L’ex-chef de la garde républicaine ivoirienne, le général Brunot Dogbo Blé, jugé à Abidjan pour l’enlèvement à l’hôtel Novotel et le meurtre en 2011 de quatre personnes dont deux Français a accusé la France d’avoir "voulu" le crime et nié sa propre participation.
Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, un commando avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, emmenant son directeur le français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca.
Selon les autorités ivoiriennes - installées après l’arrestation le 11
avril du président Laurent Gbagbo à l’issue de quatre mois de crise -, les
quatre hommes avaient été emmenés au palais présidentiel, torturés et tués.
"La France avait tous les moyens pour empêcher l’enlèvement et la mort de ces quatre personnes", a affirmé le général Dogbo Blé à la Cour.
"Si Yves Lambelin et ses amis sont morts, c’est parce que la France et
l’Onuci (la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, ndlr) ont voulu qu’ils meurent.
Et meurent au palais présidentiel", a-t-il poursuivi, sous-entendant que Paris voulait mettre en cause le camp de Laurent Gbagbo.
Celui-ci refusait d’admettre sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara, reconnu élu par la communauté internationale.
Le général Dogbo Blé, jugé avec neuf co-accusés, a affirmé que "des chars français qui surveillaient cet édifice (le Novotel) lorsque des bandits sont
venus opérer avec sang froid et sérénité ce jour-là. Sans que les militaires français n’interviennent". "Je peux dire que le crime a eu lieu au Novotel", a-t-il ajouté.
Alors que la capitale économique était le théâtre de combats, le Novotel était situé dans une zone contrôlée par les forces loyales à Laurent Gbagbo, actuellement jugé par la Cour pénale internationale (CPI).
"Moi, j’ai la conscience tranquille", a assuré le général Dogbo Blé,
affirmant avoir "eu connaissance de la présence de ces quatre personnes (au palais présidentiel) après leur mort" et niant être "l’instigateur de leur enlèvement".
Les avocats de la famille de Stéphane Frantz di Rippel ont dénoncé dans un communiqué "des propos révisionnistes et inadmissibles", y voyant une
manoeuvre du général Dogbo Blé pour "échapper à ses responsabilités".
"Nous ne cesserons jamais, sur le banc des parties civiles, de nous battre pour la manifestation de la vérité", ont-ils affirmé.
Le général Dogbo Blé a déjà écopé de plusieurs peines de prison pour des assassinats liés à la longue crise politico-militaire qu’a traversée la Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011.
Il a notamment été condamné à la perpétuité pour le meurtre du général
Robert Gueï, ex-chef de la junte ivoirienne, tué le 19 septembre 2002, jour d’un coup d’Etat raté contre M. Gbagbo, déclencheur de la décennie de crise politico-militaire en Côte d’Ivoire.
eak/ayv/
Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, un commando avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, emmenant son directeur le français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca.
Selon les autorités ivoiriennes - installées après l’arrestation le 11
avril du président Laurent Gbagbo à l’issue de quatre mois de crise -, les
quatre hommes avaient été emmenés au palais présidentiel, torturés et tués.
"La France avait tous les moyens pour empêcher l’enlèvement et la mort de ces quatre personnes", a affirmé le général Dogbo Blé à la Cour.
"Si Yves Lambelin et ses amis sont morts, c’est parce que la France et
l’Onuci (la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, ndlr) ont voulu qu’ils meurent.
Et meurent au palais présidentiel", a-t-il poursuivi, sous-entendant que Paris voulait mettre en cause le camp de Laurent Gbagbo.
Celui-ci refusait d’admettre sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara, reconnu élu par la communauté internationale.
Le général Dogbo Blé, jugé avec neuf co-accusés, a affirmé que "des chars français qui surveillaient cet édifice (le Novotel) lorsque des bandits sont
venus opérer avec sang froid et sérénité ce jour-là. Sans que les militaires français n’interviennent". "Je peux dire que le crime a eu lieu au Novotel", a-t-il ajouté.
Alors que la capitale économique était le théâtre de combats, le Novotel était situé dans une zone contrôlée par les forces loyales à Laurent Gbagbo, actuellement jugé par la Cour pénale internationale (CPI).
"Moi, j’ai la conscience tranquille", a assuré le général Dogbo Blé,
affirmant avoir "eu connaissance de la présence de ces quatre personnes (au palais présidentiel) après leur mort" et niant être "l’instigateur de leur enlèvement".
Les avocats de la famille de Stéphane Frantz di Rippel ont dénoncé dans un communiqué "des propos révisionnistes et inadmissibles", y voyant une
manoeuvre du général Dogbo Blé pour "échapper à ses responsabilités".
"Nous ne cesserons jamais, sur le banc des parties civiles, de nous battre pour la manifestation de la vérité", ont-ils affirmé.
Le général Dogbo Blé a déjà écopé de plusieurs peines de prison pour des assassinats liés à la longue crise politico-militaire qu’a traversée la Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011.
Il a notamment été condamné à la perpétuité pour le meurtre du général
Robert Gueï, ex-chef de la junte ivoirienne, tué le 19 septembre 2002, jour d’un coup d’Etat raté contre M. Gbagbo, déclencheur de la décennie de crise politico-militaire en Côte d’Ivoire.
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