Le marché ivoirien est confronté à de nombreux problèmes parmi lesquels figure celui de la petite monnaie. L’IA a fait des investigations sur ce phénomène.
Avoir la petite monnaie sur le marché de la capitale économique ivoirienne est devenue un véritable casse-tête. Dans le domaine du transport par exemple, apprentis et chauffeurs appellent les clients en insistant sur le fait qu’ils aient la monnaie : « Dokui 200 avec la monnaie ! », scandent-ils . Cela met souvent de nombreux travailleurs non-véhiculés en retard. Nous nous trouvons dans une société où il appartient aux clients d’avoir la monnaie exacte avant d’effectuer un achat ou de faire un déplacement dans les transports en commun. Cela pose chaque jour d’innombrables dégâts entre transporteurs et voyageurs. Il y a même eu mort d’homme dans la commune d’Adjamé, pour seulement 200 fcfa. Dans les grandes et petites surfaces, dans les boutiques, sur les petits étalages, dans les pharmacies et autres, on entend toujours répéter la même phrase dans un jargon ivoirien : « y’a pas monnaie » ! Cette phrase à elle seule traduit la pénurie de jetons dans les tiroirs-caisses. « Les pièces de monnaie, comme celles de 5 f, 10 f ou 25 f sont si rares qu’on se demande si elles existent encore », affirme Honoré Kouassi, un enseignant. Avant de signaler que : « l’absence de petite monnaie plombe les échanges ». Certaines personnes, à la recherche de monnaie, achètent des marchandises dont la valeur ne vaut même pas le quart de la somme remise. Mme Sylla Zarata, vendeuse de galettes, nous apprend que ses collègues et elles font de leur mieux pour satisfaire leurs clients sur ce point. Mais, ces derniers font souvent exprès. « Je vends ici avec mes collègues. Il y a souvent des personnes qui, par exprès ou par provocation, viennent acheter des galettes pour 500 fcfa et donnent un billet de 5000fcfa, souvent même 10000fcfa. Dans ce cas, moi je ne peux pas faire la monnaie sinon pour les petites sommes je le fais sans soucis », a-t-elle martelé. De son côté , un boutiquier du nom de Sall nous relève que le problème de monnaie n’est pas de leur faute. Car, les clients même font souvent des achats pour avoir la monnaie. Pour lui, cette quête de jetons pousse souvent des personnes à l’acheter. « Il y a des personnes qui viennent acheter souvent un biscuit de100fcfa et ils donnent 500fcfa. Mais où veulent-ils qu’on trouve ces monnaies ? Imagine si dix clients font la même chose et que tu leur donnes la monnaie, est-ce que jusqu’à la fin de la journée tu auras 100fcfa dans ta caisse ? Donc, vraiment cela n’est pas du tout facile pour nous aussi », a-t-il précisé. La vente ou l’achat de jetons est devenu possible. Elle est très rentable pour certains jeunes Ivoiriens qui se sont transformés en ‘’commerçants de jetons’’ ou ‘’vendeurs de petites monnaies’’.Par exemple, la monnaie de 1000fcfa te coûtera 100fcfa. Dans la commune du Plateau, où l’on a toujours besoin de petites monnaies pour la photocopie ou pour l’achat d’une enveloppe, nulle ne peut s’empêcher d’acheter le jeton. Jean-Marc, vendeur de monnaie à la gare de ‘’wôrô wôrô’’ au carrefour ‘’La vie’’ de Cocody nous fait savoir que cela représente pour lui un métier fécond. « On ne se plaint pas parce que ça marche très bien. Parce qu’il y a chaque jour des travailleurs et étudiants qui confrontés au problème de monnaie, viennent les acheter. Souvent, ils sont tellement satisfaits qu’ils nous donnent des surplus, juste pour nous encourager », a-t-il fait savoir. Poursuivant, il nous donne les raisons de l’abandon de son ancien boulot au profit de ce commerce. « Avant je vendais avec mon grand-frère à la gare d’Abobo. Mais, je