La question est pendante. Elle gêne et fâche. L’avenir du Franc CFA occupe les esprits et la campagne présidentielle en France. Finalement, les anti- FCFA ont réussi leur coup : inscrire la question en gras dans l’agenda des candidats à l’élection présidentielle en France. Plusieurs manifestations ont été organisées en France et en Afrique contre le FCFA pour dénoncer «les effets pervers de cette monnaie postcoloniale» et réclamer «la fin de la servitude monétaire».
Le FCFA, créé en 1945 signifie pour les anti-CFA, « Franc des colonies françaises d’Afrique » et pour les officiels de l’UEMOA, « Franc de la communauté financière africaine. » pour la zone ouest africaine. Pour les officiels de la CEMAC, il signifie « Franc de la coopération financière en Afrique centrale. »
Les dirigeants africains sont tous montés au créneau pour défendre la monnaie. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, ancien gouverneur de la BCEAO, la banque centrale de l’Afrique de l’ouest a été l'un des premiers à sonner la charge : « Le FCFA se porte bien. La monnaie commune aux Etats de l’Union monétaire ouest-africaine est dans de bonnes mains. ». C’était lors d’une session extraordinaire de l’UEMOA le 10 avril 2017 à Abidjan dont il est le président en exercice. Le gouverneur de la BCEAO, l’Ivoirien Tiéméko Koné conforte la position du chef de l’Etat ivoirien, dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique. « Le franc CFA est une monnaie africaine, gérée par des Africains. Il faut arrêter de voir les relations entre la France et les pays de l’UEMOA comme celles d’un colonisateur avec ses colonisés. Les Africains ne devraient plus nourrir ce genre de complexe. De même, il ne faut pas confondre la gestion de la monnaie et celle des accords de coopération entre notre zone et l’Hexagone ».
Le ministre français de l’Economie et des Finances en visite en Côte d’Ivoire n’a pas voulu prolonger la polémique. Michel Sapin a coupé court en demandant aux Africains de faire des propositions à la France pour l’évolution du Franc CFA. LA question n’est plus tabou. Elle se discute publiquement.
Les candidats à la présidence de la France l’abordent en fonction de leur positionnement idéologique. Plus ils sont aux extrêmes des partis traditionnels, plus, ils sont souverainistes et demandent la révision des accords entre la France et ses anciennes colonies. Marine Le Pen du Front national, extrême droite et Jean-Luc Mélenchon, de la France insoumise, extrême gauche sont ainsi sur la même longueur d’onde que les anti-CFA. Par contre, les candidats des partis classiques sont plus mesurés et restent dans les professions de foi. Bénoit Hamon du Parti socialiste est proche de la thèse officielle. Celle defendue par Michel Sapin à Abidjan. François Fillon de Les Républicains, Droite, interpellé par l’Ivoirien Christian Vabé en pleine campagne, le 11 avril 2017 sur le maintien ou non du FCFA, a eu une position d’équilibriste : « Si les Africains ne veulent plus du Franc CFA, ils sont souverains. Si les gouvernements africains veulent arrêter le Franc CFA, ils peuvent le faire. Mais il faut alors que ce soit toutes les unions monétaires qui prennent la décision. Je dois cependant dire, qu’il y a des pays qui ont quitté le Franc CFA. L’inflation dans ces pays est plus forte que dans les pays qui ont en commun, le Franc CFA. ».
Le Franc CFA, un vrai serpent de mer, ce lien monétaire entre la France et ses anciennes colonies. 50 ans plus tard, une partie des nouvelles générations d’Africains expriment frontalement leur opposition. Et demandent l’arrêt d’une politique qui symbolise les rapports du maître à l’esclave. La présidentielle française donne une visibilité à la question.
Fernand Dédeh
Le FCFA, créé en 1945 signifie pour les anti-CFA, « Franc des colonies françaises d’Afrique » et pour les officiels de l’UEMOA, « Franc de la communauté financière africaine. » pour la zone ouest africaine. Pour les officiels de la CEMAC, il signifie « Franc de la coopération financière en Afrique centrale. »
Les dirigeants africains sont tous montés au créneau pour défendre la monnaie. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, ancien gouverneur de la BCEAO, la banque centrale de l’Afrique de l’ouest a été l'un des premiers à sonner la charge : « Le FCFA se porte bien. La monnaie commune aux Etats de l’Union monétaire ouest-africaine est dans de bonnes mains. ». C’était lors d’une session extraordinaire de l’UEMOA le 10 avril 2017 à Abidjan dont il est le président en exercice. Le gouverneur de la BCEAO, l’Ivoirien Tiéméko Koné conforte la position du chef de l’Etat ivoirien, dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique. « Le franc CFA est une monnaie africaine, gérée par des Africains. Il faut arrêter de voir les relations entre la France et les pays de l’UEMOA comme celles d’un colonisateur avec ses colonisés. Les Africains ne devraient plus nourrir ce genre de complexe. De même, il ne faut pas confondre la gestion de la monnaie et celle des accords de coopération entre notre zone et l’Hexagone ».
Le ministre français de l’Economie et des Finances en visite en Côte d’Ivoire n’a pas voulu prolonger la polémique. Michel Sapin a coupé court en demandant aux Africains de faire des propositions à la France pour l’évolution du Franc CFA. LA question n’est plus tabou. Elle se discute publiquement.
Les candidats à la présidence de la France l’abordent en fonction de leur positionnement idéologique. Plus ils sont aux extrêmes des partis traditionnels, plus, ils sont souverainistes et demandent la révision des accords entre la France et ses anciennes colonies. Marine Le Pen du Front national, extrême droite et Jean-Luc Mélenchon, de la France insoumise, extrême gauche sont ainsi sur la même longueur d’onde que les anti-CFA. Par contre, les candidats des partis classiques sont plus mesurés et restent dans les professions de foi. Bénoit Hamon du Parti socialiste est proche de la thèse officielle. Celle defendue par Michel Sapin à Abidjan. François Fillon de Les Républicains, Droite, interpellé par l’Ivoirien Christian Vabé en pleine campagne, le 11 avril 2017 sur le maintien ou non du FCFA, a eu une position d’équilibriste : « Si les Africains ne veulent plus du Franc CFA, ils sont souverains. Si les gouvernements africains veulent arrêter le Franc CFA, ils peuvent le faire. Mais il faut alors que ce soit toutes les unions monétaires qui prennent la décision. Je dois cependant dire, qu’il y a des pays qui ont quitté le Franc CFA. L’inflation dans ces pays est plus forte que dans les pays qui ont en commun, le Franc CFA. ».
Le Franc CFA, un vrai serpent de mer, ce lien monétaire entre la France et ses anciennes colonies. 50 ans plus tard, une partie des nouvelles générations d’Africains expriment frontalement leur opposition. Et demandent l’arrêt d’une politique qui symbolise les rapports du maître à l’esclave. La présidentielle française donne une visibilité à la question.
Fernand Dédeh