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Société Publié le lundi 13 février 2017 | AFP

Côte d’Ivoire: un syndicat exige "la libération immédiate" de six jounalistes

© AFP Par Amah SALIOU
Les organisations professionnelles de médias demandent «la libération sans condition» des 6 journalistes
Lundi 13 février 2017. Abidjan. Les organisations professionnelles des médias ``condamnent avec force`` et ``exigent la libération immédiate`` des confrères.
Le syndicat de la presse privée de Côte d'Ivoire a "exigé" lundi "la libération immédiate et sans conditions" de six journalistes ivoiriens, arrêtés la veille pour "divulgations de fausses
nouvelles", y voyant une "atteinte flagrante à la liberté d'expression".
Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens ivoiriens l'Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), sont détenus depuis dimanche dans un camp de gendarmerie à Abidjan.
Ces patrons ont été arrêtés en même temps que leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l'Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps).
Le Syndicat de la presse privée de Côte d'Ivoire (Synapp-CI) a, dans un communiqué, "condamné fermement cette énième atteinte flagrante à la liberté d'expression et à la liberté de la presse, deux droits fondamentaux de l'homme, reconnus et protégés par la Constitution ivoirienne".
Selon le procureur de la république, Richard Adou, l'arrestation de ces journalistes est liée "aux récents mouvements d'humeur des militaires" au cours desquels, "certains organes de presse ont divulgué de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte".
"Ces agissements tombent sous le coup de la loi qui réprime l'incitation des militaires à l'insoumission et à la rébellion, les atteintes à l'autorité de l'Etat et la publication d'informations fausses se rapportant au secret de la défense et de la sûreté de l'Etat", a-t-il rappelé dans un communiqué.
Pour le Synapp-CI, "en période de crise, les attaques contre la presse ne sont jamais un bon signal et ne sont surtout pas un facteur de stabilité et de restauration de la confiance entre les populations".
Les soldats des Forces spéciales ivoiriennes s'étaient mutinés mardi dernier dans leur base d'Adiaké, à 90 km à l'est d'Abidjan, pour réclamer des primes, avant de mettre fin à leur mouvement jeudi.
Les Forces spéciales sont une unité d'élite de l'armée directement impliquées dans la sécurité proche du président ivoirien Alassane Ouattara.
Début janvier, la Côte d'Ivoire avait été secouée par une mutinerie d'anciens rebelles intégrés dans l'armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes.
En répondant à leurs revendications, via le versement de primes à 8.500 de ces membres de l'ex-rébellion ayant contrôlé le nord du pays entre 2002 et 2011, les autorités avaient provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord, qui s'étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).

ck/eak/jlb
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