C’est enfin officiel ! La date de l’élection législative en Côte d’Ivoire est fixée au 18 décembre 2016. Selon des chiffres de la CEI, plus de 6,4 millions d’électeurs sont attendus dans les urnes pour élire les représentants du peuple à l’Assemblée nationale. C’est un secret de polichinelle, des députés sortants sont à l’affût, prêts à faire feu de tout bois afin de remporter le ticket gagnant et poursuivre l’aventure à l’hémicycle, au nom du peuple.
Malgré leur volonté de rempiler pour la seconde fois pour certains et la énième fois pour d’autres, des candidats laissent poindre à l’horizon des batailles sans précédent sur le terrain. Chacun y va avec ses arguments. Mais les électeurs, dans leur ensemble, sont curieux de savoir qui sera cet heureux élu au soir du 18 décembre 2016, et en quoi il sera différent des députés de la dernière législature.
Des députés, la Côte d’Ivoire moderne en a connu plusieurs. Des hommes et des femmes de différents bords politiques et de bagages intellectuels différents. Mais qu’avons-nous constaté ? Ces députés, une fois investis du pouvoir sacro-saint d’élu du peuple, coupent toute connexion avec la base. Certains se barricadent dans leur résidence quand d’autres vous narguent à travers des parrainages sans contenu.
Cinq ans déjà et revoilà le compte à rebours. La législature de 2016 s’annonce à grands pas. C’est un départ nouveau pour emprunter le concept du voisin. Une multitude de candidatures annoncées. Elles sont toutes dans le starting-block. La bataille s’annonce rude. Très rude. Mais la question qui traverse les esprits est de savoir ce qui fait tant courir les Ivoiriens et ce que renferme ce poste tant convoité.
En effet, le député est un individu comme vous et moi. Une fois élu, il devient le représentant du peuple à l’Assemblée nationale pour contrôler les actions du gouvernement, comprendre l’esprit des lois, planifier de nouvelles lois, faire approuver ou non leur adoption. Il a également le devoir d’exprimer les préoccupations et points de vue de ses mandants et intervenir en leur faveur. D’où la navette classique entre l’élu et son peuple. Cette formule gymnastique ne saurait souffrir d’un quelconque manque de confiance, car c’est au terme de ces rencontres que sortent des textes définitifs qui constitueront la future loi pour un vivre ensemble harmonieux dans la société.
Ne l’oublions pas. La loi votée par le Parlement est un acte juridique de portée générale et obligatoire, car elles définissent les règles de vie en société, dans un souci de sécurité et de justice. Et ce n’est pas l’écrivain Jean Jacques Rousseau qui dira le contraire, lui qui souligne que « la loi exprime la volonté générale ». Mais comment peut-on aspirer à une telle société si le peuple n’est pas, dès le départ, associé au processus de rédaction et d’adoption des lois par la faute de législateurs peu légitimes, fantômes et fantoches, qui reviennent dans leur circonscription une fois leur mandat à terme, juste pour une reconduction tacite, facilitée en cela par des billets de banque ?
D’ailleurs, ces électeurs ne sont-ils pas vus comme du bétail électoral? Et puis, le député ne détient-il pas sa légitimité de son mentor politique? La preuve, des consignes de vote venant du président du parti ont la valeur de parole d’évangile par rapport aux gémissements du peuple assoiffé et appauvri par la politique politicienne contemporaine. Du mépris vis-à-vis du peuple.
Un micro-trottoir finira par trahir ces élus du peuple aux attitudes moyenâgeuses. Force est de constater que ces élus sont restés coupés de la base. Et même quand certains y retournent par enchantement, c’est juste à des occasions funèbres pour marquer une affection sulfureuse à certains militants de leur parti politique qui ont perdu des proches. Sont-ils devenus des fossoyeurs patentés, sommes-nous tentés de poser la question. Et puis pourquoi avoir attendu tant d’années avant de manifester un certain regain d’intérêt pour son peuple ? Le peuple serait-il devenu ce mouton de panurge, cet électorat captif qui obéit aux propositions obscures des hommes politique, habillé d’un costume taillé sur mesure, pompeusement baptisé Ivoirien nouveau. Leur comportement découle-t-il d’un simple calcul politicien, ou du mépris caractérisé?