voyais que certains de mes amis de quartier qui vendaient le jeton s’en sortaient bien . Alors, j’ai décidé d’essayer et ça a marché. Aujourd’hui, grâce à ça, je suis à l’aise », a-t-il affirmé avec fierté. Interrogée, une vendeuse de lotus et serviette, de nom d’Aïcha, nous explique que ses camarades et elles ne font pas le commerce du jeton. Mais, elles cherchent la clientèle. Car pour elle, c’est par ce moyen qu’elles arrivent à avoir des revenus à la fin de la journée. « On ne vend pas la monnaie. Mais c’est comme ça on fait pour avoir clients. Chacun ici a sa manière de chercher ses clients donc nous on le fait pour que ceux ou celles qui ont besoin de jeton puissent acheter pour qu’on puisse manger à la maison. C’est tout. Sinon comment on peut faire commerce de monnaie encore ?», a-t-elle fait savoir, toute surprise. Les revendeurs sont fournis en jetons par les commerçants ambulants qui, au terme de la journée veulent se débarrasser d’une partie de leur recette trop lourde à porter. Ce choix qui peut paraître surprenant dans un contexte de pénurie de petite monnaie répond aussi à un souci sécuritaire. « Quand j’ai beaucoup de jetons après la vente, je laisse une partie aux revendeurs pour éviter d’attirer le regard des potentiels agresseurs », nous explique Abissa, une vendeuse d’eau en sachet. Face à ce phénomène de jetons, certains ont décidé d’employer la méthode de la monnaie en nature. Aux caisses des pharmacies ou des supermarchés, le manque de jetons est comblé par des bonbons, des chewing-gums ou même des boites de préservatifs. Bien sûr la caissière, pour vous faire digérer votre petite perte financière, vous gratifie d’un large sourire. Les grandes surfaces ont aussi leurs fournisseurs de petite monnaie : Konan Jean-Claude en est un. « Je suis gérant d’un cyber et à la fermeture, j’échange ma monnaie contre des savons dans une pharmacie ». Comme lui, certaines vendeuses d’eau ou de jus en sachet échangent leurs jetons contre des produits cosmétiques ou même de la viande chez les bouchers. Le « petit jeton », primordial aux échanges quotidiens sur le marché est le plus souvent absent dans les tiroirs caisses. Cette situation, s’avère profitable aux vendeurs de petite monnaie qui semblent avoir trouvé une source de revenu à long terme. Certains Ivoiriens dénoncent cette spéculation et estiment que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) doit produire plus de jetons que de billets de banque car ceux-ci sont plus utilisés dans les transactions.
Les pièces mutilées : une autre raison de la pénurie de jeton
Les pièces de monnaies constituent le moyen d’échange par excellence dans divers domaines. Sur le marché, dans le transport tout comme dans les grandes surfaces, elles permettent d’assurer les paiements et facilitent les échanges. Cependant, ces pièces de monnaies sont à l’origine de nombreux problèmes entre consommateurs et vendeurs. Car, celles-ci ne sont souvent pas bonnes. On les refuse en disant ceci : ‘’ta pièce est lisse’’ ou encore ‘’ta pièce est effacée. En effet, certaines pièces mutilées sont refusées car leur aspect rebute. On les appelle couramment des pièces lisses. Personne n’en veut, pourtant elles circulent. Certaines personnes interpellent chaque jour les apprentis de Gbaka (mini car) ou les vendeuses pour une pièce jugée lisse. « Souvent, vous recevez ce type de pièces. Je vous jure qu’on se débarrasse d’elles le plus rapidement possible», affirme Mlle Clémence, une cliente rencontrée dans une boutique. Comment une pièce lisse ou effacée peut perdre sa valeur ? Alors que, ces pièces dites ‘’lisses’’, ‘’finies’’ ou encore ‘’effacées’’ sont belle et bien valables selon la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
