Décidément l’armée ivoirienne va mal. Outre la mutinerie qui fait des victimes au sein de l’armée, des propriétaires de maisons prises sous bail militaire par l’armée sont en colère. Ils réclament le paiement de la location de leurs bâtiments qui servent de bureaux administratifs dits « baux collectifs » dans les camps militaires et les casernes à travers tout le territoire ivoirien. « Depuis trois ans, les responsables du service logement de l’armée ne paient pas nos baux. Ils soutiennent que les dossiers sont en traitement. Nous nous ne demandons comment le paiement d’une location de bâtiment peut prendre assez de temps alors que nous avons été suppliés par la hiérarchie militaire lorsqu’elle avait besoin de nos maisons pour ouvrir des bases militaires quand c’était chaud. Lorsque nous demandons leur départ des lieux pour jouir de nos biens, ce sont des menaces que l’on nous sert. Certains parmi nous qui sont des corps habillés ne peuvent pas broncher de peur de subir des représailles. Nous souffrons en silence et aucun responsable de l’armée ne veut nous soulager! », a révélé hier matin un propriétaire de maisons sous le sceau de l’anonymat. Notre interlocuteur a ajouté qu’ils sont nombreux dans ce cas et le montant total dû non-évalué. « Nos interlocuteurs au niveau du ministère de la Défense soutiennent à longueur de journée que l’Etat n’a pas d’argent pour solder nos arriérés de loyers. Mais où est-ce qu’ils ont trouvé l’argent pour payer les 5 milionsF.cfa des mutins depuis lundi dernier pendant que nos familles et nous avons faim? Pourquoi ce mépris à notre endroit ? », renchérit un autre propriétaire de maisons dont les bâtiments servent de base militaire à l’ouest du pays. Ils demandent au chef de l’Etat d’accorder une oreille attentive à leurs problèmes en payant effectivement leur dû dans les jours qui suivent pour l’image du pays.
Didier Kéi
Didier Kéi