«Une amie qui exerce dans une compagnie d’assurance m’a demandé d’aller faire un versement sur son compte à la coopérative d’épargne et de crédit. Je me suis donc rendue à la caisse, et l’’agent qui m’a reçue, après un contrôle des billets de banque sort un billet de 10000FCFA qu’il dit être un faux billet. Il m’a soumis à un interrogatoire très serré avant de me remettre le billet pour que j’aille le présenter à celle qui m’a chargé de faire le dépôt». Ces propos sont de Dosso Mamadou, un réparateur de moto qui nous a expliqué sa mésaventure le lundi 5 septembre. Les boulangeries, une fois la nuit tombée, ne sont pas à l’abri des faussaires et de leurs complices. Au guichet de la boulangerie située non loin de la sous-préfecture et du commissariat nous avons pu constater des liasses de billets de banque de 500F, de 1000F, de 2000F et même des pièces d’argent sortis des laboratoires des blanchisseurs de monnaie : « Il ne se passe pas de jour sans que nous n’interpellons des clients par rapport à leurs monnaies qui sont très souvent de faux billets ou de fausses pièces. Cette triste réalité a, à un moment donné, impacté nos recettes. Ainsi, nous avons décidé de redoubler de vigilance pour, à notre façon sortir ces monnaies de la circulation», a révèle un travailleur sous le couvert de l’anonymat. Si les serveuses des pâtisseries et boulangeries échappent par moment aux bandits, ce n’est vraiment pas le cas pour les chauffeurs de taxis qui parviennent à détecter les fausses monnaies : «Vous faites bien de porter au grand jour la souffrance des transporteurs, liée au blanchiment d’argent. Il y a quelques mois, je pensais que mes yeux pouvaient me mettre à l’abri des monnaies blanchies. J’avoue qu’à ce jour, j’ai une pléthore de faux billets de banques à mon domicile», affirme Nicolas N’zo, un conducteur d’un véhicule de transport en commun, depuis une dizaine d’années. Avant de demander aux autorités compétentes de traquer les faussaires qui sont aussi les bourreaux des maisons de téléphonie mobile, de transfert de fonds. Notre volonté de rencontrer les responsables des établissements financiers indexés par une frange de la population s’est avérée vaine. Les vigiles disent avoir reçu des consignes de ne pas admettre dans les locaux des banques, toute personne souhaitant aborder la question de blanchiment d’argent.
D.N
D.N