A.S
Avoir la petite monnaie sur le marché de la capitale économique ivoirienne est devenue un véritable casse-tête. Dans le domaine du transport par exemple, apprentis et chauffeurs appellent les clients en insistant sur le fait qu’ils aient la monnaie : « Dokui 200 avec la monnaie ! », scandent-ils . Cela met souvent de nombreux travailleurs non-véhiculés en retard. Nous nous trouvons dans une société où il appartient aux clients d’avoir la monnaie exacte avant d’effectuer un achat ou de faire un déplacement dans les transports en commun. Cela pose chaque jour d’innombrables dégâts entre transporteurs et voyageurs. Il y a même eu mort d’homme dans la commune d’Adjamé, pour seulement 200 fcfa. Dans les grandes et petites surfaces, dans les boutiques, sur les petits étalages, dans les pharmacies et autres, on entend toujours répéter la même phrase dans un jargon ivoirien : « y’a pas monnaie » ! Cette phrase à elle seule traduit la pénurie de jetons dans les tiroirs-caisses. « Les pièces de monnaie, comme celles de 5 f, 10 f ou 25 f sont si rares qu’on se demande si elles existent encore », affirme Honoré Kouassi, un enseignant. Avant de signaler que : « l’absence de petite monnaie plombe les échanges ». Certaines personnes, à la recherche de monnaie, achètent des marchandises dont la valeur ne vaut même pas le quart de la somme remise. Mme Sylla Zarata, vendeuse de galettes, nous apprend que ses collègues et elles font de leur mieux pour satisfaire leurs clients sur ce point. Mais, ces derniers font souvent exprès. « Je vends ici avec mes collègues. Il y a souvent des personnes qui, par exprès ou par provocation, viennent acheter des galettes pour 500 fcfa et donnent un billet de 5000fcfa, souvent même 10000fcfa. Dans ce cas, moi je ne peux pas faire la monnaie sinon pour les petites sommes je le fais sans soucis », a-t-elle martelé. De son côté , un boutiquier du nom de Sall nous relève que le problème de monnaie n’est pas de leur faute. Car, les clients même font souvent des achats pour avoir la monnaie. Pour lui, cette quête de jetons pousse souvent des personnes à l’acheter. « Il y a des personnes qui viennent acheter souvent un biscuit de100fcfa et ils donnent 500fcfa. Mais où veulent-ils qu’on trouve ces monnaies ? Imagine si dix clients font la même chose et que tu leur donnes la monnaie, est-ce que jusqu’à la fin de la journée tu auras 100fcfa dans ta caisse ? Donc, vraiment cela n’est pas du tout facile pour nous aussi », a-t-il précisé. La vente ou l’achat de jetons est devenu possible. Elle est très rentable pour certains jeunes Ivoiriens qui se sont transformés en ‘’commerçants de jetons’’ ou ‘’vendeurs de petites monnaies’’.Par exemple, la monnaie de 1000fcfa te coûtera 100fcfa. Dans la commune du Plateau, où l’on a toujours besoin de petites monnaies pour la photocopie ou pour l’achat d’une enveloppe, nulle ne peut s’empêcher d’acheter le jeton. Jean-Marc, vendeur de monnaie à la gare de ‘’wôrô wôrô’’ au carrefour ‘’La vie’’ de Cocody nous fait savoir que cela représente pour lui un métier fécond. « On ne se plaint pas parce que ça marche très bien. Parce qu’il y a chaque jour des travailleurs et étudiants qui confrontés au problème de monnaie, viennent les acheter. Souvent, ils sont tellement satisfaits qu’ils nous donnent des surplus, juste pour nous encourager », a-t-il fait savoir. Poursuivant, il nous donne les raisons de l’abandon de son ancien boulot au profit de ce commerce. « Avant je vendais avec mon grand-frère à la gare d’Abobo. Mais, je voyais que certains de mes amis de quartier qui vendaient le jeton s’en