Le dernier référendum a fini par convaincre les plus sceptiques sur l’attitude macabre de certains élus. A cette occasion, ils se sont souvenus de leur peuple. Subitement, certains ont retrouvé le chemin qui mène à leurs circonscriptions. Des bains de foule par-ci, des accolades par-là, avec à la clé des distributions automatiques de billets de banque pour démontrer leur profond attachement. Mais en réalité, il n’en est rien. Juste des opérations d’achat de conscience, de charme aux contours machiavéliques.
Eh bien, ce réveil ou dynamisme spontané n’est pas fortuit. Il s’explique par cette envie de briguer un second mandat. Face à ces dérives, nous, électeurs, devons-nous lever pour faire barrage à cette forfaiture ? Et pour y parvenir, nous devons faire le bon choix. Insistons sur l’adoption et la mise en place des instruments populaires tels que les rencontres foraines, sous la forme de charte de bonne conduite, où nous aurons l’occasion de discuter avec nos élus sur des questions d’intérêt national. Notamment des questions portant sur l’adoption d’un projet de loi à l’Assemblée nationale.
Pour faire simple, la charge de député devrait échoir à une personne dotée d’un minimum d’instruction, capable de légiférer en toute connaissance de cause. Ses analyses ne sauraient souffrir d’aucune contestation au risque de le rendre ridicule. Malheureusement, loin d’être l’apanage des grands intellectuels (médecins, journalistes, diplomates, professeurs d’universités, etc.), l’hémicycle devient de plus en le lieu de retraite idéal pour ces pseudo-opérateurs économiques, par la force de leurs billets de banque. Cette nouvelle race de politiciens, de plus en plus nombreuse, prend en otage tout le système.
Attention, ces hommes politiques veulent nous avoir à l’usure par le mensonge. Car, à en croire Thomas GuénoléPolitologue, enseignant, éditorialiste et essayiste, auteur du Petit guide du mensonge en politique, «ils mentent plus que les autres citoyens. « La plupart des mensonges politiques sont à mi-chemin entre le spot publicitaire manipulatoire et l’aimable boniment d’un vendeur sur la place du marché, un dimanche ». Ses idées appellent les électeurs à apprendre à détecter les mensonges en politique pour ne pas se faire arnaquer. Car « Il est incontestable que ce sont plutôt des menteurs éhontés et récidivistes qui parviennent à être élus aux plus hautes responsabilités », nous avertit-il.
Bernard Manizan
Journaliste bilingue
Malgré leur volonté de rempiler pour la seconde fois pour certains et la énième fois pour d’autres, des candidats laissent poindre à l’horizon des batailles sans précédent sur le terrain. Chacun y va avec ses arguments. Mais les électeurs, dans leur ensemble, sont curieux de savoir qui sera cet heureux élu au soir du 18 décembre 2016, et en quoi il sera différent des députés de la dernière législature.
Des députés, la Côte d’Ivoire moderne en a connu plusieurs. Des hommes et des femmes de différents bords politiques et de bagages intellectuels différents. Mais qu’avons-nous constaté ? Ces députés, une fois investis du pouvoir sacro-saint d’élu du peuple, coupent toute connexion avec la base. Certains se barricadent dans leur résidence quand d’autres vous narguent à travers des parrainages sans contenu.
Cinq ans déjà et revoilà le compte à rebours. La législature de 2016 s’annonce à grands pas. C’est un départ nouveau pour emprunter le concept du voisin. Une multitude de candidatures annoncées. Elles sont toutes dans le starting-block. La bataille s’annonce rude. Très rude. Mais la question qui traverse les esprits est de savoir ce qui fait tant courir les Ivoiriens et ce que renferme ce poste tant convoité.
En effet, le député est un individu comme vous et moi. Une fois élu, il devient le représentant du peuple à l’Assemblée nationale pour contrôler les actions du gouvernement, comprendre l’esprit des lois, planifier de nouvelles lois, faire approuver ou non leur adoption. Il a également le devoir d’exprimer les préoccupations et points de vue de ses mandants et intervenir en leur faveur. D’où la navette classique entre l’élu et son peuple. Cette formule gymnastique ne saurait souffrir d’un quelconque manque de confiance, car c’est au terme de ces rencontres que sortent des textes définitifs qui constitueront la future loi pour un vivre ensemble harmonieux dans la société.
