabilitation générale, Yamoussoukro "la coquette", aujourd'hui "la grande ruine" donne l’impression d’être une vaste symphonie inachevée laissée par son chef d’orchestre Houphouët Boigny dont les immenses champs en pleine ville, Kpangbassou (mangue), Guiglo (café, cacao, palmier à huile) sont devenus de véritables forêts, à l’instar des jardins publics transformés désormais en de grands fumoirs en plein air.
Ange Tiémoko
La voirie urbaine: Large de 2 fois 2 voies et de 2 fois 3 voies sur certains axes, les avenues de Yamoussoukro, entièrement bitumées depuis les années 80, les plus spacieuses dans une ville de province en Afrique, sont actuellement caractérisées par des nids-de-poule, les faisant chuter dans un autre palmarès: celui des grandes voies les plus défoncées d’une capitale moderne. Il y a un an, le District autonome de cette circonscription a pris l’engagement de la restaurer entièrement en 2016. Une promesse qui sonne à quelques mois de la fin de l'année comme "un véritable défi", a déclaré le préfet de région André Ekponon, à l’occasion de la commémoration du 56e anniversaire de l’indépendance du pays.
Les lacs dont celui aux caïmans: Au nombre de six, Yamoussoukro, "la coquette" a été bâtie autour de ces lacs à partir des années 70, avec des cocotiers et des baies aménagées. Aujourd’hui, à peine visibles, cinq de ces plans d’eau sont bordés d’herbes, d’ordures, recouverts de salades d’eau douce et servent pour l’essentielle de breuvage aux nombreux troupeaux de bœufs dont les pâturages jouxtent les rives.
Quant au "lac aux caïmans", chasse gardée de Félix Houphouët-Boigny, il l’a fait aménager dans les années 50 pour embellir et protéger sa résidence. Site touristique de renommée internationale, l’alimentation journalière des caïmans, crocodiles et alligators de ce lac dont la plupart ont été offerts à l’époque à l’ancien chef de l’Etat ivoirien par ses homologues était un véritable spectacle. Mais, faute d’entretien et sous-alimentés, ces reptiles nagent en eau trouble.
Récemment en visite à Yamoussoukro à l’occasion de "la semaine nationale de la propreté", la ministre de la Salubrité urbaine et de l’assainissement, Anne Désiré Ouloto a demandé aux autorités locales d’inscrire la réhabilitation de ces lacs au nombre des priorités de la ville.
Le schéma directeur de la ville: A l’origine circonscrit à moins de dix quartiers viabilisés, électrifiés et alimentés en eau, la "capitale politique" est en train de s’étendre dans tous les sens. Les nombreuses populations qui s’y installent au fils des années créées de nouvelles zones d’habitation, en dehors des espaces d’extension, avec pour conséquence le désordre et l’insalubrité. Pourtant, "le président Houphouët Boigny en construisant cette ville à tout prévu", s’est insurgé en juin, le professeur Urbain Amoa qui menaçait de proclamer "la principauté autonome de Yamoussoukro" qu’il estime "abandonnée par les autorités ivoiriennes".
La maison du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI): Joyau architectural construit en 1972, "la maison du parti", bâtiment de 16 mètres de hauteur, l’une des fiertés du président Houphouët rivalise maintenant avec les hautes herbes qui ne laissent plus qu’apercevoir la couronne circulaire en aluminium doré de 30 mètres de diamètre qui la surplombe.
Le transfert de la capitale: Avec le décret de dissolution du programme spécial de transfert de la capitale à Yamoussoukro (PSTCY) pris en janvier 2012 par le président Alassane Ouattara, ce projet est sans doute l’une des grandes ruines de la ville natale d'Houphouët, tant il y tenait. C'est d'ailleurs à cet effet qu'il a fait bâtir cette cité avant de l’ériger en capitale en 1983.
Avec les chantiers abandonnés du sénat, de l’hémicycle, des nouvelles voies pour y accéder, etc, le projet de transfert de la capitale qui tient également à cœur les populations est devenu un sujet sensible sur lequel aucune autorité ivoirienne n’ose se prononcer officiellement.
En attendant une réhabilitation générale, Yamoussoukro "la coquette", aujourd'hui "la grande ruine" donne l’impression d’être une vaste symphonie inachevée laissée par son chef d’orchestre Houphouët Boigny dont les immenses champs en pleine ville, Kpangbassou (mangue), Guiglo (café, cacao, palmier à huile) sont devenus de véritables forêts, à l’instar des jardins publics transformés désormais en de grands fumoirs en plein air.
Ange Tiémoko