sortaient bien . Alors, j’ai décidé d’essayer et ça a marché. Aujourd’hui, grâce à ça, je suis à l’aise », a-t-il affirmé avec fierté. Interrogée, une vendeuse de lotus et serviette, de nom d’Aïcha, nous explique que ses camarades et elles ne font pas le commerce du jeton. Mais, elles cherchent la clientèle. Car pour elle, c’est par ce moyen qu’elles arrivent à avoir des revenus à la fin de la journée. « On ne vend pas la monnaie. Mais c’est comme ça on fait pour avoir clients. Chacun ici a sa manière de chercher ses clients donc nous on le fait pour que ceux ou celles qui ont besoin de jeton puissent acheter pour qu’on puisse manger à la maison. C’est tout. Sinon comment on peut faire commerce de monnaie encore ?», a-t-elle fait savoir, toute surprise. Les revendeurs sont fournis en jetons par les commerçants ambulants qui, au terme de la journée veulent se débarrasser d’une partie de leur recette trop lourde à porter. Ce choix qui peut paraître surprenant dans un contexte de pénurie de petite monnaie répond aussi à un souci sécuritaire. « Quand j’ai beaucoup de jetons après la vente, je laisse une partie aux revendeurs pour éviter d’attirer le regard des potentiels agresseurs », nous explique Abissa, une vendeuse d’eau en sachet. Face à ce phénomène de jetons, certains ont décidé d’employer la méthode de la monnaie en nature. Aux caisses des pharmacies ou des supermarchés, le manque de jetons est comblé par des bonbons, des chewing-gums ou même des boites de préservatifs. Bien sûr la caissière, pour vous faire digérer votre petite perte financière, vous gratifie d’un large sourire. Les grandes surfaces ont aussi leurs fournisseurs de petite monnaie : Konan Jean-Claude en est un. « Je suis gérant d’un cyber et à la fermeture, j’échange ma monnaie contre des savons dans une pharmacie ». Comme lui, certaines vendeuses d’eau ou de jus en sachet échangent leurs jetons contre des produits cosmétiques ou même de la viande chez les bouchers. Le « petit jeton », primordial aux échanges quotidiens sur le marché est le plus souvent absent dans les tiroirs caisses. Cette situation, s’avère profitable aux vendeurs de petite monnaie qui semblent avoir trouvé une source de revenu à long terme. Certains Ivoiriens dénoncent cette spéculation et estiment que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) doit produire plus de jetons que de billets de banque car ceux-ci sont plus utilisés dans les transactions.
Les pièces mutilées : une autre raison de la pénurie de jeton
Les pièces de monnaies constituent le moyen d’échange par excellence dans divers domaines. Sur le marché, dans le transport tout comme dans les grandes surfaces, elles permettent d’assurer les paiements et facilitent les échanges. Cependant, ces pièces de monnaies sont à l’origine de nombreux problèmes entre consommateurs et vendeurs. Car, celles-ci ne sont souvent pas bonnes. On les refuse en disant ceci : ‘’ta pièce est lisse’’ ou encore ‘’ta pièce est effacée. En effet, certaines pièces mutilées sont refusées car leur aspect rebute. On les appelle couramment des pièces lisses. Personne n’en veut, pourtant elles circulent. Certaines personnes interpellent chaque jour les apprentis de Gbaka (mini car) ou les vendeuses pour une pièce jugée lisse. « Souvent, vous recevez ce type de pièces. Je vous jure qu’on se débarrasse d’elles le plus rapidement possible», affirme Mlle Clémence, une cliente rencontrée dans une boutique. Comment une pièce lisse ou effacée peut perdre sa valeur ? Alors que, ces pièces dites ‘’lisses’’, ‘’finies’’ ou encore ‘’effacées’’ sont belle et bien valables selon la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
A.S