Ne l’oublions pas. La loi votée par le Parlement est un acte juridique de portée générale et obligatoire, car elles définissent les règles de vie en société, dans un souci de sécurité et de justice. Et ce n’est pas l’écrivain Jean Jacques Rousseau qui dira le contraire, lui qui souligne que « la loi exprime la volonté générale ». Mais comment peut-on aspirer à une telle société si le peuple n’est pas, dès le départ, associé au processus de rédaction et d’adoption des lois par la faute de législateurs peu légitimes, fantômes et fantoches, qui reviennent dans leur circonscription une fois leur mandat à terme, juste pour une reconduction tacite, facilitée en cela par des billets de banque ?
D’ailleurs, ces électeurs ne sont-ils pas vus comme du bétail électoral? Et puis, le député ne détient-il pas sa légitimité de son mentor politique? La preuve, des consignes de vote venant du président du parti ont la valeur de parole d’évangile par rapport aux gémissements du peuple assoiffé et appauvri par la politique politicienne contemporaine. Du mépris vis-à-vis du peuple.
Un micro-trottoir finira par trahir ces élus du peuple aux attitudes moyenâgeuses. Force est de constater que ces élus sont restés coupés de la base. Et même quand certains y retournent par enchantement, c’est juste à des occasions funèbres pour marquer une affection sulfureuse à certains militants de leur parti politique qui ont perdu des proches. Sont-ils devenus des fossoyeurs patentés, sommes-nous tentés de poser la question. Et puis pourquoi avoir attendu tant d’années avant de manifester un certain regain d’intérêt pour son peuple ? Le peuple serait-il devenu ce mouton de panurge, cet électorat captif qui obéit aux propositions obscures des hommes politique, habillé d’un costume taillé sur mesure, pompeusement baptisé Ivoirien nouveau. Leur comportement découle-t-il d’un simple calcul politicien, ou du mépris caractérisé?
Le dernier référendum a fini par convaincre les plus sceptiques sur l’attitude macabre de certains élus. A cette occasion, ils se sont souvenus de leur peuple. Subitement, certains ont retrouvé le chemin qui mène à leurs circonscriptions. Des bains de foule par-ci, des accolades par-là, avec à la clé des distributions automatiques de billets de banque pour démontrer leur profond attachement. Mais en réalité, il n’en est rien. Juste des opérations d’achat de conscience, de charme aux contours machiavéliques.
Eh bien, ce réveil ou dynamisme spontané n’est pas fortuit. Il s’explique par cette envie de briguer un second mandat. Face à ces dérives, nous, électeurs, devons-nous lever pour faire barrage à cette forfaiture ? Et pour y parvenir, nous devons faire le bon choix. Insistons sur l’adoption et la mise en place des instruments populaires tels que les rencontres foraines, sous la forme de charte de bonne conduite, où nous aurons l’occasion de discuter avec nos élus sur des questions d’intérêt national. Notamment des questions portant sur l’adoption d’un projet de loi à l’Assemblée nationale.
Pour faire simple, la charge de député devrait échoir à une personne dotée d’un minimum d’instruction, capable de légiférer en toute connaissance de cause. Ses analyses ne sauraient souffrir d’aucune contestation au risque de le rendre ridicule. Malheureusement, loin d’être l’apanage des grands intellectuels (médecins, journalistes, diplomates, professeurs d’universités, etc.), l’hémicycle devient de plus en le lieu de retraite idéal pour ces pseudo-opérateurs économiques, par la force de leurs billets de banque. Cette nouvelle race de politiciens, de plus en plus nombreuse, prend en otage tout le système.
Attention, ces hommes politiques veulent nous avoir à l’usure par le mensonge. Car, à en croire Thomas GuénoléPolitologue, enseignant, éditorialiste et essayiste, auteur du Petit guide du mensonge en politique, «ils mentent plus que les autres citoyens. « La plupart des mensonges politiques sont à mi-chemin entre le spot publicitaire manipulatoire et l’aimable boniment d’un vendeur sur la place du marché, un dimanche ». Ses idées appellent les électeurs à apprendre à détecter les mensonges en politique pour ne pas se faire arnaquer. Car « Il est incontestable que ce sont plutôt des menteurs éhontés et récidivistes qui parviennent à être élus aux plus hautes responsabilités », nous avertit-il.
Bernard Manizan
Journaliste bilingue