C’est peu de dire que certaines sociétés de remorquage de véhicules sur les voies publiques à Abidjan se taillent une triste réputation sur nos routes. Les nommés Adoni Junior et Nicaise Kouadio en ont fait l’amère expérience, le samedi 25 février dernier, sur l’autoroute du nord. Ils ont été victimes de racket ce jour-là alors qu’ils venaient de faire une crevaison. Partis d’Abidjan tôt le matin, les deux hommes voyageaient tranquillement à bord d’un véhicule de marque Toyota, type Carina 3, immatriculée 3147 EV 01, pour une localité de l’intérieur du pays. A l’intérieur de la voiture, ils présentaient l’air heureux ; surtout lorsqu’on les voit balancer la tête au rythme du dernier décibel que distille nerveusement leur auto-radio. Parvenus à la hauteur du pont bascule situé sur l’autoroute du nord, le chauffeur constate que son véhicule a commencé à vaciller. Il met pied à terre pour mieux cerner cette anomalie qui perturbe leur quiétude. Et là, le constat est sans appel. L’engin qui ravalait les kilomètres à l’instant a pris une pointe dans le pneu arrière. Le chauffeur gare son véhicule sur le bas côté droit, démonte le pneu défaillant. Mais, il n’a pas le temps de fixer le pneu secours qu’arrive un camion de remorquage opérant sur l’autoroute. Les occupants font remarquer à l’équipage qu’il s’agit d’une crevaison, et non d’une panne mécanique. Peine perdue ! Les trois membres de l’équipage du camion de remorquage font la sourde oreille en s’employant à remorquer la Toyota. Les deux voyageurs s’interposent ; s’en suit une vive altercation qui a fini par alerter des riverains. Ces derniers jouent les bons offices en rappelant que les véhicules ayant fait une crevaison ne pouvaient pas faire l’objet de remorquage. Mais, l’équipage reste de marbre. Le chauffeur du camion déroule son câble quand les autres réclament le paiement de la somme de 25 mille francs pour renoncer à la mise en fourrière du véhicule. Après plusieurs minutes de pourparlers, les deux voyageurs ont payé la somme de 10 000 francs avant de voir leur véhicule libéré. Désabusés, les deux routiers ont poursuivi leur route en proférant des injures. « On ne peut pas accepter d’être volé de la sorte dans son propre pays. Les autorités compétentes doivent ouvrir les yeux sur cette pratique qui est un vol organisé », ont-ils martelé, notamment.
G. DE G.
G. DE G.